leral.net | S'informer en temps réel

La fin des Bourses de Sécurité familiale : Juste une grosse envie de détruire un héritage politique – Par Demba Ndiaye

La décision brutale et injustifiée de supprimer les Bourses de Sécurité familiale (BSF), marque un tournant inquiétant dans la gouvernance sociale du Sénégal. Ce dispositif, mis en place sous la présidence de Macky Sall, constituait un filet de protection essentiel, pour des millions de Sénégalais vulnérables. Aujourd’hui, sa disparition révèle une rupture nette avec les principes de solidarité nationale, d’équité territoriale et de justice sociale.


Rédigé par leral.net le Vendredi 23 Mai 2025 à 15:57 | | 0 commentaire(s)|

Une mesure aux multiples bienfaits sociaux et économiques
Les Bourses de Sécurité familiale n’étaient pas de simples transferts d’argent. Elles incarnaient une vision sociale structurée, basée sur :

L’assistance aux plus démunis : familles vivant dans l’extrême pauvreté, souvent en zone rurale, recevaient un appui régulier pour faire face aux besoins élémentaires.

Le renforcement du pouvoir d’achat : dans un contexte où l’agriculture reste soumise à l’aléa climatique, ces bourses permettaient aux paysans de survivre aux longs mois de soudure, sans recourir à l’endettement ou à l’exode rural.

La lutte contre la déperdition scolaire : grâce à ces ressources, de nombreuses familles maintenaient leurs enfants à l’école, plutôt que de les envoyer mendier ou travailler.

L’équité territoriale : les zones reculées, souvent oubliées par les politiques publiques classiques, bénéficiaient enfin d’un minimum vital par ce canal.

Un abandon brutal, révélateur d’un manque de vision politique

La suppression des Bourses de Sécurité familiale par le régime de Ousmane Sonko, relève d’une ignorance politique dissimulée sous de faux prétextes de rigueur budgétaire. Elle trahit surtout un manque de connaissance des réalités sociales profondes du pays.

Ignorance ou mépris ? Cette décision semble guidée soit par une méconnaissance totale du rôle stratégique de ces bourses dans l’équilibre social, soit par une volonté idéologique de casser un héritage politique, quel qu’en soit le coût humain.

Des conséquences dramatiques : Depuis l’arrêt des BSF, des milliers de familles se retrouvent sans ressources. Les cas de déscolarisation, de malnutrition et de précarité sévère se multiplient, notamment dans le monde rural.

Une rupture de confiance : le gouvernement qui se voulait celui des faibles et des oubliés, est en train de tourner le dos à ceux-là mêmes qui ont porté l’espoir du changement.

Le rôle de l’État : garant de la solidarité nationale

Dans un pays où plus de 35 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, la suppression d’un mécanisme aussi fondamental que la BSF, est un acte de violence sociale.

L’État ne peut pas se contenter d’investir dans des discours populistes ou des slogans souverainistes : il doit protéger, soutenir, accompagner les plus fragiles.

Couper les BSF, c’est condamner des centaines de milliers de familles à l’errance, à la faim, à la détresse.

Pour une alternative responsable et humaine

Il est encore temps de revenir à la raison. L’erreur peut être corrigée si l’on accepte que la solidarité nationale n’est pas une option politique, mais une obligation républicaine. Le Sénégal a besoin de politiques sociales ambitieuses, ancrées dans les réalités territoriales et non de règlements de comptes politiques. Ceux qui détruisent les filets sociaux seront tenus responsables, un jour, des larmes des oubliés de la République.






Pape Demba Ndiaye
Citoyen sénégalais