La sollicitation à tout prix d’un "ndigël" induit très clairement une tentative de recours à un ordre militaire auprès des marabouts autorisés à en donner à leurs disciples. Cela constitue une violence odieuse exercée sur les électeurs sénégalais dont on connaît déjà la répulsion à voter pour le candidat Wade, au vu des résultats du premier tour. Ainsi, le président sortant va à la chasse à l’ordre (ndigël) du marabout comme s’il sollicitait l’action d’un Général de division pour le pousser à faire agir ses soldats. Mais, le pouvoir du général de division tout comme celui du marabout est soumis à celui du chef d’état-major des armées qui lui-même est soumis à l'exigence de conformité d'avec la Loi pour le premier et du Khalife Général (du Khalife de la famille parfois, dans une moindre mesure). Cependant, tout comme le Chef d’État Major Général des Armées, le Khalife Général est aussi soumis à l’adéquation de ce "ndigël" d'avec les prescriptions du Coran, de la Sunnah et des enseignements du fondateur du Mouridisme.
Ainsi, en sollicitant tous azimuts le "ndigël" des marabouts, Wade renonce de fait à un principe fondamental de la démocratie qui consiste à demander le suffrage du peuple comme il l’avait fait en 2000. Il agit comme si nous étions dans une sorte de parodie de démocratie indirecte, étant donné que ceux qu’ils sollicitent ne sont pas élus et ne l’ont jamais été. De ce fait, plutôt que de jouer sa réélection sur la base d’un programme, d’un bilan ou de ses qualités humaines ou politiques propres, il tente le viol des consciences des pauvres croyants confrontés à des marabouts qui ne reculent devant rien. En agissant de la sorte, le candidat sortant vient de prouver que le démocrate qu’il prétendait être ne s’attache à la démocratie que quand celle-ci lui est favorable. Du coup, dans sa tentative désespérée de sauver son pouvoir devenu mafieux par l’ampleur des forfaitures perpétrées par lui et ses alliés contre le peuple sénégalais, il a renoncé à tout ce qui auraient pu lui permettre de décrocher des alliances politiques illégitimes, certes du fait de l’inconstitutionnalité constitutionnalisée de sa candidature, mais indispensables pour envisager sérieusement sa victoire le 25 mars prochain. Autrement dit, Wade a renoncé à s’adresser à la Raison du peuple sénégalais pour courir après la dimension irrationnelle qui habite toute croyance, le Sénégal étant un pays de croyants.
En cherchant à forcer les "ndigël" en sa faveur à coup de centaines de millions fruits des nombreux rackets perpétrés sur les contribuables par son régime, à travers les hausses de prix et la multiplication de taxes en tout genre, Wade et ses alliés essayent un baroud d’honneur qui consiste à obliger les disciples respectueux de la volonté de leurs guides spirituels à se renier et à renier le choix sans ambages du peuple sénégalais. Ils cherchent à les obliger à faire ce qu’ils n’ont pas fait en toute lucidité quand on les avait laissés libres de choisir les meilleurs présidentiables pour le Sénégal à l’occasion du premier tour. Et, il est raisonnable de croire que ceux qui suivront les "ngigël" de leurs marabouts n'auraient jamais voté pour lui sans cette contrainte maraboutique extérieure.
En procédant de la sorte, Wade et ses alliés sont en train de procéder à une aliénation en règle des consciences d’une partie des électeurs en s’offrant les services de leurs guides et maîtres sur la voie qui doit les mener vers Dieu. Une telle démarche est un précédent dangereux pour notre démocratie. Et, l’élection d’un individu qui quémande le soutien des marabouts plutôt que celui du peuple doit nous inquiéter au plus haut point quelle que soit notre obédience religieuse ou confrérique. En effet, si une telle chose devait se réaliser, le président serait assujetti à la volonté de ces marabouts qui se targueront de lui avoir assuré sa victoire. Il leur devra alors son siège de président plutôt qu’au peuple sénégalais. De ce fait, notre belle république prise en otage par des marabouts faiseurs de rois finira de se disloquer en toute beauté sur l’autel des intérêts particuliers des Wade qui doivent tout à ce peuple qu’ils traitent avec mépris aujourd’hui. Une telle possibilité doit effrayer tous les démocrates de ce pays et les pousser à réagir vivement et vigoureusement pour sauver le Sénégal d’une telle dérive qui menace la paix et la stabilité de notre nation de même que ses équilibres.
Nous connaissons trop bien le poids postélectoral de ceux qui financent les campagnes électorales des candidats sur leurs choix politiques et économiques futurs, y compris dans les plus grandes démocraties. Nous ne pouvons donc pas ignorer ce que sera la mainmise des marabouts donneurs de "ndigël" antipopulaires dans la gouvernance du candidat auquel ils auraient permis de gagner les élections directement ou indirectement. Ainsi, pour s’accrocher à son fauteuil présidentiel qu’il fait passer avant la Charte fondamentale de notre pays et avant la vie de notre jeunesse ainsi que la stabilité légendaire enviée à notre pays, Wade a ouvert la boîte de Pandore. Quant aux divisions profondes qu’il est en train de créer au sein de la communauté mouride à laquelle il prétend appartenir et qu’il n’arrivera jamais à réparer, n'en parlons pas... Mais, s’il n’y a qu'une seule chose qui nous paraît évidente et certaine, c’est que l’élection de Wade au second tour ne serait rien d’autre que l’élection de facto de Cheikh Béthio Thioune et des marabouts souteneurs à la Présidence de notre République pour une durée totalement indéterminée avec des conséquences totalement imprévisibles.
Compte tenu de toutes ces raisons, loin d'être exhaustives, nous peuple sénégalais, devons comprendre tous ces enjeux, en plus de l’inconstitutionnalité constante de cette candidature qui nous a été imposée et que nous avons acceptée malgré nous, afin de préserver la paix sociale. Malheureusement, cela ne semble pas préoccuper Wade et ses compagnons rendus amnésiques par l’usure d’un pouvoir qu'ils ne veulent plus céder contre vents et marées. C'est pourquoi, nous nous devons de rappeler à l’ordre tous ceux qui, comme le candidat de la coalition FAL 2012, seraient tentés aujourd’hui et demain de nous manipuler et de nous diviser quelles qu’en soient les raisons ou la justification. Nous devons réaffirmer notre attachement inaltérable à la diversité raciale, ethnique, culturelle et religieuse dans notre pays. Elle constitue une richesse inestimable qui n’a jamais été un obstacle ni au dialogue, ni à notre unité nationale, bien au contraire. En plus, compte tenu du fait que nul ne connaît le poids électoral des ces marabouts, il serait légitime de suspecter ces démarchages, à l’efficacité plus que douteuse, de jouer sur ce flou afin de justifier des falsifications futures possibles des résultats du second tour. D’où la nécessité de la vigilance et de la mobilisation totale du peuple lors du prochain tour du scrutin.
En définitive, nous avons donné à Wade un pays de paix, de dialogue et de concorde, mais il est en passe de nous laisser un pays déchiqueté, sur le point de basculer en conflits, en disputes et en discordes. Qu’il se souvienne qu’en 2000, les marabouts les plus écoutés dans ce pays, à l’exception de Serigne Saliou Mbacké, avaient donné des consignes de vote contre Wade à l'avantage de son adversaire, Abdou Diouf. Pourtant, ils avaient lamentablement raté leur immixtion dans la conscience du peuple et n’ont pas été suivis par l’immense majorité du peuple, les talibés immédiats de ces marabouts y compris. Cette leçon de grandeur et de maturité du peuple sénégalais doit, plus que jamais, s’appliquer le 25 mars prochain. L'heure est grave et il y va de l'avenir de notre modèle social et de notre modèle de démocratie. Car, il faut que tous les acteurs politiques comprennent bien que la fin ne saurait justifier en aucun cas les moyens dans notre pays et que la parole donnée au peuple ne saurait être bafouée sans conséquence.
Robespierre soulignait le caractère destructeur des bons sentiments sur le sentier de l'action politique, je rajouterai quid des mauvais sentiments. En sollicitant le coeur plutôt que la raison des électeurs au double sens du terme (rationalité et sagesse), Wade et ses apprentis sorciers sont sûrs de nous conduire vers des voies où la raison (rationalité et sagesse) sera totalement confisquée. Sachant qu’aucun "ndigël" n’a mis en avant ni la qualité du bénéficiaire, ni l’intérêt du pays, ni même l’intérêt de la confrérie à laquelle appartiennent les fidèles dont on tente de détourner les voix. Comment le FAL 2012 pourra-t-il gouverner notre pays avec les sentiments si obscurs dont ils auront favorisé l'émergence et qui ne sauraient être les fondements ni de notre unité nationale, ni d’une paix sociale quelconque ?
Thierno Guèye (Diplômé de l’IEP de Toulouse – Science Politique et de l’U.CAD - Philosophie)
Ainsi, en sollicitant tous azimuts le "ndigël" des marabouts, Wade renonce de fait à un principe fondamental de la démocratie qui consiste à demander le suffrage du peuple comme il l’avait fait en 2000. Il agit comme si nous étions dans une sorte de parodie de démocratie indirecte, étant donné que ceux qu’ils sollicitent ne sont pas élus et ne l’ont jamais été. De ce fait, plutôt que de jouer sa réélection sur la base d’un programme, d’un bilan ou de ses qualités humaines ou politiques propres, il tente le viol des consciences des pauvres croyants confrontés à des marabouts qui ne reculent devant rien. En agissant de la sorte, le candidat sortant vient de prouver que le démocrate qu’il prétendait être ne s’attache à la démocratie que quand celle-ci lui est favorable. Du coup, dans sa tentative désespérée de sauver son pouvoir devenu mafieux par l’ampleur des forfaitures perpétrées par lui et ses alliés contre le peuple sénégalais, il a renoncé à tout ce qui auraient pu lui permettre de décrocher des alliances politiques illégitimes, certes du fait de l’inconstitutionnalité constitutionnalisée de sa candidature, mais indispensables pour envisager sérieusement sa victoire le 25 mars prochain. Autrement dit, Wade a renoncé à s’adresser à la Raison du peuple sénégalais pour courir après la dimension irrationnelle qui habite toute croyance, le Sénégal étant un pays de croyants.
En cherchant à forcer les "ndigël" en sa faveur à coup de centaines de millions fruits des nombreux rackets perpétrés sur les contribuables par son régime, à travers les hausses de prix et la multiplication de taxes en tout genre, Wade et ses alliés essayent un baroud d’honneur qui consiste à obliger les disciples respectueux de la volonté de leurs guides spirituels à se renier et à renier le choix sans ambages du peuple sénégalais. Ils cherchent à les obliger à faire ce qu’ils n’ont pas fait en toute lucidité quand on les avait laissés libres de choisir les meilleurs présidentiables pour le Sénégal à l’occasion du premier tour. Et, il est raisonnable de croire que ceux qui suivront les "ngigël" de leurs marabouts n'auraient jamais voté pour lui sans cette contrainte maraboutique extérieure.
En procédant de la sorte, Wade et ses alliés sont en train de procéder à une aliénation en règle des consciences d’une partie des électeurs en s’offrant les services de leurs guides et maîtres sur la voie qui doit les mener vers Dieu. Une telle démarche est un précédent dangereux pour notre démocratie. Et, l’élection d’un individu qui quémande le soutien des marabouts plutôt que celui du peuple doit nous inquiéter au plus haut point quelle que soit notre obédience religieuse ou confrérique. En effet, si une telle chose devait se réaliser, le président serait assujetti à la volonté de ces marabouts qui se targueront de lui avoir assuré sa victoire. Il leur devra alors son siège de président plutôt qu’au peuple sénégalais. De ce fait, notre belle république prise en otage par des marabouts faiseurs de rois finira de se disloquer en toute beauté sur l’autel des intérêts particuliers des Wade qui doivent tout à ce peuple qu’ils traitent avec mépris aujourd’hui. Une telle possibilité doit effrayer tous les démocrates de ce pays et les pousser à réagir vivement et vigoureusement pour sauver le Sénégal d’une telle dérive qui menace la paix et la stabilité de notre nation de même que ses équilibres.
Nous connaissons trop bien le poids postélectoral de ceux qui financent les campagnes électorales des candidats sur leurs choix politiques et économiques futurs, y compris dans les plus grandes démocraties. Nous ne pouvons donc pas ignorer ce que sera la mainmise des marabouts donneurs de "ndigël" antipopulaires dans la gouvernance du candidat auquel ils auraient permis de gagner les élections directement ou indirectement. Ainsi, pour s’accrocher à son fauteuil présidentiel qu’il fait passer avant la Charte fondamentale de notre pays et avant la vie de notre jeunesse ainsi que la stabilité légendaire enviée à notre pays, Wade a ouvert la boîte de Pandore. Quant aux divisions profondes qu’il est en train de créer au sein de la communauté mouride à laquelle il prétend appartenir et qu’il n’arrivera jamais à réparer, n'en parlons pas... Mais, s’il n’y a qu'une seule chose qui nous paraît évidente et certaine, c’est que l’élection de Wade au second tour ne serait rien d’autre que l’élection de facto de Cheikh Béthio Thioune et des marabouts souteneurs à la Présidence de notre République pour une durée totalement indéterminée avec des conséquences totalement imprévisibles.
Compte tenu de toutes ces raisons, loin d'être exhaustives, nous peuple sénégalais, devons comprendre tous ces enjeux, en plus de l’inconstitutionnalité constante de cette candidature qui nous a été imposée et que nous avons acceptée malgré nous, afin de préserver la paix sociale. Malheureusement, cela ne semble pas préoccuper Wade et ses compagnons rendus amnésiques par l’usure d’un pouvoir qu'ils ne veulent plus céder contre vents et marées. C'est pourquoi, nous nous devons de rappeler à l’ordre tous ceux qui, comme le candidat de la coalition FAL 2012, seraient tentés aujourd’hui et demain de nous manipuler et de nous diviser quelles qu’en soient les raisons ou la justification. Nous devons réaffirmer notre attachement inaltérable à la diversité raciale, ethnique, culturelle et religieuse dans notre pays. Elle constitue une richesse inestimable qui n’a jamais été un obstacle ni au dialogue, ni à notre unité nationale, bien au contraire. En plus, compte tenu du fait que nul ne connaît le poids électoral des ces marabouts, il serait légitime de suspecter ces démarchages, à l’efficacité plus que douteuse, de jouer sur ce flou afin de justifier des falsifications futures possibles des résultats du second tour. D’où la nécessité de la vigilance et de la mobilisation totale du peuple lors du prochain tour du scrutin.
En définitive, nous avons donné à Wade un pays de paix, de dialogue et de concorde, mais il est en passe de nous laisser un pays déchiqueté, sur le point de basculer en conflits, en disputes et en discordes. Qu’il se souvienne qu’en 2000, les marabouts les plus écoutés dans ce pays, à l’exception de Serigne Saliou Mbacké, avaient donné des consignes de vote contre Wade à l'avantage de son adversaire, Abdou Diouf. Pourtant, ils avaient lamentablement raté leur immixtion dans la conscience du peuple et n’ont pas été suivis par l’immense majorité du peuple, les talibés immédiats de ces marabouts y compris. Cette leçon de grandeur et de maturité du peuple sénégalais doit, plus que jamais, s’appliquer le 25 mars prochain. L'heure est grave et il y va de l'avenir de notre modèle social et de notre modèle de démocratie. Car, il faut que tous les acteurs politiques comprennent bien que la fin ne saurait justifier en aucun cas les moyens dans notre pays et que la parole donnée au peuple ne saurait être bafouée sans conséquence.
Robespierre soulignait le caractère destructeur des bons sentiments sur le sentier de l'action politique, je rajouterai quid des mauvais sentiments. En sollicitant le coeur plutôt que la raison des électeurs au double sens du terme (rationalité et sagesse), Wade et ses apprentis sorciers sont sûrs de nous conduire vers des voies où la raison (rationalité et sagesse) sera totalement confisquée. Sachant qu’aucun "ndigël" n’a mis en avant ni la qualité du bénéficiaire, ni l’intérêt du pays, ni même l’intérêt de la confrérie à laquelle appartiennent les fidèles dont on tente de détourner les voix. Comment le FAL 2012 pourra-t-il gouverner notre pays avec les sentiments si obscurs dont ils auront favorisé l'émergence et qui ne sauraient être les fondements ni de notre unité nationale, ni d’une paix sociale quelconque ?
Thierno Guèye (Diplômé de l’IEP de Toulouse – Science Politique et de l’U.CAD - Philosophie)