leral.net | S'informer en temps réel

Le Sénégal rappelle son ambassadeur au Qatar: L’avenir de Karim Wade en question ?


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Juin 2017 à 10:13 | | 0 commentaire(s)|

Le Sénégal suit, avec une vive préoccupation, la situation en cours dans la region du golfe où les relations entre le Qatar et l’Arabie saoudite et ses soutiens, se détériorent de jour en jour.

Dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, le gouvernement du Sénégal exprime sa solidarité ‘’agissante’’ à l’Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, au Bahreïn et à l’Egypte.

Pour matérialiser ce soutien, il a ainsi décidé, à compter d’hier, mercredi 7 juin 2017, de rappeler en consultation son ambassadeur au Qatar. Avec cette décision, le Sénégal ne va-t-il pas subir des représailles ? Le Qatar va-t-il continuer à héberger sur son sol, Karim Wade qui vit en exil dans ce pays depuis qu’il a obtenu une condamnation à six ans par la cour de répression de l’enregistrement illicite (Crei).

En effet, le Qatar avait accepté le 23 juin 2016, l’exfiltration de Karim Wade. Et c’est nuitamment que le fils de l’ancien chef d’état sénégalais Abdoulaye Wade avait été extrait de la prison de Rebeuss pour être acheminé à Doha à bord d’un avion-business de l’émirat, après un bref passage chez son avocat Me Madické Niang. Ce dernier sera d’ailleurs du voyage en compagnie du procureur général de Qatar venu à Dakar pour la circonstance.

Aujourd’hui, avec la décision du Sénégal de rappeler en consultation son ambassadeur dans ce pays pays arabe, il faut s’attendre à des révélations sur le fameux protocole de Doha dont l’existence a toujours été niée aussi bien par le gouvernement que par les proches de Karim Wade.

Il n’empêche que certains diplomates sénégalais craignent que le procureur du Qatar, qui a joué un rôle capital dans ce dossier à plusieurs énigmes, ne lève un pan du voile sur les conditions de la libération de Karim Wade, en guise de représailles.

Surtout que selon les accusations du président du parti Rewmi, Idrissa Seck, « sur la libération de Karim Wade, le chef de l’état Macky Sall n’a obéi ni à Touba ni à Tivaoune ni à aucun autre pôle religieux du pays mais plutôt à un donneur d’ordres international », ce qui, selon lui, constitue ‘’un deal international’’. En tout cas un ‘’refoulement’’ de Karim Wade fera l’affaire des libéraux du Parti démocratique sénégalais qui ont plusieurs fois annoncé le retour de leur candidat investi pour la présidentielle de 2019.

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Yémen, Bahreïn, l’Egypte et le Maldives ont, depuis le 5 juin dernier, décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu’ils accusent de complaisance à l’égard de l’Iran et de mouvements islamistes.

Pour mettre en application leur décision, ils ont ainsi décidé de la fermeture de leurs frontières terrestres et maritimes avec Doha, de la suspension des vols de leurs compagnies aériennes en direction de cette ville, de la fermeture de leurs espaces aériens à la compagnie Qatar Airways et des restrictions sur le déplacement des personnes.

Ils ont également exclu le Qatar de la coalition militaire intervenant au Yémen sous commandement de l’Arabie Saoudite. Le Sénégal n’a donc pas voulu être en reste en rappelant son ambassadeur au Qatar. Histoire d’être en phase avec ses alliés de premier plan que sont Rabat, Paris, Ryad et Washington.

Enquête