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Le ministre de la Justice révèle un scandale financier de plus de 80 milliards FCfa


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Mai 2025 à 11:19 | | 0 commentaire(s)|

Le ministre de la Justice révèle un scandale financier de plus de 80 milliards FCfa
Dans le référé de la Cour des Comptes, transmis au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, sur l’audit du rapport relatif à la situation des finances publiques 2019-2024, se cache un scandale d’une ampleur considérable.

Tout s’est déroulé en janvier 2022, lorsque le ministre chargé des Finances a signé, au nom de l’État du Sénégal, une convention de crédit avec International Business (IB) Bank Togo et International Business (IB) Bank Burkina Faso. Ce contrat portait sur un montant de 91 942 400 000 FCfa, censé être destiné à l’acquisition de matériel pour l’État du Sénégal, sans aucune précision sur la nature dudit matériel.

Selon les informations publiées par "L’Observateur", reprises par "Senenews", le montant total du crédit, intérêts compris, s’élève à 105 052 249 080 FCfa, remboursable au plus tard le 31 décembre 2026, suivant des échéances trimestrielles. Conformément aux termes de la convention, les fonds devaient être mobilisés dans un compte de l’État du Sénégal, référencé «TG 024-01030-026631500101-17», ouvert dans les livres de IB Bank Togo. Dans le cadre de cette opération, l’État a versé diverses commissions, pour un montant de 919 424 000 FCfa, aux banques concernées, via le compte de dépôt «CAP Gouvernement».

La Cour des Comptes a relevé plusieurs irrégularités majeures : absence d’informations sur la nature et la destination du matériel à acquérir, contractualisation d’une dette publique en dehors des procédures réglementaires, non-versement du produit de l’emprunt dans les comptes du Trésor public, et enfin, remboursement par le Trésor du reliquat de l’emprunt, d’un montant de 80 041 771 576 FCfa, non comptabilisé dans ses livres. Ce dernier point, rapporté également par "L’Observateur", soulève de vives interrogations, quant à la traçabilité des fonds publics dans une opération aussi opaque. Cette affaire, déjà relayée dans plusieurs enquêtes de "L’Observateur", met une nouvelle fois en lumière les défaillances du circuit de gestion de la dette publique au Sénégal.

Mame Fatou Kébé