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Le procureur d’Ajaccio fait un bilan sur l’investigation concernant le décès de Mouhamed GUEYE

Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Décembre 2025 à 00:04 | | 0 commentaire(s)|

France Atllanticactu / Ajaccio / Dakar D’après les informations fournies par le procureur d’Ajaccio, les témoignages et les enregistrements de vidéosurveillance indiquent que les forces de l’ordre ont réagi en situation de légitime défense face à une agression imminente et injustifiée, et qu’ils ont employé une force proportionnelle ce samedi 20 décembre. Dans une déclaration […]
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Atllanticactu / Ajaccio / Dakar
D’après les informations fournies par le procureur d’Ajaccio, les témoignages et les enregistrements de vidéosurveillance indiquent que les forces de l’ordre ont réagi en situation de légitime défense face à une agression imminente et injustifiée, et qu’ils ont employé une force proportionnelle ce samedi 20 décembre.
Dans une déclaration officielle diffusée le mardi 23 décembre, « afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes », le procureur de la République d’Ajaccio clarifie la situation concernant l’enquête lancée après « la neutralisation par la police d’Ajaccio d’un individu armé d’un couteau », rapporte France 3.
Mouhamed GUEYE a perdu la vie de trois balles tirées par un agent de police à Ajaccio, le samedi 20 décembre. L’homme, brandissant un couteau et en posture menaçante, se trouvait donc près du bar le Valinco.
D’après l’agent du procureur, les premiers témoignages collectés par les enquêteurs judiciaires, corroborés par l’analyse de la caméra de vidéoprotection municipale, permettent d’établir trois phases dans le parcours de Mouhamed GUEYE le jour des événements, jusqu’à l’action fatale des forces de l’ordre.
Dans un premier temps, il est « désormais établi qu’aux alentours de 9h le 20 décembre, Mouhamed GUEYE s’était présenté dans un bureau de tabac d’Ajaccio, boulevard Dominique PAOLI, et s’en était pris de manière agressive à l’employée de l’établissement afin de retirer une somme d’argent Moneygram ce qu’il n’était pas parvenu à faire ; il s’était montré virulent dans ses paroles ce qui avait nécessité l’intervention du gérant de l’établissement ».
 
Mouhamed GUEYE s’est présenté une seconde fois dans ce même bureau de tabac vers midi et s’est montré à nouveau virulent : « l’exploitation de la vidéo confirmait que celui-ci avait porté un coup au visage d’une cliente avant de lui subtiliser son téléphone et essayait de porter des coups avec ses deux couteaux (un dans chaque main) », indique Nicolas SEPTE dans son communiqué.
Cours Napoléon, près du café de la gare : première tentative d’interpellation
Mouhamed GUEYE a été repéré sur le Cours Napoléon par une équipe de Police secours après avoir quitté le bureau de tabac en trottinette. Il a été vu alors qu’il « posait sa trottinette sur le trottoir puis s’asseyait, les mains dans les poches, sur le rebord d’une fenêtre » du café de la gare.
Lorsque les agents de police lui ont ordonné « de se lever et d’enlever les mains de ses poches, l’individu refusait et s’énervait. L’un des policiers s’approchait davantage et apercevait un couteau à manche noir dépassant de sa poche droite. Mouhamed Gueye tentait de se saisir du couteau. Le policier parvenait dans le même temps à aller à son contact et à faire tomber le couteau avant que l’individu ne s’en serve. Lors de cette action, le policier effleurait la lame du couteau, lui occasionnant une blessure au pouce », explique le procureur d’Ajaccio.
Ainsi, Mouhamed GUEYE aurait brandi un autre couteau « avec lequel il essayait d’atteindre les policiers. Ceux-ci se reculaient pour éviter d’être touchés. Un des policiers sortait alors son arme de service, se reculait sur la route et mettait en joue l’individu qui lui disait « je n’ai plus rien à perdre ; moi, je vais m’occuper de toi ». Puis, il se saisissait de sa trottinette et la jetait en direction du policier qui réussissait à l’éviter. Voyant qu’il n’avait pas atteint le policier Mouhamed GUEYE le regardait et passait son pouce sous sa gorge pour faire un signe d’égorgement. Les policiers continuaient de lui enjoindre de lâcher son couteau », ajoute le juge.
Trois tirs au niveau du thorax après d’ultimes sommations
Alors que Mouhamed GUEYE grimpe le Cours Napoléon, arme à la main, il est escorté par les trois agents du premier poste de Police secours « dont deux l’ont visé et lui ont de nouveau ordonné de se débarrasser de son couteau ».
Alors qu’un second groupe, « constitué de trois agents de police du GSP », se présentait à proximité du magasin « Lily Fleurs », Mouhamed GUEYE a commencé à s’emparer de différents objets disposés sur le trottoir (cagettes, tasses, objets de décoration, etc.) pour les projeter vers les agents. « L’un des agents tentait de l’arrêter avec le taser, mais en vain. » Le pistolet à impulsion électrique a été employé une autre fois, toujours sans succès.
Mouhamed GUEYE continue de gravir le Cours Napoléon, « en agitant son couteau et en jetant des objets trouvés en terrasse en direction des policiers et en essayant de s’en prendre à des passants avec son couteau ». Après plusieurs avertissements, un policier aurait finalement tiré à trois reprises au niveau du thorax de l’individu quand celui-ci se trouvait à environ 100 ou 150 centimètres de lui.
Le procureur de la République a affirmé que les témoins présents sur les lieux attestent du comportement « déterminé et menaçant » de Mouhamed GUEYE et jugent que les forces de l’ordre ont déployé « tout leur possible » avant d’employer leur arme.
La famille de la victime va déposer plainte
Pour faire la lumière sur le décès tragique du jeune étudiant sénégalais, la famille a déclaré le lundi 22 décembre son intention de déposer une « plainte pour homicide volontaire aggravé ».
Selon Maître Alija FAZAÏ-CODACCIONI, l’avocate des personnes concernées, la décision du procureur d’Ajaccio de confier l’enquête à la Direction interdépartementale de la Police nationale de Corse-du-Sud, en vertu des accusations d’homicide volontaire et de tentative d’homicide aggravé, est « problématique ». « On ne peut pas enquêter entre collègues. Je vois mal comment on peut être totalement neutre dans ces conditions », met en avant l’avocate.


Source : https://atlanticactu.com/le-procureur-dajaccio-fai...