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Le temps des urgences


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Juillet 2015 à 17:30 | | 5 commentaire(s)|

Le 25 mars 2012, le Sénégal réalisait avec brio, sa seconde alternance démocratique. On se rappelle l’euphorie et l’enthousiasme qui ont accueilli la proclamation des résultats ainsi que l’espoir suscité par cette étape de la marche de notre pays vers son destin.

Parce que le candidat, devenu Président de la République avec plus de 65% des suffrages, s’était engagé avec beaucoup de fermeté dans son programme à une prise en charge rapide des attentes sociales, il était permis de penser que désormais on pouvait croire aux promesses électorales.

Différents slogans furent lancés avec une médiatisation qui pouvait convaincre plus d’un, que le candidat victorieux comprenait bien les enjeux et avait une vision claire sur la voie à suivre pour mobiliser les sénégalais vers l’essentiel à savoir le combat permanent pour la construction nationale.

Beaucoup de Sénégalais attendaient la rupture annoncée dans tous les domaines, pare que le porteur des engagements s’était forgé une image d’un homme qui fait qu’il dit et ceci depuis sa décision sans appel de quitter le PDS et toutes les fonctions occupées sous les couleurs de cette formation. D’autres estimaient qu’ayant tiré les leçons de 8 ans de compagnonnage avec le régime libéral, il était fondé à promettre l’avènement d’une gouvernance sobre, vertueuse et équitable s’appuyant sur un slogan porteur qui peut emporter l’adhésion de tous s’il est appliqué : « la Patrie avant le parti »

Une analyse approfondie de la situation actuelle de notre pays, l’expression de l’opinion et une écoute attentive des masses populaires attestent que la nouvelle alternance peine à prendre la direction souhaitée par le peuple. Il est même permis de se demander quels contenus nos dirigeants donnent à ces slogans qui ont pu faire rêver le temps d’une rose ?

L’activisme et la politique politicienne ont pris le dessus sur la prise en charge des questions pressantes qui avaient motivé le vote de la majorité des électeurs.

La situation des Sénégalais s’aggrave de jour en jour. La famine s’installe dans les campagnes et dans les villes Le Sénégal vient de connaitre sa campagne agricole la plus désastreuse de son histoire. La question centrale de l’énergie semble être une équation insoluble pour le gouvernement

La démocratie est mise à rude épreuve

La promotion de la culture de l’intolérance semble être l’option de ceux qui détiennent le pouvoir.

Le gouvernement est attendu dans plusieurs domaines mais tarde à poser des actes de nature à rassurer les sénégalais.

La préoccupation majeure de nos gouvernants semble être le maintien en vie d’une coalition de partage du pouvoir qui est à la base de l’inertie et du défaut de visibilité dans la conduite des affaires du pays.

Le vote de la loi restreignant la liberté pour un député d’appartenir au groupe parlementaire de son choix est un recul démocratique, une remise en cause du statut de député et de la mission de l’assemblée nationale.
Il n y a plus de doute le danger s’est installé.

En confiant la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) au PNUD, le Président de la République ne condamne-t-il pas sans appel toute l’administration sénégalaise ? Quel organe de contrôle est compétent pour auditer la gestion de nos deniers publics par le PNUD pour nous rassurer de leur utilisation conformément aux lois et règlements en vigueur dans notre pays ?

Il est inquiétant qu’après trois ans de pouvoir qu’on puisse prendre une mesure qui semble insinuer que nous ne disposons d’aucun organisme national capable de gestion sobre, vertueuse et sincère.
Ce n’est certainement pas cette rupture qui était attendue.

Déthié Faye
Président de la CDR/Fonk sa Kaddu