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Les mots d’Obama rappellent-ils le "discours de Dakar" de Sarkozy ?

Rédigé par leral.net le Lundi 13 Juillet 2009 à 02:15 | | 0 commentaire(s)|

NETTALI.NET - Barack Obama a prononcé ce samedi un discours très attendu devant le Parlement ghanéen. Le président américain a longuement dénoncé le sous-développement économique, la corruption et les pratiques antidémocratiques dans le continent en rappelant notamment que “l’avenir de l’Afrique appartenait aux Africains eux-mêmes”. Certaines parties de son discours rappellent toutefois curieusement le discours controversé de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007, si l’on en croit Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran). Sauf qu’il est très difficile de relever dans les propos du numéro un américain des maladresses du genre “l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire”.


Les mots d’Obama rappellent-ils le "discours de Dakar" de Sarkozy ?
Il est “facile de montrer les autres du doigt, de rejeter la faute sur les autres”.

“L’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou encore des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants”.

“Vous avez le pouvoir de demander des comptes à vos dirigeants, de construire des institutions pour servir le peuple. Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez" ("yes, you can)”.

“Mais cela n’est possible que si, vous tous, vous assumez la responsabilité de votre avenir”.

“Le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est un ingrédient qui a fait défaut pendant beaucoup trop longtemps, dans beaucoup trop d’endroits”.

Voilà quelques-unes des phrases prononcées par Barack Obama, lors de sa première visite en Afrique noire. Dans une contribution dans l’édition en ligne du journal nouvelobs.com, le président du Conseil représentatif des associations noires de France estime que"ce discours rappelle étrangement par son ton et par ses mots, celui prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar."

Patrick Lozès prend néanmoins la précaution de mettre à part “le couplet sur l’homme africain et l’histoire”, vu par le président Français. Car de son point de vue, “depuis son accession au pouvoir, Nicolas Sarkozy n’a pas encore trouvé le juste rythme pour s’adresser à l’Afrique, aux afro-français ou aux Noirs de France."

En vérité, le mal du président français à parler comme il faut à cette catégorie de citoyens du monde, date d’avant son élection. "Karcher" et autre "racaille" sont toujours là pour en témoigner.

Pour en revenir au discours d’Accra, Patrick Lozès s’émeut de l’accueil positif qui lui a été réservé contrairement à celui de Dakar. Pour lui, “la différence entre l’accueil réservé au discours de Dakar et l’accueil triomphal réservé au discours d’Accra n’est pas justifiée !”

Ne trouvant pas ce qui différencie réellement les deux interventions, il se demande : “le discours de Dakar de Sarkozy, s’il avait été prononcé par Barack Obama, aurait-il reçu le même accueil ?”

La santé, une priorité de Barack Obama en Afrique

Par ailleurs, le premier président noir des États-Unis a appelé les Africains à ne plus invoquer le colonialisme pour expliquer les guerres, la maladie, le sous-développement, les pratiques antidémocratiques et la corruption.

“Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez” (“yes, you can”), a-t-il dit, soulevant les clameurs des députés ghanéens devant lesquels il s’exprimait.



“Mais cela n’est possible que si, vous tous, vous assumez la responsabilité de votre avenir. Cela ne sera pas facile (...) Mais je peux vous promettre ceci : l’Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu’amie”, a-t-il dit.

Le président des États-Unis a noté les progrès que l’Afrique a accomplis dans le domaine sanitaire, mais précise qu’“il y a encore trop de gens à mourir de maladies qui ne devraient pas les tuer”.

Barack Obama a évoqué les 63 milliards de dollars déjà alloués par les États-Unis au combat sanitaire. Il a indiqué qu’il poursuivrait l’effort déployé par son prédécesseur, George W. Bush, contre le sida.

Le président américain a par ailleurs promis la poursuite du soutien américain avec l’objectif d’éradiquer la malaria, la tuberculose et la polio.

“Nous combattrons les maladies tropicales négligées et nous investirons dans les systèmes de santé publics”, a-t-il ajouté.

- Par Jaraaf S. -