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Lettre ouverte à Mansour Sy Djamil : « Le Sénégal n’est pas un goulag pour les opposants ».

Il existe bien de nombreux tournants à travers lesquels le Président Macky Sall mène tranquillement la République du Sénégal sans se préoccuper de la clameur des bras cassés. Le 30 août 2018 a été un jour ordinaire pour le service public de la Justice. La Cour d’appel de Dakar a confirmé la décision du tribunal de première instance condamnant M. Khalifa Sall, maire de Dakar, à cinq ans de prison ferme et une amende de cinq millions FCFA. Rappelons les délits : « escroquerie aux deniers publics », « faux et d’usage de faux dans des documents administratifs » et « complicité en faux en écriture de commerce ». La Cour d’appel de Dakar a également condamné M. Khalifa Sall et ses complices à payer solidairement 1,8 milliard FCFA à l’État du Sénégal. C’est cela la vérité que les acrobaties verbales de ses avocats n’ont pas su altérer. Il leur reste encore un petit bout de chemin en cassation sur le droit.


Rédigé par leral.net le Samedi 1 Septembre 2018 à 16:07 | | 0 commentaire(s)|

Par ailleurs, la politisation de cette procédure totalement indépendante ne saurait entacher la stratégie électorale de la majorité présidentielle. D’ailleurs, cette perspective dite et redite ne convainc aucun esprit rationnel. Le Président de la République, SEM Macky Sall, reste incroyablement indifférent aux élucubrations de ses ennemis. Il reste focalisé sur la construction d’un « Sénégal de tous, Sénégal pour tous » sans fléchir

Vous devez certainement être traversé par des sentiments affreux pour vous réjouir de l’inquiétude et de l’affaiblissement de votre prochain. Heureusement que c’est un désir tiré de l’obscurité de votre esprit prisonnier des méandres de la trahison, de la bassesse, de l’indignité et de l’ignominie. Ici, il n’existe aucune férocité dans l’inspiration et la conduite des politiques publiques. Il existe une politique de rupture en réaction contre les pratiques malsaines de l’ancien régime, annoncée déjà dans l’opposition et poursuivie – en toute neutralité – au pouvoir. Ce n’est pas les déclarations de M. Khalifa Sall, pavées de principes humanistes mais inconstants avec ses actions, qui sauront nous convaincre du contraire.
Votre verbatim de mauvais augure est incapable de figer le Sénégal dans l’oeil du cyclone. Nous vivons dans un havre de paix. Un régime répressif n’autorise pas 981 demandes de manifestations sur 999, dont les 18 événements interdits ont bien été motivés (2016). En dehors de MM. Khalifa Sall et de Barthélémy Dias, cet assassin notoire qui se réclame de son autorité, citez-nous un seul acteur civil et politique détenu pour ses idées.
Le Sénégal est un pays démocratique qui a terminé d’institutionnaliser le dialogue entre les autorités politiques et les fonctionnaires. C’est des rencontres au cours desquelles les deux parties se disent des vérités et évaluent les effets des mesures convenues. Le Sénégal ne se fait plus conseiller en la matière. Il est quand même difficile de verser son opinion dans l’espace public et de le voir se désintégrer au contact des faits. Vos élucubrations sur l’environnement des affaires sont contredites par les notes souveraines et le stock croissant d’IDE depuis 2011. Le communiqué de la section sénégalaise d’Amnesty International a bien été traité. En l’absence de réponse de leur part, nous considérons cet épisode clos. Enfin, lisez les missions de la Cour de justice communautaire avant de les étendre malicieusement pour corriger la pauvreté de votre argumentaire.
Je vous conseille « L’étrange défaite » de l’historien et ancien combattant Marc Bloch. C’est un livre très instructif rédigé après la débâcle de 1940. Critiquant la classe politique française, il témoignait : « Prisonniers de dogmes qu’ils savaient périmés, de programmes qu’ils avaient renoncé à réaliser, les grands partis unissaient, fallacieusement, des hommes qui, sur les grands problèmes du moment (…), s’étaient formés les opinions les plus opposées. Ils en séparaient d’autres, qui pensaient exactement de même. Ils ne réussissaient pas, le plus souvent, à décider de qui serait au pouvoir. Ils servaient simplement de tremplin aux habiles, qui se chassaient l’un l’autre du pinacle ». C’était aussi la situation de la France sous Daladier (1939 – 1940) qui nous est intrinsèquement étrangère aujourd'hui. Par contre, il est tout à fait important de s’arrêter sur l’œuvre complète de Marc Bloch pour saisir définitivement que la défense de la République est une action permanente de patriotes sui generis. Vos références hitlériennes ne changeront absolument rien au fait que vous demeurez un acteur politique de deuxième division, à mille lieues de la ligue des champions. Dès lors, il ne vous reste que les souvenirs des « Trente glorieuses » du communisme.

Samba Alassane Thiam


Ndèye Fatou Kébé