Le temps est venu ou la détermination est l’engagement doivent l’emporter sur le silence et le refus de clarté. C’est le temps de la vérité et de la bonne foi. Avant l’échéance pathétique du mois de février, des mises au point s’imposent pour « faire tomber les masques » afin de regarder les acteurs à travers leurs vrais visages. C’est la seule condition pour comprendre en quoi la bonne graine se distingue de l’ivraie.
Mais la pédagogie de l’essentiel que nous a enseigné un de nos grands maitres, l’historien Aboubacry Moussa LAM nous oblige à être bref, concis et précis. Pour cette raison, notre missive se propose juste de jeter un faisceau lumineux sur la situation actuelle du Fouta et enfin d’attirer votre aimable attention sur « la déliquescence du PDS dans la région de Matam » pour parler comme le rossignol des souffrances des étudiants de la faculté de Médecine, de Droit et actuellement celle des Lettres et sciences humaines.
Monsieur le Président de la République,
Nous tenons par devoir et pour la postérité à vous rappeler que la région de Matam et le département de Podor ont vu leurs fils, la plupart des cadres supérieurs, accéder à de hautes fonctions administratives et politiques. Toutefois, il est regrettable de signaler qu’ils n’ont jamais pu ou eu l’occasion de montrer ni une présence suffisante à leur coté, ni des réalisations efficaces à la hauteur de leur responsabilité par rapport à l’attente de cette population qui leur a tout donné. Ce n’est pas chose étonnante car la majorité d’entre eux a commencé à militer dans des partis ou organisations diverses à un âge très avancé.
Maitre ! Il urge impérativement de renforcer les branches mourantes, mal venues ou sclérosées à défaut de les changer par des éléments composites d’une sève nouvelle afin de permettre à votre arbre (le PDS) un nouvel élan vers le ciel. Car, en réalité, nous sommes convaincu avec George Bernard Shaw que « le progrès est impossible sans le changement et ceux qui ne peuvent jamais changer d’avis, ne peuvent ni changer le monde ni se changer eux même. » Nous y reviendrons.
Excellence, aujourd’hui, le Fouta présente un tableau peu reluisant malgré vos nombreux efforts.
Nonobstant tout, le Fouta (700 km de long, 50 km de large 2.500.000 habitants environ) ne dispose pas plus d’un seul camp de Sapeurs Pompiers pour assurer une sécurité suffisante des populations. Il s’y ajoute que dans toute cette zone, il n’existe aucune infrastructure sanitaire digne de ce nom. Hormis les deux hôpitaux de Ourossogui et de Ndioum qui d’ailleurs ne s’approvisionnent en oxygène que dans des quincailleries, il n’y a que quelques centres et postes de santé incapables du reste d’assurer les soins primaires pour les maladies les moins dangereuses. Il n’y a aussi que dans cette partie du Sénégal où l’on retrouve de très gros villages comme (Doumga Ouro Alpha, Sadel ou Boyinadji, etc…) qui font tous plus 8.000 habitants et qui ne sont érigés ni en chefs lieu de Communauté Rurale encore moins en Commune. Aussi, c’est encore toujours dans cette zone (département de Ranérou) où l’on retrouve pratiquement une absence totale de forages, obligeant les populations, la plupart du temps, à faire des dizaines de kilomètres de marche à la recherche de la bassine précieuse, pour l’obtention de laquelle, il faudra débourser une somme de 300 de nos Francs. Et dans une partie de l’ile à morfil, sur l’axe passant par Toufndé Ganndé, Saldé, Wassétaké, Thioubalel, Cascas, Boki, Sinthiou Dangdé, Dara, il n’y a seulement que deux villages qui sont électrifiés sur plus d’une cinquantaine.
Je risquerais de paraitre grandiloquent si je me mettais à vous parler de la misère dans laquelle vivent les Foutankés. Je vais juste conclure pour aujourd’hui cette liste qui n’est pas exhaustive du tableau noir que présente le Fouta par cette question qui hante le sommeil des populations : les infrastructures routières. Là, je ne m’aventurerais pas à entrer dans les détails pour ne pas abuser de votre temps car je présuppose que d’autres dossiers d’une importance capitale vous attendent sur la table. Mais sachez juste que la plus grande cause de mortalité au Fouta reste l’état de l’axe routier Richard Toll-Bakel qui se trouve dans un état de délabrement avancé. L’autre pilule impossible à avaler pour les populations c’est la route Linguère-Matam qui est une vieille doléance et qui peine à voir le jour malgré les nombreuses promesses.
Gorgui, rassurez vous cependant que les populations ne sont pas amnésiques. Vous avez donné au Fouta ce qu’il n’a jamais eu depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance. Vos réalisations sont visibles partout. En vérité, vous avez apporté une « véritable raie de lumière dans l’obscurité. » Toutefois le mal est tellement profond qu’on pourrait être tenté de croire que rien n’a jamais été fait dans cette région naturelle aux potentialités énormes mais en réalité il n’y a jamais eu autant de réalisations que durant votre magistère.
Il est alors inacceptable que vous ne puissiez pas avoir de véritables ambassadeurs capables de porter vos réalisations aux yeux de toute la population. Des cadres sérieux et sincères qui vous disent la vérité, bref des hommes intègres et courageux qui vous accompagnent dans votre politique de développement.
Monsieur le Président de la République,
Le parti démocratique sénégalais va très mal dans la région de Matam. Nous avons voulu réduire l’échelle de notre analyse politique à la région de Matam car c’est elle que nous maitrisons le plus.
En effet, les hommes ne sont pas de grands politiciens simplement parce qu’ils occupent des postes importants. Ils doivent présenter d’autres titres dont le courage devant l’adversité est l’un des principaux. Ce courage dont parle John Bright, homme d’Etat Anglais et défenseur du Libre échange, suppose pour les leaders d’être des gens de prospective qui pensent à l’avenir, appréhendent les problèmes dans leur ensemble, préparent le lendemain et se préparent à prévenir tous les mauvais coups qui pourraient survenir.
Maitre, il est des moments ou il faut s’arrêter pour faire le bilan, s’interroger sur les objectifs poursuivis et redéfinir, au besoin, de nouvelles stratégies. Autrement dit, il faut ajuster les actions à la mesure du sacré pacte de confiance que l’on a scellé avec la masse.
Partant de ce postulat, comprenez, Excellence, que dans cette onzième région du Sénégal, la majeure partie de vos hommes de confiance vous trompe. Ils utilisent une sorte de ruse communicationnelle à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour vous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Au contraire ces derniers apparaissent aux yeux des populations comme de vieux vautours aux dents de loups qui ne se mêlent de la foule des engagés que lorsque leurs intérêts se dessinent. Tout se fait sur la base des calculs, tout s’affiche par rapport à la taille des postes dans l’attelage gouvernemental. Ils ont largué les amarres qui jadis reliaient les populations à l’espoir et au PDS : ils ont troqué les véritables préoccupations des populations contre des postes éphémères. Un pseudo engagement au nom du strapontin. Triste reconversion !
Les raisons qui le prouvent sont nombreuses : aucun Ministre ou Directeur Général ne peut se prévaloir aujourd’hui d’une base solide ; la perte de sept collectivités sur les neuf que compte le departement de Matam durant les dernières élections locales en est une parfaite illustration. Les corrections à cette déroute ne sont toujours pas apportées alors que la percée de l’APR se poursuit d’une manière exponentielle dans toute la région.
L’histoire de la sociologie politique du Fouta montre que les enjeux électoraux ont toujours été importants dans cette partie du Pays. Ce bastion électoral sans comparaison est à contrôler à tout prix. Mais comment le gagner sans compter sur Bokidiawé, la communauté rurale la plus vaste et la plus peuplée de toute la région de Matam ? Le traitement réservé jusque là à cette collectivité locale, à ses cadres ne promet pas une victoire à moins de rectifier le tir au plus vite. Nonobstant le potentiel humain de Bokidiawé, il n’y a aucun Ministre, aucun Député, aucun Sénateur, aucun PCA, aucun Directeur Général de Société, aucun Ambassadeur, bref, rien. A présent, aucun fils de cette collectivité locale de 80.000 habitants, n’est mis à contribution pour renforcer le PDS dans ce grenier électoral qui fait depuis quelques temps l’objet d’une grande convoitise.
Excellence, « les véritables ivrognes ne sont pas ceux qui vident les bouteilles mais ceux qui cassent les verres », autrement dit vos véritables militants et souteneurs sont toujours sur le banc de touche alors que le Mercato électoral a déjà démarré. Attention !!!
Enfin rappelez-vous que pour espérer de futures belles moissons, il faut impérativement des semences de qualité.
En vous remerciant d’avance de l’attention que vous accepterez de porter à ce constat, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma très haute considération.
elifall@hotmail.fr
Elimane Abdoul FALL
Doctorant en Géographie
Président du Conseil Local de la Jeunesse de Bokidiawé
Secrétaire Général du Conseil Régional de la Jeunesse de Matam
Coordonateur du Réseau des Jeunes Intellectuels du Fouta en Action (REJIFA)
Mais la pédagogie de l’essentiel que nous a enseigné un de nos grands maitres, l’historien Aboubacry Moussa LAM nous oblige à être bref, concis et précis. Pour cette raison, notre missive se propose juste de jeter un faisceau lumineux sur la situation actuelle du Fouta et enfin d’attirer votre aimable attention sur « la déliquescence du PDS dans la région de Matam » pour parler comme le rossignol des souffrances des étudiants de la faculté de Médecine, de Droit et actuellement celle des Lettres et sciences humaines.
Monsieur le Président de la République,
Nous tenons par devoir et pour la postérité à vous rappeler que la région de Matam et le département de Podor ont vu leurs fils, la plupart des cadres supérieurs, accéder à de hautes fonctions administratives et politiques. Toutefois, il est regrettable de signaler qu’ils n’ont jamais pu ou eu l’occasion de montrer ni une présence suffisante à leur coté, ni des réalisations efficaces à la hauteur de leur responsabilité par rapport à l’attente de cette population qui leur a tout donné. Ce n’est pas chose étonnante car la majorité d’entre eux a commencé à militer dans des partis ou organisations diverses à un âge très avancé.
Maitre ! Il urge impérativement de renforcer les branches mourantes, mal venues ou sclérosées à défaut de les changer par des éléments composites d’une sève nouvelle afin de permettre à votre arbre (le PDS) un nouvel élan vers le ciel. Car, en réalité, nous sommes convaincu avec George Bernard Shaw que « le progrès est impossible sans le changement et ceux qui ne peuvent jamais changer d’avis, ne peuvent ni changer le monde ni se changer eux même. » Nous y reviendrons.
Excellence, aujourd’hui, le Fouta présente un tableau peu reluisant malgré vos nombreux efforts.
Nonobstant tout, le Fouta (700 km de long, 50 km de large 2.500.000 habitants environ) ne dispose pas plus d’un seul camp de Sapeurs Pompiers pour assurer une sécurité suffisante des populations. Il s’y ajoute que dans toute cette zone, il n’existe aucune infrastructure sanitaire digne de ce nom. Hormis les deux hôpitaux de Ourossogui et de Ndioum qui d’ailleurs ne s’approvisionnent en oxygène que dans des quincailleries, il n’y a que quelques centres et postes de santé incapables du reste d’assurer les soins primaires pour les maladies les moins dangereuses. Il n’y a aussi que dans cette partie du Sénégal où l’on retrouve de très gros villages comme (Doumga Ouro Alpha, Sadel ou Boyinadji, etc…) qui font tous plus 8.000 habitants et qui ne sont érigés ni en chefs lieu de Communauté Rurale encore moins en Commune. Aussi, c’est encore toujours dans cette zone (département de Ranérou) où l’on retrouve pratiquement une absence totale de forages, obligeant les populations, la plupart du temps, à faire des dizaines de kilomètres de marche à la recherche de la bassine précieuse, pour l’obtention de laquelle, il faudra débourser une somme de 300 de nos Francs. Et dans une partie de l’ile à morfil, sur l’axe passant par Toufndé Ganndé, Saldé, Wassétaké, Thioubalel, Cascas, Boki, Sinthiou Dangdé, Dara, il n’y a seulement que deux villages qui sont électrifiés sur plus d’une cinquantaine.
Je risquerais de paraitre grandiloquent si je me mettais à vous parler de la misère dans laquelle vivent les Foutankés. Je vais juste conclure pour aujourd’hui cette liste qui n’est pas exhaustive du tableau noir que présente le Fouta par cette question qui hante le sommeil des populations : les infrastructures routières. Là, je ne m’aventurerais pas à entrer dans les détails pour ne pas abuser de votre temps car je présuppose que d’autres dossiers d’une importance capitale vous attendent sur la table. Mais sachez juste que la plus grande cause de mortalité au Fouta reste l’état de l’axe routier Richard Toll-Bakel qui se trouve dans un état de délabrement avancé. L’autre pilule impossible à avaler pour les populations c’est la route Linguère-Matam qui est une vieille doléance et qui peine à voir le jour malgré les nombreuses promesses.
Gorgui, rassurez vous cependant que les populations ne sont pas amnésiques. Vous avez donné au Fouta ce qu’il n’a jamais eu depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance. Vos réalisations sont visibles partout. En vérité, vous avez apporté une « véritable raie de lumière dans l’obscurité. » Toutefois le mal est tellement profond qu’on pourrait être tenté de croire que rien n’a jamais été fait dans cette région naturelle aux potentialités énormes mais en réalité il n’y a jamais eu autant de réalisations que durant votre magistère.
Il est alors inacceptable que vous ne puissiez pas avoir de véritables ambassadeurs capables de porter vos réalisations aux yeux de toute la population. Des cadres sérieux et sincères qui vous disent la vérité, bref des hommes intègres et courageux qui vous accompagnent dans votre politique de développement.
Monsieur le Président de la République,
Le parti démocratique sénégalais va très mal dans la région de Matam. Nous avons voulu réduire l’échelle de notre analyse politique à la région de Matam car c’est elle que nous maitrisons le plus.
En effet, les hommes ne sont pas de grands politiciens simplement parce qu’ils occupent des postes importants. Ils doivent présenter d’autres titres dont le courage devant l’adversité est l’un des principaux. Ce courage dont parle John Bright, homme d’Etat Anglais et défenseur du Libre échange, suppose pour les leaders d’être des gens de prospective qui pensent à l’avenir, appréhendent les problèmes dans leur ensemble, préparent le lendemain et se préparent à prévenir tous les mauvais coups qui pourraient survenir.
Maitre, il est des moments ou il faut s’arrêter pour faire le bilan, s’interroger sur les objectifs poursuivis et redéfinir, au besoin, de nouvelles stratégies. Autrement dit, il faut ajuster les actions à la mesure du sacré pacte de confiance que l’on a scellé avec la masse.
Partant de ce postulat, comprenez, Excellence, que dans cette onzième région du Sénégal, la majeure partie de vos hommes de confiance vous trompe. Ils utilisent une sorte de ruse communicationnelle à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour vous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Au contraire ces derniers apparaissent aux yeux des populations comme de vieux vautours aux dents de loups qui ne se mêlent de la foule des engagés que lorsque leurs intérêts se dessinent. Tout se fait sur la base des calculs, tout s’affiche par rapport à la taille des postes dans l’attelage gouvernemental. Ils ont largué les amarres qui jadis reliaient les populations à l’espoir et au PDS : ils ont troqué les véritables préoccupations des populations contre des postes éphémères. Un pseudo engagement au nom du strapontin. Triste reconversion !
Les raisons qui le prouvent sont nombreuses : aucun Ministre ou Directeur Général ne peut se prévaloir aujourd’hui d’une base solide ; la perte de sept collectivités sur les neuf que compte le departement de Matam durant les dernières élections locales en est une parfaite illustration. Les corrections à cette déroute ne sont toujours pas apportées alors que la percée de l’APR se poursuit d’une manière exponentielle dans toute la région.
L’histoire de la sociologie politique du Fouta montre que les enjeux électoraux ont toujours été importants dans cette partie du Pays. Ce bastion électoral sans comparaison est à contrôler à tout prix. Mais comment le gagner sans compter sur Bokidiawé, la communauté rurale la plus vaste et la plus peuplée de toute la région de Matam ? Le traitement réservé jusque là à cette collectivité locale, à ses cadres ne promet pas une victoire à moins de rectifier le tir au plus vite. Nonobstant le potentiel humain de Bokidiawé, il n’y a aucun Ministre, aucun Député, aucun Sénateur, aucun PCA, aucun Directeur Général de Société, aucun Ambassadeur, bref, rien. A présent, aucun fils de cette collectivité locale de 80.000 habitants, n’est mis à contribution pour renforcer le PDS dans ce grenier électoral qui fait depuis quelques temps l’objet d’une grande convoitise.
Excellence, « les véritables ivrognes ne sont pas ceux qui vident les bouteilles mais ceux qui cassent les verres », autrement dit vos véritables militants et souteneurs sont toujours sur le banc de touche alors que le Mercato électoral a déjà démarré. Attention !!!
Enfin rappelez-vous que pour espérer de futures belles moissons, il faut impérativement des semences de qualité.
En vous remerciant d’avance de l’attention que vous accepterez de porter à ce constat, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma très haute considération.
elifall@hotmail.fr
Elimane Abdoul FALL
Doctorant en Géographie
Président du Conseil Local de la Jeunesse de Bokidiawé
Secrétaire Général du Conseil Régional de la Jeunesse de Matam
Coordonateur du Réseau des Jeunes Intellectuels du Fouta en Action (REJIFA)