Macky Sall, le probable successeur de Wade?

Macky SALL n’a t-il pas le profil idéal pour nourrir les ambitions de succéder à Wade ? Le parcours politique de l’homme au plan des postes de responsabilités occupées sous les différents gouvernements de l’alternance, le place à une échelle crédible parce que riche d’un capital d’expériences acquises en sa qualité de Directeur Général de Pétrosen, Ministre des Mines, Ministre de l’intérieur, et puis Premier Ministre et enfin Président de l’Assemblée Nationale. L’actuel leader de l’Alliance pour la République (APR) a une trajectoire politique atypique, unique et d’une particularité sans commune mesure.

Le maire de Fatick a dirigé la société des pétroles du Sénégal (Pétrosen) entre décembre 2000 et juillet 2001. Il a, en même temps, été le conseiller spécial du Président de la République chargé de l’énergie et des mines. Dés novembre 2002 le maire de Fatick intégra le gouvernement. Sa première fonction ministérielle concerna celle de l’hydraulique, de l’équipement et des transports. De mai 2002 à août 2003, il devient ministre d’Etat, ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique dans le gouvernement de Mame Madior BOYE. Au mois d’aout 2003 Macky SALL a prit les relais au ministère de l’intérieur, des collectivités locales, porte parole du gouvernement d’Idrissa SECK avant d’être remplacé par M. Ousmane NGOM. Par ailleurs, il a été vice-président du comité directeur du Pds en avril 2004. Par le décret présidentiel signé par M. Wade le 21 avril 2004, Macky SALL a occupé, trois ans durant, le poste de premier ministre. L’homme est succédé par Cheikh Adjibou SOUMARE en juin 2007.

Elu président de l’Assemblée Nationale le 20 juin 2007, après les élections présidentielles et législatives organisées la même année, il a voulu appliquer la transparence en contrôlant de la gestion de l’Anoci par l’audit de ses travaux. Le parti démocratique et ses alliés n’étaient pas pour cette décision qui mettrait en difficulté le fils du Président de la République. Cette situation poussa leur secrétaire général à supprimer le poste de numéro 02 du Pds et à voter une loi qui réduit le mandat du président de l’Assemblée Nationale de cinq à un an. La loi Sada NDIAYE a été votée contre Macky SALL pour mettre fin à son règne au sein de cette institution. Ce vote est un recul démocratique, car une Assemblée Nationale doit défendre l’intérêt du peuple mais pas des causes partisanes. Après l’adoption de cette loi, Macky SALL assuré de sa marginalisation par les libéraux n’a trouvé aucune alternative que de démissionner du Pds et de toutes les fonctions que le parti lui avait attribuées.

Après avoir quitté l’Assemblée Nationale, SALL a créé son propre parti dénommé l’Alliance Pour la République (APR-YAKAR). D’ailleurs, on peut constater que Macky ne s’est jamais présenté en tant que candidat à une élection présidentielle. Depuis la création de son parti politique, Macky n’a cessé de critiquer le régime de Wade

Dans sa nouvelle démarche, il a appelé à l’union dans ses meetings. Pour convaincre un électorat, il faut des discours programmatiques et cohérents. Il s’agit de proposer des solutions aux problèmes de la nation, de se doter de moyens financiers et des ressources humaines capables de gérer. Toutes choses qui semble déjà a la portée du maire de Fatick.

En réalité, vouloir être président à la tête d’une nation n’est pas une tâche facile. Cela demande d’une part une expérience acquise et d’autre part une expertise pour le concours à la magistrature suprême, mais aussi d’un temps suffisant pour se positionner sur le marché électoral. Macky est membre de Benno Siggil Sénégal jusqu’au moment où nous parlons, mais il a pris le chemin qui lui permettrait de se présenter seul à la présidentielle de 2012. Les sondages du mois de juin dernier, ont montré que la côte de popularité de Macky est plus élevée que celui des autres membres de l’opposition. Cette réalité des chiffres va-t-elle constituée une prise de conscience sur sa vraie valeur politique au niveau de l’opinion ? Mais ce qui est sûr, il croit à son étoile et a emprunté une certaine constance dans sa démarche politique.

Ibrahima NDIAYE

Source: Assirou Magazine via Assirou.net