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Mahammed Dionne à Idrissa Seck : "Il y a deux sortes de cécités sur cette terre : les aveugles de la vue et les aveugles de la vie"


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Juillet 2016 à 11:59 | | 0 commentaire(s)|

De nature réservé sur certains sujets polémiques de la vie politique nationale, le Premier ministre Mahammed Dionne a brisé le silence pour apporter la réplique à ceux qui accusent le Président Macky Sall de deal à propos de la libération de Karim. Dans un long entretien accordé à L'Observateur, le Premier ministre n'a pas mâché ces mots à l'endroit des détracteurs de son patron dont le leader du Rewmi. S'adressant à ces derniers, Dionne a convoqué le livre "En attendant le vote des bêtes sauvages" d'Amadou Kourouma pour dire "qu'il existe deux sortes de cécités sur cette terre : les aveugles de la vue et les aveugles de la vie". "Dans la vie, il est vrai que, quand vous refusez de voir la vie telle quelle est et non telle que vous la désirez, vous naviguez forcément dans l'erreur. Dieu nous a créés dans la diversité, ce qui fait d'ailleurs le charme et la force de notre humanité. Il ne faut jamais penser que tous les hommes sont pareils et ont forcément les mêmes défauts. Non l'homme Macky Sall n'est pas un homme de compromission ni un comploteur. Que l'on arrête de voir partout des complots, des protocoles, ou que sais-je encore", assène le Pm qui soutient avec force que dans le cas de la grâce accordée à Karim Wade, "c'est uniquement par mesure humanitaire".

"Le chef de l'Etat a pris cette décision en toute responsabilité. Sans contrainte. Sans contrepartie. Sans compromission. Et Il ne pouvait en être autrement", dit-il avant de distribuer des flèches empoisonnées contre ceux qui soutiennent le contraire. "Maintenant, parce que cette décision ne cadre pas avec les petits calculs, elle peut déranger certains personnages. Depuis quelques jours, est venu pour certains le temps des hallucinations et des rêveries, photos d'une autre époque à l'appui, pour imprimer dans la subconscient de nos compatriotes, l'idée de manipulation. Mais le réveil sera dur car le peuple ne s'y trompe point", raille-t-il.

Toutefois, parlant du Qatar, Mahammed Dionne ne nie pas que ce pays ait joué un rôle dans la libration de Wade-fils, mais il s'empresse de préciser que "l'Emir n'aura joué dans cette libération qu'un rôle unique : celui demandeur de grâce présidentielle au profit d'un des condamnés".

Quant à la présence supposée du procureur général du Qatar, Ali Bin Fetais Al Marri, à Dakar, au moment de la libération de Wade fils, Mahammed Dionne dément et précise que les photos de celui-ci aux côtés du Président Macky Sall ont été prises dans le cadre d'une conférence interministérielle sur l'Etat de droit et la corruption en Afrique. Le 1er juin 2015, narre-t-il, "à la suite de cette conférence, le Président a reçu le Directeur régional du Pnud, en présence du Garde des Sceaux, et l'invité de marque de cette conférence, le Docteur Ali Bin Fetais Al Marri, expert international de lutte contre la corruption. Ce sont les photos tronquées de cette audience du 1er juin qui circulent sur aujourd'hui sur internet", souligne encore Mahammed.

A en croire Pm, "la décision majeure de cette rencontre fut de retenir Dakar comme siège du futur Centre sur l'Etat de droit en Afrique, une infrastructure devant bénéficier pour sa réalisation technique et financière de l'appui conjoint du Pnud et du Qatar. Un appui plutôt symbolique car ne dépassant pas 100 000 dollars de concours par an sur une durée de cinq ans. Par la suite, le dimanche 21 février 2016, le Garde des Sceaux et un représentant du Pnud se sont rendus ensemble à Doha pour finaliser le projet d'assistance conjoint Pnud/Etat du Qatar, à apporter au Centre sur l'Etat de droit en Afrique. Voila les faits. Il n'y a pas eu d'autre déplacements d'officiels sénégalais au Qatar au cours de la période. Les rares contacts entre le Sénégal et le Qatar ne l'ont été, en définitive, que dans un cadre uniquement multilatéral. Au total, sauf à vouloir entretenir la confusion, il n'y a pas de raison de spéculer sur la portée de la décision du chef de l'Etat".