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Mamadou Lamine Diallo (TEKKI): "40 milliards pour les bourses familiales ou 40 milliards pour les enseignants, qu'est-ce qui est mieux pour le Sénégal ? "


Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Janvier 2018 à 13:23 | | 0 commentaire(s)|

Le leader du Mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo a une question qui lui triture les méninges à propos du secteur de l'éducation: "40 milliards pour les bourses familiales ou 40 milliards pour les enseignants, qu'est-ce qui est mieux pour le Sénégal ? " Et de s'expliquer: " Si on analyse les dépenses de personnel de l'Etat, on s’aperçoit, corrigé des congés, qu'un enseignant en moyenne vaut le tiers d'un autre agent. L'écart est énorme, plus de un à trois. Voilà qui est à la base du malaise de l'éducation nationale, car la richesse matérielle est relative. Il est donc normal que les enseignants demandent la valorisation de leur rémunération par le biais de l'indemnité de logement. Ils ne sont en rien responsables de la spéculation immobilière dans ce pays.

S'agissant du supérieur, les enseignants ont besoin d'un peu plus du milliard, pour vivre correctement à la retraite
", "Pourtant, poursuit le député de l'opposition, Macky Sall injecterait 40 milliards dans des familles sénégalaises (25 000 francs par trimestre dit-on), sans vérification, sans audit, sans qu'on soit sûr que ces familles sortent de la pauvreté. Or, plus d'un million quatre cent mille familles vivent dans la pauvreté et la précarité dans notre pays. L'expérience a montré que la charité ne sort personne de la pauvreté absolue. L'éradication de la pauvreté est une affaire complexe, qui exige un engagement patriotique constant."

M. Diallo, abordant de nouveau le dossier Casamance, trouve que les tergiversations sur le nouveau code forestier montrent bien l'embarras du gouvernement dans cette affaire. "En tous cas, il reconnaît que l'exploitation de la forêt de la Casamance est au centre de la crise. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la balance extérieure de la Gambie pour bien comprendre.

Ce qu'il faut retenir dans l'exploitation du capital naturel, c'est que leur exploitation génère des rentes au-delà des coûts de production et des profits raisonnables. Depuis toujours, le partage de ces rentes a été à la base des conflits dans les sociétés. Si les sociétés sont capables de définir les règles du jeu et de mettre en place des institutions pour les faire respecter, alors la violence est contenue et canalisée. Sinon, elle explose et peut conduire à des guerres civiles.
"

Et de terminer son analyse en ces termes: "Les règles du jeu et les institutions, c'est ce qu'on appelle le capital social. L'Afrique et le Sénégal ont un capital social faible. La violence dans l'affaire du bois en Casamance est le symptôme d'un mal plus profond. le Président Macky Sall et son BBY ne croient pas à l'importance du capital social. Pour eux, c'est le président de la République qui est l'institution, qui seul définit les règles, c'est-à-dire, fait ce qu'il veut. Un point c'est tout. Dans ces conditions, BBY dont le socle de l'idéologie est l'accaparement et la prédation, est bien le responsable politique de la violence du bois en Casamance. Il est donc temps d'en finir avec le présidentialisme obscur de BBY. Il ne peut pas gérer nos ressources naturelles ".





Libération

La Rédaction