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Me Amadou Aly Kane, avocat sur la Mise en accusation : « Macky Sall peut prendre son petit lait tranquille parce que… »

La mise en accusation annoncée par le président du groupe parlementaire Pastef, Ayib Daffé, est vouée à l’échec. C’est du moins ce qu’affirme -argument à l’appui- l’avocat Me Amadou Aly Kane.


Rédigé par leral.net le Dimanche 19 Octobre 2025 à 23:19 | | 0 commentaire(s)|

Me Amadou Aly Kane, avocat sur la Mise en accusation : « Macky Sall peut prendre son petit lait tranquille parce que… »
Invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm, la robe noire souligne que sur la forme comme sur le fond, aucune responsabilité ne peut-être imputée à l’ancien président Macky Sall aussi bien sur le dossier de la « dette cachée » ou une quelconque autre affaire.

« Le président peut boire son petit lait parce que ce dossier ne tient pas la route », déclare san détour l’avocat qui parle d’une « initiative malheureuse », « contraire à la tradition et à l’élégance républicaine du Sénégal ».

« En réalité c’est une manœuvre politique. Ce qui est recherché à travers ce dossier c’est de trouver un bouc émissaire aux difficultés d’un gouvernement qui n’arrive pas à régler la demande sociale, à gérer ses problèmes budgétaires et à financer son développement. Alors il faut trouver un responsable à tout cela et le responsable en chef c’est l’ancien président Macky Sall », confie-t-il.

La deuxième raison qui sous-tend cette démarche du régime, selon l’avocat-écologiste, « c’est de se dédouaner devant la majorité des partisans de Pastef et de la masse silencieuse. Il faut toujours fabriquer un ennemi imaginaire. Aujourd’hui c’est Macky Sall, après ce sera sûrement Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo etc. Cela leur permet au même moment d’éliminer toutes les personnes qui au moment des élections pourraient se présenter contre eux, se trouveront condamnés ».

Du point de vue juridique, ajoute l’avocat évoquant les questions de fond, si l’on se réfère à l’article 101 de la constitution, « la responsabilité pénale du président n’est engagée qu’en cas de haute trahison ». Or, argue-t-il, « il se trouve que ni la constitution, ni une loi organique, ni une loi ordinaire ne définit ce qu’est la haute trahison ».

Également, poursuit-il, « aucune loi pénale ne prévoit une sanction en cas de haute trahison ». « Donc je ne vois pas comment une telle initiative pourrait prospérer sur le plan procédural », conclut-il.

D’après Me Kane, « si on veut le mettre en accusation sur la base de la fameuse dette cachée, cela n’a pas de base légale parce qu’en ce qui concerne les finances, il y a le budget qui est voté par l’Assemblée nationale, nous avons la Cour des comptes qui est juge du budget. Comment peut-on accuser le Président pour des questions budgétaires alors que ni le président de la commission des finances de l’A.N ni la Cour des comptes ne l’ont mis en cause personnellement ? »

Il s’y ajoute, à en croire l’avocat, que « le Président ne s’occupe pas de dette ». En somme, conclut-il, « cette procédure est vouée à l’échec. Elle n’ira nulle part ».



Ousseynou Wade