Ministres, directeurs de société… Pourquoi la police enquête sur vos mœurs ?

Mais en réalité, l’enquête de moralité ne concerne que des personnalités bien déterminées et appelées à occuper certaines fonctions. Selon une source proche des renseignements généraux, l’enquête de moralité est d’une importance particulière pour le premier ministre et tout directeur de société nationale. Aléatoire pour certains donc, mais obligatoire pour le premier ministre et les directeur s généraux de sociétés nationales ? Cet élément des renseignements généraux répond : « Il est obligatoire de faire une enquête de moralité sur les premiers ministres et les directeurs généraux de sociétés nationales. »

Et, selon Walf Grand Place, pour faire une bonne enquête de moralité, c’est souvent les services de police ou la gendarmerie qui s’en chargent. « A ce niveau, il y a ce qu’on appelle la direction de la surveillance du territoire. Et dans cette direction, il y a la brigade nationale de la sûreté de l’Etat », explique une source policière. Qui précise : « l’enquête est faite sur demande de l’exécutif ». Autrement dit, avant de nommer un ministre ou un directeur de société nationale, le président Macky Sall peut demander aux services de polices d’enquêter afin de savoir s’il s’agit d’un escroc, d’un rat des boites, de quelqu’un qui fréquente les putes, qui bat sa femme ou qui traîne des affaires de mœurs ou autres chez le juge.

Justement, à la question de savoir ce que les enquêteurs cherchent exactement à savoir, un gradé de la police répond : « L’enquête de moralité, c’est pour faire ressortir toute la vie cachée ou connue de quelqu’un sur le plan de la moralité et des bonnes mœurs. Sa vie est-ce qu’il vit, qui sont passé judiciaire. »