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Mise en accusation : Karim ou les dégâts d’un pouvoir sans limites

Ce que Wade-père s’autorisait dans le fracas, Wade-fils l’incarnait dans le silence. Une parfaite symbiose instrumentée par la seule plume du décret présidentiel de Wade toujours trempée dans du miel au profit du fiston.


Rédigé par leral.net le Dimanche 14 Avril 2013 à 05:55 | | 11 commentaire(s)|

Mise en accusation :  Karim ou les dégâts d’un pouvoir sans limites
« Comment est-ce possible ? » Cette question est quasiment sur toutes les lèvres. Elle perfore les esprits qui tentent de lui donner un sens…humain. A juste raison. L’étendue de l’accusation qui accable le fils de l’ancien Président est, en effet, difficile à domestiquer dans les limites du commun des mortels sénégalais. 694 milliards dans les poches d’un seul individu ! Peu de Sénégalais refusent de céder à la naïveté ambiante. Me El Hadj Amadou Sall, avocat de Karim Wade est formel : « Il n’ya pas un seul franc planqué à l’étranger ». Mais, lui, ne surprend personne. Sa passion a failli lui coûter la prison lorsque, enflammé par les foules d’audition à Colobane, il laisse parler son courroux. « Ce sont ces marabouts qui lui (Macky Sall) ont donné ces consignes de le retenir les jeudis pour ne le libérer que dans la nuit du jeudi à vendredi. On ne peut pas continuer ainsi… si Macky veut le tuer qu’il le tue, s’il veut le manger qu’il le mange, s’il veut manger, Oumar Sarr, Madické, Samuel Sarr, qu’il les mange… », martèle-t-il à l’adresse du chef de l’Etat. Laver aussi proprement Karim Wade donne à sourire. Certes, le montant « détourné » est fabuleux. Mais, à voir défiler dans nos têtes les actes du pouvoir sans limites de ce que fut Wade, alors chef de l’Etat, on trouve aisément explication à la colossale fortune que le procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) attribue à l’ex-président du conseil de surveillance de l’Anoci.

Solidement cramponné sous l’aile protectrice d’un père qui ne voyait nullement d’égal dans ce pays à l’ingénierie financière de son fils, Karim Wade savait que tout lui était permis. Rien ne lui était interdit. Lui qui semblait se complaire dans l’image de ministre du Ciel et de la Terre qu’on lui affublait. En somme, il trimballait fièrement la projection silencieuse de son père sur l’Etat. Ce que Wade-père s’autorisait dans le fracas, Wade-fils l’incarnait dans le silence. Même si jamais la clameur publique n’a cessé de houspiller le costume de la toute-puissance confectionnée par le décret présidentiel. La République, couchée comme jamais il ne savait le faire, a laissé faire. Mieux, elle s’est érigée en bouclier, babillant sur les « jalousies » mal contenues. Sur la centaine de ministres de Wade, personne, même « l’orgueilleux » Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, n’a osé contrarier le maître du palais. Juste cette petite phrase qui lui prête sa volonté de ne jamais se ranger derrière « le gosse ».

Mais à voir l’entrelacs dans lequel Karim a bâti sa fortune, on ne peut s’interdire de croire que, quelque part, on s’est aplati sous les souliers du « gosse ». Lui-même Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier ministre a piloté le gouvernement qui a vu Karim Wade bombardé le 1er mai 2009 du titre de « Ministre d’État, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures ». La chronique notamment l’hebdomadaire La Gazette se rappelle de la colère mal contenue d’Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, ministre des Finances après la lecture de la liste de l’attelage gouvernemental de Souleymane Ndéné Ndiaye pour avoir perdu le volet « Economie » au profit de la « Coopération internationale » affectée à M. Karim Wade. L’erreur se corrigée. Mais, Abdoulaye Diop va traiter avec les bailleurs occidentaux et le fils du Président avec les partenaires asiatiques du Sénégal.

Pouvait-il en être autrement sous Wade ? Assurément non ! En douze ans de présence au palais de la République, l’aile protectrice de Karim Wade s’est tout permis. Jusqu’à donner raison à ceux qui le suspectent d’être mêlé à l’assassinat, en 1993, du président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye.

Ce texte, dit Loi Ezzan, annoncé en conseil des ministres le 17 février 2005 par le président de la République aménage une amnistie pour tous les auteurs et commanditaires de crimes et délits en relation avec les élections de 1993 à 2004. C’est l’Assemblée nationale qui a d’abord donné le ton en votant un certain 7 janvier 2005, par 70 voix contre 20. Et en dépit du recours introduit par l’opposition, le conseil constitutionnel dont les incompétences avaient fini d’agacer plus d’un, avait validé l’essentiel ouvrant ainsi sa promulgation en toute légalité. « Maître » avait ainsi balayé toutes les barrières sacrées. Plus rien ne s’opposait à son aplomb. Il en a donné la couleur avec cette folle locomotive des réformes institutionnelles.

En juin 2003, il crée le Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales (Craes). Me Mbaye Jacques Diop en est le président élu pour cinq ans en août 2004. L’ancien maire de Rufisque s’est efforcé au « machin » une substance jusqu’au jour où son bienfaiteur, voulant le débarquer de force, fini par lui dire « déloma sama yeuf », (rends moi mon affaire). En 2006, c’est le déferlement des réformes. Le mandat des députés élus en avril 2001 s’achève en 2006, celui du président intronisé le 1er avril 2000 pour 7 ans arrive à expiration en 2007. La conjoncture politique n’est pas bonne pour les libéraux. Car, l’ancien premier ministre Idrissa Seck, martyrisé par son emprisonnement dans l’affaire des Chantiers de Thiès, sort de l’épreuve avec une grande sympathie de l’opinion. Wade profite des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale avec leur lot de milliers de sans-abris. Pour lui, il n’est pas raisonnable de faire en l’espace d’une année deux scrutins. Alors qu’une partie du peuple patauge dans les eaux fétides des inondations.

Le 20 janvier 2006, la loi prorogeant le mandat des députés est alors promulguée. Arrive ensuite le plan « Jaxaay » pour justifier le couplage des Législatives à la Présidentielle en 2007. L’idée ne convainc personne. Mais elle passe en loi devant des députés majoritairement acquis au Sopi. La Présidentielle passe. Le 12 février 2007, une loi constitutionnelle institue le Sénat. Composée de cent membres dont 65 désignés par le chef de l’Etat, l’institution est une aubaine pour panser les plaies des investitures pour les Législatives du 3 juin 2007. Avant le scrutin, Wade déplace le jeu politique sur le code électoral. Ici, il jette dans la mare le pavé de la parité sur la liste nationale. Un nouveau décret de répartition est pris. L’opposition l’attaque, avec succès, au Conseil d’Etat. Par contre, le président, revenu à la charge, le 6 mars 2007, sur une nouvelle répartition des sièges copiée sur le même modèle que celui du 8 décembre, obtient gain de cause. Le 15 mai 2007, une nouvelle réforme constitutionnelle survient. Des cendres du Craes, une nouvelle loi constitutionnelle ressuscite le Conseil économique et social. Arrive 2008. On est au cœur du débat sur la dévolution du pouvoir au fils Karim Wade. Le président Wade modifie l’article 27 de la Constitution qui porte la durée du mandat du président à 7 ans. Motifs officiels ? Permettre au chef de l’Etat d’avoir suffisamment de temps pour réaliser sa politique.

Passée la polémique, une autre s’installe immédiatement. Macky Sall, alors président de l’Assemblée nationale invité à la démission refuse. Son péché ? Avoir voulu sous la « confidence » de certains parlementaires se faire une religion sur les travaux de l’Anoci alors que le 11 è sommet approchait à grands pas. Macky finit par s’en aller, suite à la proposition de loi de Sada Ndiaye, devenu ministre des Sénégalais de l’Extérieur depuis le vendredi 1er mai 2007. La loi réduit le mandat du président de l’Assemblée nationale de 5 à 1 an. La tourmente des réformes affecte dame justice. Le 8 août 2008, une loi organique crée la Cour suprême. Elle regroupe le Conseil d’Etat et la Cour de cassation. Wade ne s’arrêtera que ce fameux 23 juin 2011.

Ce jour-là, le pape du Sopi tient à faire voter par le Parlement une loi instituant le ticket à la Présidentielle. Une folle révolte s’empare de Dakar et des régions. Les députés, envahis par une foule en furie, finissent par jeter l’éponge. Wade avait-il été des chances ruinées par tant de scandales révélés par la presse ? Sans doute.

Le dernier, alors en date est l’achat cash par Wade lui-même, à titre privé, d’un terrain de 1, 182 milliard FCFA (1, 8 millions d’euros). Assailli de toutes parts par les critiques, son porte-parole passe aux aveux et reconnaît que l’argent provient des fonds politiques. En mars 2008, le sommet de l’Oci arrive. Il en confie l’organisation à son fils Karim Wade. Ce dernier tire le bilan qui s’établit à “432” milliards FCFA. Le journaliste-écrivain Abdou Latif Coulibaly en dresse un autre bilan. Il révèle que juste 250, 211 milliards FCFA ont été dépensés. Jusque-là, personne ne l’a démenti.

En novembre 2009, des milliers de sénégalais marchent dans les rues de Dakar pour protester contre le « scandale Alex Segura », du nom du représentant-résident du Fonds monétaire international (FMI) qui a reçu un cadeau de plus de 87,5 millions FCFA à la fin de sa mission au Sénégal. En 2011, c’est le Fesman. Là, c’est la fille du Président Sindjély Wade qui monte au créneau. Dans sa besace, le trésor public met 35 milliards FCFA. Le Monument de la renaissance africaine engloutit 16 milliards FCFA. Des lutteurs reçus au palais de la République en ressortent avec une mutuelle de 2 milliard FCFA. Le Centre international pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Cices) accueille sur ses terres dévorées des bâtiments imposants érigés par, semble-t-il, des partisans de Wade. Autant d’audaces qui donnent à croire que Karim est bien capable d’engloutir à lui seul 694 milliards de FCFA. La plume emmiellée, désormais enfiellée est entre les mains de la Crei. Reste à savoir si elle en fera un bon usage comme semble le réclamer l’opinion.

Félix Diagne lagazette.sn

( Les News )


1.Posté par Lamine le 14/04/2013 06:17 | Alerter
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KARIM WADE, tu vas rendre l'argent que tu as volé oui ou merde ?

2.Posté par Lamine le 14/04/2013 06:17 | Alerter
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Tu n'est qu'une RACLURE !

Tu n'as plus AUCUN AVENIR POLITIQUE dans ce pays.

3.Posté par Lamine le 14/04/2013 06:20 | Alerter
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REND NOUS L'ARGENT QUE TU NOUS AS VOLE !!!

4.Posté par fallinou le 14/04/2013 07:40 (depuis mobile) | Alerter
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dans cinq ans nous tiendrons les memes debats sur macky sall qui n est qu un voleur comme karim

5.Posté par rada le 14/04/2013 09:09 (depuis mobile) | Alerter
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Karim rend largent k ta voller inssi k tt ceux ki on mandatè sou lair wade y compri maky lui ossi a volè gnome gneupa yame sèn lokho setoul sachez k vous rendrez compte à ALLAH SOUBHANA WATALAH

6.Posté par so le 14/04/2013 09:50 (depuis mobile) | Alerter
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De toute façon ce que cet article relate c la pure vérité car cela date d hier et les preuves sont la. Wade karim et les responsables du pds ont bouffé notre argent c Sur. Kiconque s oppose à cela est un nafek

7.Posté par badou men lepp le 14/04/2013 12:18 | Alerter
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Excellent article au moins de temps en temps les plumitifs nous gratifient d'articles qui en valent le prix. Félicitations FÉLIX. Au lieu de réagir subjectivement sur les travaux de la CREI les valets de Wade doivent être conscients que les conditions d'exercice du pouvoir de Wade autorisait des dérives incommensurables, et en voilà au moins une rétrospective objective.On a vu du tout avec Wade, des clochards devenus ministres alors que le Sénégal était admiré à travers la compétence de ses cadres (Senghor a du se retourner dans sa tombe en apprenant certaines nominations de Wade); des chomeurs bombardés à des postes de la haute administration alors qu'ils n'ont jamais géré un télécentre et pendant ce temps les hauts cadres de l'administration sont laissés pour compte. Comment voulez vous que dans ces conditions certains n'ont pas confondu la caisse de l'Etat et leur poche? Comment peut on détourner l'argent destiné à un Etat dans son compte personnel?
Ces wadderies ont installé la pagaille dans tous les secteurs de la vie de ce pays et une corruption généralisée des fonctionnaires qui depuis tout le temps mal payés, en ont profité pour se faire les poches, foulant la réglementation.
Alors quand on entend des voix qui s'élèvent parce que le Président veut récuperer ces biens volés, ré-instaurer une administration compétente et intègre, on ne comprend plus les Sénégalais.
Il est quand même regrettable que Macky débordé par une soi-disante opposition et le carcan familiale procède de plus en plus à des nominations à la Wade, mais je demeure convaincu qu'il croit à celà, seulement le pouvoir a quelquefois ses contraintes.

8.Posté par NGAGNE le 14/04/2013 13:50 | Alerter
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Je rejoins Badou sur ses appréciations ,il est bon de temps en temps de revenir sur le fil des événements,on doit lutter contre l'oubli,le passé c'est notre mémoire ,on doit périodiquement le revisiter pour le restituer ,pour éviter que des faits semblables ne se reproduisent à l'avenir.Comme le disait l'autre ,un peuple qui n'a pas de mémoire ,c'est un peuple qui n'a pas d'âme.Les politiciens ont toujours misés sur la capacité atavique du peuple sénégalais à l'oubli,
d'où les nombreux scandales de détournement recurrents qu'on a connus depuis les indépendances Il faut soutenir la traque des biens mal acquis,ces biens appartiennent au peuple sénégalais dont la majorité côtoient la misére.,il ne faudra pas se laisser distraire par ces juristes du Dimanche de la CDAO qui ont des chats à fouetter dans leur propre pays

9.Posté par El-Hadj Abdoulaye DIOP le 14/04/2013 14:19 | Alerter
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A la lecture de cet article, le père Wade devrait être en prison (avec la "clé cassée") dès son retour au Sénégal, pour avoir facilité ces indélicatesses que l'on ne peut qualifier que de haute trahison. En effet, son rôle principal était protéger le Sénégal (culture, économie, religion, valeurs, etc..) ; est-ce que ces objectifs ont été atteints ?

10.Posté par tala le 14/04/2013 15:34 | Alerter
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Abdoulaye Wade est un voyou et était le complice de son fils, sinon le commenditaire des actes de pillage de nos ressources. Comment on peut aimer autant l'argent qu'on n'a pas gagné à la sueur de son front? sinon par la spoliation du peuple. Abdoulaye Wade se croyait dans le Royaume des Wades, régner et ensuite donner le flambeau à son fils en croyant que les sénégalais n'avaient pas de DIOM ou Bagnou gnou dara, qu'on pouvait tous les acheter, Abdolaye Wade a minimisé son peuple qui croyait tellement en lui en l'élisant en 2000. Mais les sénégalais avaient élu un vrai BADOLA, Kou amoul ben mandouté. La palabre n'a que trop duré. AU GNOUF KARIM WADE, Omar Sarr, Madické Niang, Farba Ane, Sindielli et toute la bande voleurs, TCHIMMM, Badola Yi, Les vrais diams, c'est Abdoulaye Wade et sa bande de racaille.

11.Posté par yalmbine le 14/04/2013 20:14 | Alerter
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Entre tuer quelq'unau cours d'une bagarre et voler plus de 700 milliards aux sénégalais, qu'est ce qui est plus grave? Si Karim ne va pas taule, il faudra par esprit de justice vider les prisons, supprimer la CREI et remercier MIMI

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