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Mise en application du parrainage: Macky a-t-il mis la charrue avant les bœufs?*


Rédigé par leral.net le Jeudi 7 Juin 2018 à 13:54 | | 0 commentaire(s)|

Mise en application du parrainage: Macky a-t-il mis la charrue avant les bœufs?*
Visiblement, le Gouvernement a mis la charrue avant les bœufs. Alors que la loi controversée sur le parrainage a été votée par l’Assemblée nationale, «L’As» a appris que le Comité ad hoc, mis en place par le Gouvernement pour sa bonne mise en application, est en benchmarking en Pologne. Seydou Nourou Ba et son équipe cherchent un modèle pour s’en inspirer, afin de donner la dernière mouture du code électoral sénégalais avant la fin de la date règlementaire de l’Uemoa.

La loi sur le parrainage a certes été adoptée à l’Assemblée nationale, mais son application nécessite un consensus. En dehors du Comité de suivi, le Gouvernement a mis en place un Comité Ad hoc chargé de réfléchir sur l’applicabilité du parrainage citoyen imposé désormais à tout candidat, quel qu’il soit.

Après un voyage infructueux au Cap-Vert, une forte délégation du Comité dirigé par l’ancien ambassadeur Seydou Nourou Ba est en benchmarking en Pologne. Elle est allée s’inspirer du modèle polonais, pour le tropicaliser en vue de l’insérer dans le code électoral qui devrait être examiné au plus tard avant la fin du mois de juillet, conformément aux directives de l’Uemoa qui interdisent la modification de la loi électorale à six mois d’une élection.

Ce Comité ad hoc a été mis en place au lendemain du vote de la loi sur le parrainage. En plus de son président Seydou Nourou Ba, il est composé des membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena), des membres des pôles de la majorité, de l’opposition, des non alignés, des représentants de la Direction de l’Automatisation des fichiers (DAF), de la Direction générale des élections (DGE), de la Direction de la Formation et de la Communication (DFC) et de tous ceux qui interviennent dans le processus électoral.

Auparavant, la délégation du Comité ad hoc s’est rendue au Cap-Vert où le parrainage citoyen s’applique. Toutefois, elle n’y a pas trouvé un système exportable, d’autant qu’il n’y a que quelques partis politiques. En somme, le système politique du Cap-Vert est à la limite bipartite. Il est constitué quasiment de deux blocs dominés par deux partis que sont le PAICV et le MPD. Les six autres formations politiques rallient les deux blocs selon les affinités.

Alors qu’au Sénégal, on dénombre plus de 300 partis politiques éclatés en plusieurs pôles, non sans compter les organisations de la société civile qui, désormais, peuvent participer à toutes les élections. Après la Pologne, d’autres pays qui pratiquent le parrainage citoyen sont également dans l’agenda du comité ad hoc. Ce faisant, le gouvernement donne raison à l’opposition qui parle de tâtonnements et de précipitation, bref de la charrue avant les bœufs.

*le titre est de la rédaction