Responsable politique du Pds à la Gueule Tapée, Ndèye Khady Guèye fait partie des rares responsables libéraux à avoir gagné dans sa localité aux élections locales. Aujourd’hui, elle estime que Me Wade est obligé de se présenter en 2012 car il n’y a d’alternative ni dans son parti, encore moins dans l’opposition… Entretien.
Wal Fadjri : Quels sont les objectifs du Fonds de promotion économique ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le Fpe est un établissement financier qui a pour objectif le développement de la Petite et moyenne entreprise au Sénégal.
Wal Fadjri : Vous êtes à la tête du Fpe depuis 2003. Quel bilan en dressez-vous ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le Fpe est devenu bénéficiaire depuis 2005. Il a renforcé ses interventions en direction de sa cible et a élargi celle-ci. Le personnel s’est renforcé et est devenu plus professionnel. Le Fpe a récemment acquis son siège. Il déroule son projet de mutation institutionnelle qui est dans les priorités des bailleurs de fonds du Sénégal, qui l’ont inscrit dans le cadre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe).
Wal Fadjri : Malgré la présence du Fpe, les entreprises sénégalaises qui font dans la micro-finance continuent de connaître d’énormes difficultés qui obligent certaines à fermer boutique. N’est-ce pas là une preuve l’inefficacité du Fpe ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Les initiatives qui se prennent dans le secteur, ne peuvent pas toutes être couronnées de succès, pour diverses raisons. Mais je pense que, globalement, l’impact des interventions du Fpe est largement positif.
Wal Fadjri : Peut-on avoir une idée du nombre de projets financés par le Fpe et quels sont les critères pour bénéficier d’un financement ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Les statistiques partielles arrêtées en décembre 2008 font état de 4 664 projets financés, 27 884 emplois permanents et 105 638 emplois temporaires créés depuis l’an 2000 ; ce qui représente un total emplois de 133 522, pour un total crédit consenti de 52 milliards environ, dont 48 milliards, soit 92 % relève de ma gestion.
Les grands projets que je peux citer sont le renouvellement du matériel agricole effectué dans le cadre de l’exécution de la ligne indienne ; le renouvellement du parc de cars rapides effectué dans le cadre du Pamu ; le renouvellement du parc de taxis ; le financement du secteur de la pêche au travers de la seule société qui résiste encore dans ce secteur sinistré ; la promotion d’une industrie automobile ; le développement de l’artisanat, etc. Mais pour moi, les plus grands projets concernent le financement quotidien d’activités génératrices de revenus pour les classes les plus défavorisées, au travers de mécanismes innovants et structurants, qui participent à la génération d’une classe moyenne de nouveaux entrepreneurs, qui se densifie rapidement.
Wal Fadjri : Avec la crise économique, le Fpe n’est–il pas confronté à des difficultés ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Oui, mais il essaye de s’adapter à la situation, en prenant les mesures qui s’imposent.
Wal Fadjri : N’a-t-il pas souvent des problèmes de recouvrement de ses créances ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Toutes les créances ne peuvent pas être saines. Mais notre taux de recouvrement est aux alentours de 80 % et j’espère le maintenir à ce niveau.
Wal Fadjri : On a l’impression que votre institution n’est présente qu’à Dakar…
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas du tout, le Fpe est présent dans les quatorze régions du Sénégal, essentiellement par l’intermédiaire de ses partenaires que sont les seize banques et quatre-vingt-cinq mutuelles d’épargne et de crédit qu’il a agréées.
Wal Fadjri : En tant que responsable politique du parti au pouvoir, le citoyen lambda n’est-il pas en droit de se demander si le Fpe n’alloue pas ses crédits selon la couleur de la carte du parti que l’on détient ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas du tout. Nous sommes des professionnels et nous agissons en professionnels. Je dois signaler qu’au départ, les projets émanaient des banques. Et au niveau des banques, on ne demande pas aux clients la couleur de la carte de leur parti. Nous avons travaillé le plus professionnellement possible et nous allons continuer sur cette lancée. Les bénéficiaires de nos financements comme ceux qui ont été éconduits parce que leurs demandes de financement n’entraient pas dans notre canevas, peuvent vous certifier ce que je viens de dire.
Wal Fadjri : Qu’est devenu le réseau Ramatou lancé en grandes pompes en 2005 en présence de Mme Viviane Wade ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Qui en est la marraine ! Il est très fort de ses milliers de membres actifs. Le seul démembrement que constituait sa mutuelle d’épargne et de crédit s’est renforcé d’une coopérative d’habitat et d’une agence de voyages qui organise le pèlerinage à La Mecque de ses membres. Cette année, nous avons décidé de surseoir à l’organisation de la grande conférence pour effectuer une tournée à l’intérieur du pays.
Wal Fadjri : On ne vous entend presque pas dans l’arène politique. Qu’est-ce qui justifie ce silence ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Mon travail au Fpe me prend beaucoup de temps. Il est très intensif parce que je suis très sollicitée et je souhaite donner le maximum de satisfaction. En politique, je ne disperse pas mes efforts, mais je suis toujours présente quand il le faut.
‘Me Wade ne doit pas être tout seul dans cette tentative de reformater son parti. Il lui faut des relais conscients de l’intérêt stratégique de la mission, suffisamment loyaux, objectifs et compétents pour l’impulser avec lui’.
Wal Fadjri : Reconnaissez-vous que le Pds traverse une période de crise avec le départ de plusieurs de ses hauts responsables comme Macky Sall, Idrissa Seck et probablement Aminata Tall ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Oui, je le reconnais. Mais la vie de toutes les organisations obéit à un cycle. Le Pds, comme tous les partis politiques, est dans cette dynamique de la vie, faite de rencontres et de séparations. Ce qui est important, c’est la capacité à se renouveler.
Wal Fadjri : Quel est votre avis sur la création du grand parti présidentiel agité depuis un certain temps par les libéraux et certains de leurs alliés de la mouvance présidentielle ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le frère secrétaire général national du Pds agite cette idée parce que son parti doit pouvoir continuer à s’adapter aux situations nouvelles. Pour progresser, il faut être capable de se remettre en question. Mais Me Wade ne doit pas être tout seul dans cette tentative de reformater son parti. Il lui faut des relais conscients de l’intérêt stratégique de la mission, suffisamment loyaux, objectifs et compétents pour l’impulser avec lui. J’insiste beaucoup sur la loyauté parce qu’elle est essentielle.
Wal Fadjri : Etes-vous de ceux qui pensent que Me Wade doit se présenter en 2012 ? Et pourquoi ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Il est peut-être obligé de se présenter. Je n’ai pas discuté de cette question avec lui, mais s’il avait des velléités contraires, les échecs enregistrés et à venir de ceux qui se sont profilés et peut-être bousculés plus que de besoin pour représenter une alternative à sa candidature, l’imposent. Ces échecs concernent toute la classe politique. Observons un peu les derniers développements de la vie politique au Sénégal. Tout le monde veut être khalife ! Pour ce qui me concerne, je recherche un candidat : qui a vécu une expérience d’opposant pendant plus de 25 ans, qui a eu des expériences pratiques un peu partout dans le monde, qui présente un profil intellectuel de très haut niveau et peu commun, qui a aidé, consciemment et inconsciemment, mon pays à faire l’essentiel de ses conquêtes démocratiques, qui a démontré son talent de bâtisseur, qui soit audacieux au point de responsabiliser très vite à des niveaux presque invraisemblables des Sénégalais que rien d’exceptionnel n’y prédisposait, qui recherche la meilleure formule pour une transmission efficiente du pouvoir, bref, qui représente un gage de stabilité pour mon pays.
Wal Fadjri : Beaucoup de Sénégalais pensent que si Me Wade se présente en 2012, c’est parce qu’à part lui, il n’y a pas quelqu’un d’autre capable de porter la candidature du Pds.
Mme Ndèye Khady Guèye : Je pense que Me Wade est obligé de se présenter. Parce qu’il faut reconnaître que tous ceux qui ont été jusque-là promus ou positionnés pour éventuellement constituer une alternative crédible, n’ont pas pu confirmer. Pour le moment.
Wal Fadjri : Vous dites que ceux qui ont été positionnés, n’ont pas été à la hauteur. Son fils Karim Wade en fait-il partie, selon vous ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas forcément. Je n’ai jamais entendu le président Wade dire qu’il voulait faire de son fils son successeur. C’est pourquoi je me demande comment les gens sont arrivés à l’accuser de vouloir léguer le pouvoir à son fils.
Wal Fadjri : En tant que candidate de la coalition Sopi aux dernières élections locales, qu’est-ce qui explique, selon vous, la perte de vitesse de la coalition Sopi à ces élections, surtout dans les grandes villes ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le ras-le-bol face à la désinvolture des élus locaux et les investitures qui ont plus répondu à un instinct de survie et de maintien d’un statu quo de la part de ceux-ci.
Wal Fadjri : Ces défaites n’augurent-elles pas de ce qui va arriver en 2012, c’est-à-dire la chute du régime libéral ?
Mme Ndèye Khady Guèye : l s’agissait d’élections locales. La gestion de la période qui nous sépare de cette date sera faite opportunément.
Wal Fadjri : Etes-vous de ceux-là qui pensent que sans Macky Sall et Idrissa Seck dans le parti, le Pds risque de perdre en 2012 ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Non, pas du tout. Nous devons compter sur nous-mêmes pour gagner ces élections. Maintenant, s’ils reviennent dans le parti, c’est tant mieux parce que l’union fait toujours la force. Mais si les bonnes volontés qui s’activent pour les faire revenir échouent dans leur mission, Me Wade trouvera toujours la bonne formule. J’estime que le Pds regorge en son sein et en sa périphérie de beaucoup de potentialités pour faire face à n’importe quel défi. N’oubliez pas qu’Idrissa Seck et Macky Sall, c’est Me Abdoulaye Wade qui les a façonnés. D’autres aussi sont sortis ou sortiront de son chapeau de magicien, qui pourront atténuer les effets pervers de ces défections, si elles s’avèrent irréversibles.
Propos recueillis par Georges Nesta DIOP
Wal Fadjri : Quels sont les objectifs du Fonds de promotion économique ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le Fpe est un établissement financier qui a pour objectif le développement de la Petite et moyenne entreprise au Sénégal.
Wal Fadjri : Vous êtes à la tête du Fpe depuis 2003. Quel bilan en dressez-vous ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le Fpe est devenu bénéficiaire depuis 2005. Il a renforcé ses interventions en direction de sa cible et a élargi celle-ci. Le personnel s’est renforcé et est devenu plus professionnel. Le Fpe a récemment acquis son siège. Il déroule son projet de mutation institutionnelle qui est dans les priorités des bailleurs de fonds du Sénégal, qui l’ont inscrit dans le cadre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe).
Wal Fadjri : Malgré la présence du Fpe, les entreprises sénégalaises qui font dans la micro-finance continuent de connaître d’énormes difficultés qui obligent certaines à fermer boutique. N’est-ce pas là une preuve l’inefficacité du Fpe ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Les initiatives qui se prennent dans le secteur, ne peuvent pas toutes être couronnées de succès, pour diverses raisons. Mais je pense que, globalement, l’impact des interventions du Fpe est largement positif.
Wal Fadjri : Peut-on avoir une idée du nombre de projets financés par le Fpe et quels sont les critères pour bénéficier d’un financement ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Les statistiques partielles arrêtées en décembre 2008 font état de 4 664 projets financés, 27 884 emplois permanents et 105 638 emplois temporaires créés depuis l’an 2000 ; ce qui représente un total emplois de 133 522, pour un total crédit consenti de 52 milliards environ, dont 48 milliards, soit 92 % relève de ma gestion.
Les grands projets que je peux citer sont le renouvellement du matériel agricole effectué dans le cadre de l’exécution de la ligne indienne ; le renouvellement du parc de cars rapides effectué dans le cadre du Pamu ; le renouvellement du parc de taxis ; le financement du secteur de la pêche au travers de la seule société qui résiste encore dans ce secteur sinistré ; la promotion d’une industrie automobile ; le développement de l’artisanat, etc. Mais pour moi, les plus grands projets concernent le financement quotidien d’activités génératrices de revenus pour les classes les plus défavorisées, au travers de mécanismes innovants et structurants, qui participent à la génération d’une classe moyenne de nouveaux entrepreneurs, qui se densifie rapidement.
Wal Fadjri : Avec la crise économique, le Fpe n’est–il pas confronté à des difficultés ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Oui, mais il essaye de s’adapter à la situation, en prenant les mesures qui s’imposent.
Wal Fadjri : N’a-t-il pas souvent des problèmes de recouvrement de ses créances ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Toutes les créances ne peuvent pas être saines. Mais notre taux de recouvrement est aux alentours de 80 % et j’espère le maintenir à ce niveau.
Wal Fadjri : On a l’impression que votre institution n’est présente qu’à Dakar…
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas du tout, le Fpe est présent dans les quatorze régions du Sénégal, essentiellement par l’intermédiaire de ses partenaires que sont les seize banques et quatre-vingt-cinq mutuelles d’épargne et de crédit qu’il a agréées.
Wal Fadjri : En tant que responsable politique du parti au pouvoir, le citoyen lambda n’est-il pas en droit de se demander si le Fpe n’alloue pas ses crédits selon la couleur de la carte du parti que l’on détient ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas du tout. Nous sommes des professionnels et nous agissons en professionnels. Je dois signaler qu’au départ, les projets émanaient des banques. Et au niveau des banques, on ne demande pas aux clients la couleur de la carte de leur parti. Nous avons travaillé le plus professionnellement possible et nous allons continuer sur cette lancée. Les bénéficiaires de nos financements comme ceux qui ont été éconduits parce que leurs demandes de financement n’entraient pas dans notre canevas, peuvent vous certifier ce que je viens de dire.
Wal Fadjri : Qu’est devenu le réseau Ramatou lancé en grandes pompes en 2005 en présence de Mme Viviane Wade ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Qui en est la marraine ! Il est très fort de ses milliers de membres actifs. Le seul démembrement que constituait sa mutuelle d’épargne et de crédit s’est renforcé d’une coopérative d’habitat et d’une agence de voyages qui organise le pèlerinage à La Mecque de ses membres. Cette année, nous avons décidé de surseoir à l’organisation de la grande conférence pour effectuer une tournée à l’intérieur du pays.
Wal Fadjri : On ne vous entend presque pas dans l’arène politique. Qu’est-ce qui justifie ce silence ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Mon travail au Fpe me prend beaucoup de temps. Il est très intensif parce que je suis très sollicitée et je souhaite donner le maximum de satisfaction. En politique, je ne disperse pas mes efforts, mais je suis toujours présente quand il le faut.
‘Me Wade ne doit pas être tout seul dans cette tentative de reformater son parti. Il lui faut des relais conscients de l’intérêt stratégique de la mission, suffisamment loyaux, objectifs et compétents pour l’impulser avec lui’.
Wal Fadjri : Reconnaissez-vous que le Pds traverse une période de crise avec le départ de plusieurs de ses hauts responsables comme Macky Sall, Idrissa Seck et probablement Aminata Tall ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Oui, je le reconnais. Mais la vie de toutes les organisations obéit à un cycle. Le Pds, comme tous les partis politiques, est dans cette dynamique de la vie, faite de rencontres et de séparations. Ce qui est important, c’est la capacité à se renouveler.
Wal Fadjri : Quel est votre avis sur la création du grand parti présidentiel agité depuis un certain temps par les libéraux et certains de leurs alliés de la mouvance présidentielle ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le frère secrétaire général national du Pds agite cette idée parce que son parti doit pouvoir continuer à s’adapter aux situations nouvelles. Pour progresser, il faut être capable de se remettre en question. Mais Me Wade ne doit pas être tout seul dans cette tentative de reformater son parti. Il lui faut des relais conscients de l’intérêt stratégique de la mission, suffisamment loyaux, objectifs et compétents pour l’impulser avec lui. J’insiste beaucoup sur la loyauté parce qu’elle est essentielle.
Wal Fadjri : Etes-vous de ceux qui pensent que Me Wade doit se présenter en 2012 ? Et pourquoi ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Il est peut-être obligé de se présenter. Je n’ai pas discuté de cette question avec lui, mais s’il avait des velléités contraires, les échecs enregistrés et à venir de ceux qui se sont profilés et peut-être bousculés plus que de besoin pour représenter une alternative à sa candidature, l’imposent. Ces échecs concernent toute la classe politique. Observons un peu les derniers développements de la vie politique au Sénégal. Tout le monde veut être khalife ! Pour ce qui me concerne, je recherche un candidat : qui a vécu une expérience d’opposant pendant plus de 25 ans, qui a eu des expériences pratiques un peu partout dans le monde, qui présente un profil intellectuel de très haut niveau et peu commun, qui a aidé, consciemment et inconsciemment, mon pays à faire l’essentiel de ses conquêtes démocratiques, qui a démontré son talent de bâtisseur, qui soit audacieux au point de responsabiliser très vite à des niveaux presque invraisemblables des Sénégalais que rien d’exceptionnel n’y prédisposait, qui recherche la meilleure formule pour une transmission efficiente du pouvoir, bref, qui représente un gage de stabilité pour mon pays.
Wal Fadjri : Beaucoup de Sénégalais pensent que si Me Wade se présente en 2012, c’est parce qu’à part lui, il n’y a pas quelqu’un d’autre capable de porter la candidature du Pds.
Mme Ndèye Khady Guèye : Je pense que Me Wade est obligé de se présenter. Parce qu’il faut reconnaître que tous ceux qui ont été jusque-là promus ou positionnés pour éventuellement constituer une alternative crédible, n’ont pas pu confirmer. Pour le moment.
Wal Fadjri : Vous dites que ceux qui ont été positionnés, n’ont pas été à la hauteur. Son fils Karim Wade en fait-il partie, selon vous ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Pas forcément. Je n’ai jamais entendu le président Wade dire qu’il voulait faire de son fils son successeur. C’est pourquoi je me demande comment les gens sont arrivés à l’accuser de vouloir léguer le pouvoir à son fils.
Wal Fadjri : En tant que candidate de la coalition Sopi aux dernières élections locales, qu’est-ce qui explique, selon vous, la perte de vitesse de la coalition Sopi à ces élections, surtout dans les grandes villes ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Le ras-le-bol face à la désinvolture des élus locaux et les investitures qui ont plus répondu à un instinct de survie et de maintien d’un statu quo de la part de ceux-ci.
Wal Fadjri : Ces défaites n’augurent-elles pas de ce qui va arriver en 2012, c’est-à-dire la chute du régime libéral ?
Mme Ndèye Khady Guèye : l s’agissait d’élections locales. La gestion de la période qui nous sépare de cette date sera faite opportunément.
Wal Fadjri : Etes-vous de ceux-là qui pensent que sans Macky Sall et Idrissa Seck dans le parti, le Pds risque de perdre en 2012 ?
Mme Ndèye Khady Guèye : Non, pas du tout. Nous devons compter sur nous-mêmes pour gagner ces élections. Maintenant, s’ils reviennent dans le parti, c’est tant mieux parce que l’union fait toujours la force. Mais si les bonnes volontés qui s’activent pour les faire revenir échouent dans leur mission, Me Wade trouvera toujours la bonne formule. J’estime que le Pds regorge en son sein et en sa périphérie de beaucoup de potentialités pour faire face à n’importe quel défi. N’oubliez pas qu’Idrissa Seck et Macky Sall, c’est Me Abdoulaye Wade qui les a façonnés. D’autres aussi sont sortis ou sortiront de son chapeau de magicien, qui pourront atténuer les effets pervers de ces défections, si elles s’avèrent irréversibles.
Propos recueillis par Georges Nesta DIOP