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Ousmane Sonko, Pastef « Les Patriotes »: L’homme qui a protégé et défendu la prédation et le pillage du patrimoine foncier national

Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Octobre 2020 à 18:01 | | 0 commentaire(s)|

Le nom de Tahibou Ndiaye est apparu dans le débat public il y a près de 15 ans. Il était directeur du Cadastre et, était fréquemment associé à des pratiques de prédation foncière. On le disait intouchable et on prétendait qu’il en profitait pour faire ce qu’il voulait du patrimoine foncier national dans lequel, il se servait et servait ses proches, ses complices et protecteurs.


Ousmane Sonko, Pastef « Les Patriotes »: L’homme qui a protégé et défendu la prédation et le pillage du patrimoine foncier national
Avec le lancement de la traque des biens mal acquis en 2012, c’est donc sans surprise qu’on le retrouvera dans le collimateur de la justice. Il sera poursuivi, jugé et condamné en même temps que certains membres de son entourage familial, reconnus complices de ses malversations. Cheikh Issa Sall rappelait récemment que, de tous ceux qui ont fait l’objet de poursuites dans le cadre de la traque des biens mal acquis, l’ancien directeur du Cadastre est le seul à avoir reconnu les faits et signé un procès-verbal de médiation.

Tahibou Ndiaye, dans l’imaginaire populaire, c’était l’archétype du fonctionnaire véreux et corrompu qui faisait fantasmer. On lui attribuait mille et une choses qui étaient aux antipodes de la probité morale et de la légalité républicaine. Après son procès qui a établi ses pratiques prévaricatrices et les méthodes mafieuses qu’il utilisait pour opérer en s’assurant la complicité de membres de sa famille, il s’est confirmé comme le technicien de la mal-gouvernance dans un régime rongé par la corruption. Il est le visage du pillage des ressources publiques.

Or, entre rappels et révélations, l’actualité fait apparaître Ousmane Sonko, « monsieur patriote et intégrité » autoproclamé, collègue de Tahibou Ndiaye, comme le défenseur le plus acharné de ce dernier, tout au long de la procédure judiciaire qui visait à établir et sanctionner ses malversations. C’est plus qu’un paradoxe, plus qu’une incohérence. C’est surréaliste, à moins que le réel ne soit pas le vrai réel.

Ousmane Sonko, ancien fonctionnaire qui se disait « le plus intègre qu’on connaisse », revendiquant désormais le statut de l’homme politique avec les mains les plus propres de la place, s’engager autant dans la défense du fonctionnaire le plus véreux qui soit, après l’avoir couvé et protégé pendant les années au cours desquelles, il pillait les ressources publiques, cela défie tout bon sens. A moins que M. Sonko, contrairement à l’image qu’il tente de se tailler, soit loin d’être un homme intègre puisqu’en ce qui concerne l’autre, ayant été jugé et condamné pour ce qu’il est et ce qu’il a fait, le doute n’est plus permis sur son cas.

La mise en lumière de la proximité entre ces deux individus a surpris bien du monde, car dans leur rapport à la morale, ils apparaissent à des positions très éloignées l’une de l’autre. Et conformément à leur doctrine, Ousmane Sonko et ses sbires ont vite improvisé et sorti un mensonge. Ils ont produit une fable qui semblait assez crédible à leurs yeux pour justifier l’injustifiable. Selon eux, c’est le syndicat auquel appartenaient les deux hommes qui aurait mandaté le chef du PASTEF, pour défendre son camarade prédateur. Comme toujours, ces faux patriotes misent sur la terreur pour dissuader ceux qui pourraient les démentir, de parler. En tout cas, cela ne leur a pas réussi dans le cas Cheikh Issa Sall, qu’ils n’ont pas pu faire taire malgré les insultes et les menaces. On verra ce qu’il en sera pour ce cas-ci.

Mais on ne peut pas ne pas souligner le fait que pendant des années, Sonko a été témoin privilégié (pour dire le moins) des pratiques de Tahibou Ndiaye, sans jamais les avoir dénoncées. On ne peut pas ne pas s’étonner non plus qu’avec le radicalisme de son engagement apparent à combattre la mal-gouvernance, il puisse accepter ce rôle sans grandeur de protecteur et de défenseur de la prédation et du pillage des ressources publiques, juste parce qu’un syndicat le lui aurait demandé. Est-ce parce qu’à l’époque, il n’était pas encore piqué par le virus de l’intégrité et de la probité ? On ne peut pas ne pas s’étonner non plus que le syndicat voulant défendre l’ancien directeur du Cadastre, ne l’ait pas fait par des actions assumées comme c’est toujours le cas dans ce genre de situations, préférant déléguer la seule besogne à Ousmane Sonko, à la docilité suspecte dans cette affaire.

D’ailleurs, pourquoi Sonko a-t-il dû payer de sa poche les avocats de Tahibou Ndiaye comme il a eu lui-même à le revendiquer, alors que l’organisation prétendue l’avoir mandaté avait les moyens de le faire ? Pourquoi l’ancien directeur du Cadastre fait-il exception en bénéficiant de tant de grâce auprès de Sonko, qui passe son temps à pourfendre ses collègues, les accusant de corruption et de malversations ?

On est simplement en face d’un gros mensonge servi avec culot par Ousmane Sonko et son gang, comme à leur habitude, pour tenter de maquiller un forfait de plus à leur charge. Mais, ce mensonge ne va pas fermer le débat sur les vraies motivations de la posture d’Ousmane Sonko dans l’affaire Tahibou Ndiaye.

L’opinion a le droit de savoir pourquoi le champion autoproclamé de l’intégrité a pris fait et cause pour la prédation et le pillage des ressources publiques. Elle a besoin de savoir si c’est parce qu’il en a bénéficié lui-même. Elle a aussi besoin de savoir s’il y a un lien entre cette affaire et le tournant radical pris par la trajectoire de Sonko, juste après la condamnation de son protégé.

Mentir ne servirait à rien, la vérité finira bien par éclater.





Oumar Sow, Ministre Conseiller,
membre de l’Alliance pour la République (APR)