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Pas de «période d'essai» pour Hollande, le novice du G8

Rédigé par leral.net le Lundi 21 Mai 2012 à 08:24 | | 0 commentaire(s)|

François Hollande s'est plongé dans le grand bain international, multipliant les rencontres bilatérales.


Pas de «période d'essai» pour Hollande, le novice du G8
Apparemment, tout s'est bien passé. François Hollande s'apprête à conclure son premier déplacement hors d'Europe pour un sommet international sur un bilan qu'il juge positif. Après une rencontre chaleureuse avec le président américain et avant la conclusion du sommet de l'Otan à Chicago lundi, François Hollande a remporté un succès de vocabulaire au sommet du G8 de Camp David, samedi. Dans le communiqué final, la «volonté de croissance a été retenue», a souligné le président. Mais il a précisé que l'exigence de sérieux dans les comptes publics avait aussi été soulignée. Pour atteindre son objectif de réorientation politique dans l'eurozone, il lui faut convaincre la chancelière allemande Angela Merkel, soucieuse d'orthodoxie budgétaire.

Une première marche a été gravie pour François Hollande, très satisfait de sa prestation au G8, où il est apparu à l'aise. Pour le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, il a commis «un sans-faute». Prochains rendez-vous: le sommet européen informel du 23 mai, une réunion tripartite à Rome, avec Angela Merkel et Mario Monti, le président du Conseil italien, puis le Conseil européen de fin juin, où les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont l'obligation d'aboutir à des solutions communes face à la crise de la zone euro. François Hollande pense pouvoir briser son isolement en rassemblant sur les solutions qu'il propose, telle son idée d'eurobonds pour financer des projets d'investissement. «Je ne serai pas le seul à les proposer», a-t-il assuré. Dans l'entourage du chef de l'État, un conseiller se félicite: «Son insertion dans le jeu diplomatique a été immédiate.»

Des discussions avec les Américains, il est apparu, du point de vue français, que le président Barack Obama était soucieux que l'instabilité ne s'exporte pas outre-Atlantique. «Obama est en élection», souligne-t-on dans l'entourage du président. Entre les deux chefs d'État, le courant semble être passé, comme le montraient les plaisanteries échangées à l'occasion de la photo de famille du G8. «Il est mon traducteur», a souri Barack Obama. Le premier ministre britannique David Cameron, que François Hollande a aussi rencontré à cette occasion, partagerait son analyse, même si son pays n'est pas membre de la zone euro.

En marge du sommet de l'Otan, à Chicago, où il est arrivé samedi soir, François Hollande a poursuivi ses rencontres bilatérales à un rythme soutenu: dimanche, il s'est entretenu avec les dirigeants portugais, norvégien, australien, danois, belge et hollandais. Dans l'après-midi, il avait rendez-vous avec le président afghan Hamid Karzaï et le président turc Abdullah Gül.

Le novice en matière de politique internationale qu'est François Hollande a surmonté cette première épreuve. Mais il n'aime pas qu'on évoque ce baptême du feu. «Je ne pensais pas passer devant un jury, ni même à avoir à donner des preuves particulières, s'est-il offusqué. Je suis le président de la République. Je n'ai pas à me mettre dans un exercice de période d'essai. Je considérais que je devais être immédiatement (...) capable de défendre non seulement les intérêts de la France, ce qui était le but recherché, mais aussi les positions que j'avais émises durant la campagne. Je ne me sentais pas en observation. J'ai fait en sorte de m'exprimer autant que nécessaire, pas plus, pas moins.»

Pour François Hollande, la pression n'était pas mince. Deux de ses promesses phares de campagne sont en jeu: d'une part, la renégociation du traité de stabilité budgétaire européen, qu'il a engagée sur l'angle de la croissance, d'autre part, le retrait des troupes combattantes d'Afghanistan. S'il n'a jamais été question de politique nationale durant ces quelques jours, François Hollande ne perd pas de vue l'échéance des législatives de juin.


Par Nicolas Barotte