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Pollution au plomb à Pout : L’usine MP Suarl (ex-Ganesha) enfin scellée, un soulagement pour les riverains

Après des années de mobilisation, les populations de Ndiakhatt, localité située dans la commune de Pout (région de Thiès), peuvent enfin pousser un ouf de soulagement : l’usine de recyclage de batteries au plomb MP Suarl, anciennement Ganesha, a été officiellement fermée et scellée.


Rédigé par leral.net le Vendredi 16 Mai 2025 à 11:31 | | 0 commentaire(s)|

L'information, confirmée par une source proche du dossier, marque un tournant majeur dans le combat environnemental mené par les communautés locales, qui dénonçaient depuis plusieurs années, les effets néfastes de cette activité sur leur santé et leur environnement.

« On peut enfin respirer »

Parmi les voix soulagées, celle de l’imam du quartier, qui confie : « Nous avons souffert pendant trop longtemps, mais aujourd’hui, nous pouvons enfin bien respirer ». Ce sentiment est partagé par de nombreux riverains, qui saluent une victoire obtenue après une longue bataille, menée au prix de protestations citoyennes, de saisines administratives et d’interpellations aux niveaux national et international.

Des impacts sanitaires et environnementaux graves

Installée sans véritable concertation avec les populations, l’usine ex-Ganesha était au cœur d’une polémique liée à la pollution au plomb, une substance hautement toxique. Plusieurs études alertaient sur les risques pour la santé, notamment chez les enfants, les femmes enceintes et les ouvriers exposés.

Des cas de maladies respiratoires, de maux de tête persistants et de troubles neurologiques, avaient été rapportés dans les environs immédiats de l’usine. Le sol et l’eau de certaines zones auraient également été contaminés, rendant la situation d’autant plus préoccupante.

Des associations environnementales et des experts locaux rappellent aujourd’hui, que la fermeture du site ne saurait suffire : une décontamination complète des lieux est impérative, au risque de voir les effets de cette pollution perdurer.

Entre manipulations présumées et urgence de vérité

Cette affaire a aussi été marquée par des tensions et des accusations de manipulation, certains acteurs ayant pointé du doigt des tentatives d’instrumentalisation par des organisations internationales ou des intérêts privés. Mais pour les populations impactées, la priorité demeure l’accès à l’information, à la justice environnementale et à une réparation équitable.

Plusieurs d’entre eux se disent prêts à témoigner et à apporter des éclairages sur les conséquences concrètes de l’activité de cette usine sur leur quotidien. Ils espèrent aussi une reconnaissance officielle de leur souffrance et l’engagement des autorités pour que pareille situation ne se reproduise ailleurs.

Et maintenant ?

La fermeture de MP Suarl ouvre désormais la voie à une nécessaire réflexion sur la gouvernance environnementale au Sénégal :

• Comment sont délivrées les autorisations d’exploitation ?
• Qui veille au respect des normes sanitaires et écologiques ?
• Quelles réparations pour les populations affectées ?

Autant de questions qui devront être abordées, alors que le pays s’engage dans une dynamique de développement durable. Le cas de Ndiakhatt rappelle, s’il en était besoin, que le progrès économique ne peut se faire au détriment de la santé humaine et de l’équilibre environnemental.