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Pourquoi il faudrait fusionner l’Apix et l’Asepex - Par Alioune Badara Sy


Rédigé par leral.net le Jeudi 4 Septembre 2014 à 10:00 | | 0 commentaire(s)|

Pourquoi il faudrait fusionner l’Apix et l’Asepex - Par Alioune Badara Sy
En 2012, le Président de la République Macky Sall dans un souci de rationaliser et de restructurer les services de l’état avait confié à l’Inspection Générale d’Etat (IGE) une mission dans ce sens. Diriger une organisation, verrouiller, ponctionner, nos inspecteurs savent le faire. C’est le scorpion sur le dos du cheval! En revanche, analyser un business plan de manière pertinente, concevoir l’économie de façon dynamique, détecter les tendances lourdes de l’environnement des affaires, bref anticiper, flairer et agir… Ce n’est pas leur culture ! Sinon ils auraient pointé du doigt l’incongruité de l’existence à la fois de l’Apix (Agence de promotion des investissements et grands travaux) et de l’Asepex (Agence sénégalaise de promotion des exportations) les deux bras armés de notre politique d’exportation et d’attraction des investisseurs étrangers.

A leur décharge nous pouvons considérer que la plupart de ces hauts fonctionnaires ne connaissent pas la compétition du marché, ces contraintes et les réalités qui pèsent sur les entreprises.

Sinon cette recherche de la meilleure manière d’organisation devrait les pousser à proposer la restructuration/fusion de ces deux agences.

Tache rendue urgente ; d’autant plus que le positionnement discursif du PSE (Plan Sénégal Emergent) axé autour de puissants moteurs de croissance transversaux plaide pour une fusion la plus complète possible des moyens et des équipes entre l’APIX (qui dépend du ministère des investissements) qui est chargée d’attirer les investissements étrangers dans notre pays et l’ASEPEX (logée au ministère du commerce) chargée d’accompagner nos entreprises à l’étranger dans une seule et même entité. Car à mon avis attractivité et compétitivité à l’exportation sont les deux faces d’une même médaille, les compétences professionnelles sont proches et en plus le réseau de l’ASEPEX souffre de déficiences structurelles : absence de taille critique et de rendements suffisants.

Enfin une logique d'efficacité et de rationalisation des dépenses publiques voudrait que nous compactions ces deux structures (utiles pour attirer les investisseurs et fabriquer des championnes à l’export).

Avec l’acte III de la décentralisation, l’idéal serait même de parfaire le système en voyant comment articuler cette nouvelle entité qui sera créée avec nos chambres de commerce et d’industrie.

Faisons comme le Ghana qui a vu ses exportations de marchandises passer de 2 802 à 13 752 millions de dollars EU entre 2009 et 2013 selon les chiffres de l’Organisation Mondiale du Commerce (l’OMC) et le Kenya une économie qui attire plus de 10% des Investissements Directs Etrangers(les IDE) africains selon le dernier rapport de la revue du groupe Financial Times : qu’une seule entité « vend » le label Sénégal.

A mon avis dans une optique de rationalisation financière et opérationnelle des structures publiques, ainsi que de la réduction de leurs coûts, l’état se devrait de s’engager dans cette dynamique. Mais une telle trajectoire nécessite aussi l'adoption de politiques économiques et de réformes structurelles, qui favorisent la croissance.

Alioune Badara Sy

Ingénieur économiste
Elu municipal APR
Adjoint au maire de Kaolack