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Présentation du Rapport de la première notation en monnaie locale de l’Etat: Abdoulaye Daouda Diallo revient sur les développements récents de l’économie

Le ministre des Finances et du Budget a présidé la cérémonie de présentation du Rapport de la première notation en monnaie locale de l’Etat du Sénégal par le cabinet Bloomfield Investment. Abdoulaye Daouda Diallo a profité de l’occasion, pour revenir sur les développements récents de l’économie sénégalaise.


Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Septembre 2021 à 16:56 | | 0 commentaire(s)|

Présentation du Rapport de la première notation en monnaie locale de l’Etat: Abdoulaye Daouda Diallo revient sur les développements récents de l’économie
« ...C’est un réel plaisir pour moi de présider la cérémonie de restitution des points saillants de la première évaluation, en monnaie locale, de l’Etat du Sénégal.

Cet exercice, conduit par le cabinet BLOOMFIELD INVESTMENT, vise (1) à améliorer la transparence du marché régional des titres publics, par une information de qualité sur la situation économique et financière des émetteurs, et (2) à favoriser son développement par un élargissement de la base des investisseurs.

C’est dire qu’il s’insère parfaitement dans le cadre de la réalisation de certains objectifs de notre stratégie de dette à moyen terme constants.

Je vous remercie pour l’intérêt que vous y portez, manifesté à travers votre présence à cette importante rencontre.

Mesdames et Messieurs,
La rencontre d’aujourd’hui m’offre l’agréable occasion de revenir sur les développements récents de l’économie sénégalaise, à l’aune des politiques sectorielles impulsées sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République, à travers la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent.

Il me plaît de relever, à cet égard, que les constats de l’étude diagnostique auquel s’est attelé le Cabinet Bloomfield valident les résultats et l’analyse jusqu’ici présentés par le Gouvernement.

Il est à souligner, notamment, que sur la période 2015-2020, la croissance de l’économie sénégalaise a été appréciable.

Notre pays a poursuivi la mise en œuvre de ses politiques de développement, avec la transformation de son économie grâce à de réformes structurelles courageuses, en faveur d’un secteur privé plus fort et d’investissements publics structurants. Ces efforts ont permis d’atteindre un taux croissance moyen de 6,2% entre 2015 et 2019.

Comme vous le savez, le monde a vécu en 2020 une pandémie d’une extrême gravité. En dépit de quelques vulnérabilités notées dans les secteurs secondaire et tertiaire, le Rapport souligne que l’économie sénégalaise a été résiliente face à ce choc.

Sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky SALL, le Gouvernement a adopté des mesures idoines, en temps opportun pour, d’une part, freiner la propagation du virus, et d’autre part, traiter efficacement les cas déclarés positifs. Avec un taux de croissance estimé à 1,5% en 2020, le Sénégal compte parmi les rares pays au monde ayant évité une récession.

Face à la sévérité de la crise sanitaire, la réponse a été vigoureuse. Le Gouvernement a exécuté, avec succès, le Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), doté d’une enveloppe de 1000 milliards de FCFA, équivalente à 7,4% du PIB, à travers les ressources d’un fonds de solidarité dénommé « FORCE COVID » dont le suivi a été assuré par un Comité composé de l’ensemble des forces vives, de l’opposition parlementaire à la société civile ou encore le patronat.

Ce dispositif a permis de préserver l’activité économique, de limiter les pertes d’emploi et de soutenir les ménages et la diaspora.



Mesdames et Messieurs,

Face aux défis auxquels nous confronte ce contexte sanitaire, nos partenaires multilatéraux et bilatéraux nous ont, par leur engagement, renouvelé leurs soutiens à travers des appuis budgétaires ayant permis de financer notre lutte contre la pandémie.

De plus, grâce à une politique monétaire innovante (émission de « Bons COVID » et d’Obligations de Soutien et de Résilience) et accommodante de la BCEAO, le marché financier domestique et régional plus mûr et plus profond a permis de financer les besoins complémentaires du secteur public en 2020, comme il l’avait déjà fait en 2019. Ceci a contribué au succès de la stratégie d’endettement à moyen terme, fondée sur la diversification des sources de financements et le maintien d’un équilibre entre les sources internes et externes.

Certes, et le Rapport l’aura observé, en lien avec l’exécution du PSE l’endettement du Sénégal a connu une évolution haussière entre 2016 et 2020, passant de 47% à 62,8% .

Toutefois, le ratio d’endettement public reste contenu en-dessous du seuil de 70% du PIB imposé par les critères de convergence de l’UEMOA.

Par ailleurs l’endettement reste constitué, en grande partie, par des ressources concessionnelles qui permettent à l’Etat de bénéficier de conditions avantageuses, avec un impact maitrisé sur ses charges financières (coût du service de la dette).

Il est à noter qu’à fin 2020, notre dette publique extérieure est à 68.4% concessionnelle et semi concessionnelle, avec un taux d’intérêt moyen de 1,2% et une maturité moyenne de 11,1 ans.

De plus, l’impact de cette hausse de la dette en 2020 a été atténuée par les économies réalisées au travers de l’adhésion à l’Initiative de Suspension du Service de la Dette multilatérale (ISSD) avec des reports d’échéances qui ont permis à l’Etat de réaffecter ses ressources sur les dépenses urgentes, en lien avec la crise.

Il s’y ajoute la gestion proactive du profil de la dette par le biais en particulier de rachats de dettes, en anticipation en saisissant les opportunités offertes à cet effet par l’évolution des conditions de financement sur les marchés de capitaux.

Au total donc, la trajectoire du déficit et la dynamique de la dette demeurent maitrisées. Un Comité national de la Dette publique a été instauré pour veiller à la coordination et à la mise en œuvre de la politique d’endettement ; pour s’assurer de la qualité des investissements.

Au demeurant, les risques budgétaires émanant des entreprises publiques sont suivis et gérés ; le Sénégal est le premier pays de la sous-région à s’inscrire dans une démarche transparente, matérialisée par la comptabilisation et le suivi de la dette de l’ensemble du secteur public, allant bien au-delà du périmètre traditionnel de l’administration centrale.



Mesdames et Messieurs,

Depuis 2019, le Gouvernement met en œuvre la deuxième phase du Plan Sénégal Emergent (PSE), aujourd’hui déclinée à travers le Plan d’action ajusté et accéléré (PAP2A), intégrant les enseignements tirés de la Covid-19 et regroupant un ensemble de mesures conçues pour réorienter nos politiques de développement, afin de mieux protéger les populations et notre économie.

La politique sanitaire de lutte contre la pandémie a été réussie . Le taux de mortalité du Sénégal liée à la COVID est parmi les plus bas en Afrique Sub-Saharienne. Notre système de santé et de surveillance épidémiologique, historiquement parmi les meilleurs en Afrique a su répondre, jusqu’ici, aux défis soulevés par la Covid-19.

A l’écoute de notre jeune population, dont 50% a moins de 20 ans, en 2021, le Gouvernement a renforcé la politique de soutien aux catégories les plus touchées par la pandémie, et les plus vulnérables. Des politiques inclusives, pro-jeunes, et pro-emploi sont mises en œuvre par l’Etat du Sénégal afin de répondre aux attentes qui ont été récemment exprimées.

Malgré la pandémie, l’économie du Sénégal a continué sa transformation en profondeur sous l’effet de réformes structurelles menées en coordination avec le FMI et nos bailleurs multilatéraux et bilatéraux, à savoir :

▪ la mise en place d’une Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) fondée sur la modernisation des administrations fiscales, grâce à une digitalisation accrue, au renforcement de leur personnel et à l’amélioration du recouvrement, et une meilleure maitrise du portefeuille de contribuables ;
▪ la mise en place d’incitations pour la réduction de l’économie informelle, et une formalisation progressive des activités ;
▪ la promotion de l’économie verte pour lutter contre le changement climatique, pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles, avec le développement de l’énergie éolienne et renouvelable ;
▪ l’adaptation de l’agriculture locale avec des intrants adaptés pour réduire les vulnérabilités aux aléas climatiques et autres chocs ;
▪ l’industrialisation avec la transformation des minerais et autres matières premières avant exportation ;
▪ le renforcement de la compétitivité et l’attractivité ; et enfin,
▪ le financement des projets prometteurs, de start up portés par les jeunes et les femmes.
Pour le reste, il me plaît de faire observer que, sous l’impulsion du Gouvernement et de ses partenaires, les travaux pour l’exploitation et l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) ont été lancés en fin 2018 avec un opérateur de rang mondial.

Aussi, la construction du projet pétrolier de Sangomar (ex SNE) a démarré depuis 2020.



Mesdames et Messieurs,

Dans ce contexte, nos équilibres macroéconomiques demeurent solides, avec un retour progressif à un déficit budgétaire de 3% prévu dès 2023, et une réduction du ratio de la dette publique rapportée au PIB. Un surplus du compte courant est attendu en 2024.

Les notes conférées par Bloomfield l’attestent suffisamment ;

• à long terme, la note de A- Risque faible (Note d’investissement) avec une perspective stable
• à court terme, la note de A2 (Note d’investissement) avec une perspective stable

Nos perspectives, pour ainsi dire, sont encourageantes

Le premier gaz et le premier baril de pétrole de ces projets, attendus en 2023, permettront de renforcer les marges de manœuvre budgétaires, avec de nouvelles recettes fiscales et non-fiscales, et de consolider la position extérieure, avec l’augmentation significative des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) et la réduction des importations de pétrole, la demande domestique étant satisfaite par notre propre production.

Un taux de croissance à deux chiffres, projeté à 13,7% est attendu dès 2023, avec le début d’exploitation des hydrocarbures. Nonobstant ces belles perspectives, le Gouvernement poursuivra sa politique de diversification de l’économie ; la politique budgétaire de gestion des recettes d’hydrocarbures sera transparente et évitera toute dépendance.

L’exploitation du gisement de Yaakar-Téranga, destinée à fournir du gaz naturel au marché domestique, offre de réelles perspectives pour améliorer le mix énergétique et réduire significativement le coût de production de l’électricité et, par conséquent, contribuer à accélérer le processus d’industrialisation du Sénégal.

Bien entendu, la politique de promotion des hydrocarbures se fera en parfaite cohérence avec les orientations en faveur de la transition énergétique et de la neutralité en carbone. Grâce à ses importantes ressources en gaz ayant déjà fait l’objet de décisions d’investissement, exploitées avec des technologies propres par nos opérateurs de rang mondial, champions dans la réduction des émissions, je suis convaincu que le Sénégal jouera un rôle important dans ce mouvement.

Attentifs aux risques que le changement climatique représente pour notre économie, nous avons mis la protection de l’environnement au cœur de nos préoccupations, la gouvernance et l’inclusion sociale étant étroitement liées à notre action de développement. Nous attachons une importance primordiale à la cohésion retrouvée de notre population et ne manquerons pas de saisir les opportunités pouvant, à cet effet, être tirées des financements labellisés ESG.

L’acteur clé qu’est le secteur privé sera le moteur de notre croissance et prendra la relève du secteur public dans le financement de notre développement.

La Phase 2 du PSE Ajustée et Accélérée « PAP2A » pour un retour à la bonne trajectoire de croissance entamée d’avant Covid-19 réaffirme la volonté politique de poursuivre l’assainissement de l’environnement des affaires pour le hisser à un niveau similaire à celui des pays émergents. Le Gouvernement poursuit cet objectif avec la mise en œuvre de la troisième génération du Programme de Réformes de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité (PREAC), centré autour de l’achèvement des réformes structurelles et sectorielles, la simplification des systèmes de tarifications et de transactions, le renforcement de la régulation et de la concurrence.

Les réformes couvrent la législation du travail, la justice commerciale, le Code des investissements, les téléprocédures et les télépaiements, le développement des Start-ups et des PME ou encore la mise en place des plateformes d’investissement. Une nouvelle loi sur les partenariats publics-privés a été promulguée en début 2021 pour soutenir cette dynamique de promotion de l’investissement privé et son décret d’application adopté récemment en Conseil des Ministres.

C’est vous dire, en guise d’épilogue à mon propos, que notre pays est résolument sur la voie de l’émergence.

Je vous remercie de votre aimable attention ».

Ndèye Fatou Kébé