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Prise en charge médicale: Un chemin de croix pour les artistes sénégalais

La prise en charge médicale fait défaut pour les acteurs culturels au Sénégal. Pour se soigner, ces derniers sollicitent de l’aide de gauche à droite. Une situation qu’ils déplorent, tout en espérant que la mutuelle de santé mise en place, puisse un jour régler cette difficulté.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Juin 2021 à 09:22 | | 0 commentaire(s)|

Prise en charge médicale: Un chemin de croix pour les artistes sénégalais
Quand on est artiste au Sénégal, la plus petite maladie peut avoir de terribles conséquences. Très souvent, les acteurs culturels peinent à se soigner correctement. Ils font souvent recours à la solidarité.

«Les gens cotisent et on essaie de trouver des médecins pour se prendre en charge», indique l’artiste comédien, Samba Mballo. En dehors de cela, les artistes malades sollicitent la Société des droits d’auteurs et des droits voisins (Sodav) qui, à travers un fonds dédié, vole à leur secours. La Sodav, à travers son fonds, prend en charge beaucoup de malades en toute discrétion. Je connais beaucoup d’artistes à qui la Sodav a payé des hospitalisations », informe M. Mballo.

Une information confirmée par Aly Bathily, directeur de la Société des droits d’auteurs et des droits voisins (Sodav), en parlant du Fonds de l’action culturelle et sociale géré par le président du Conseil d’administration de la Sodav.

Selon M. Bathily, ce fonds «permet la prise en charge médicale des artistes, pas uniquement ceux qui sont malades. C’est un fonds qui permet de payer une pension de retraite viagère à certains artistes parmi les plus vieux jusqu’à leur décès», indique le directeur de la Sodav.

«Ça nous permet de prendre en charge aussi, à la mesure de nos possibilités, certains artistes malades», ajoute le patron de la Sodav. Parlant du nombre d’acteurs culturels qui bénéficient de ce fonds, M. Bathily répond en disant que «c’est au gré des demandes».

«Ce n’est pas quelque chose qui est fixé. Par exemple, les artistes malades, il y a certains qui en bénéficient plusieurs fois dans l’année», poursuit notre interlocuteur, qui souligne que ce fonds intervient aussi pour appuyer certaines manifestations culturelles et, est alimenté par des retenues.

«C’est le volet appui à l’action culturelle», fait remarquer le directeur de la Sodav, qui précise que ce fonds ne prend en charge que les artistes membres de la Sodav qui en font la demande.

«Un tel fonds existe dans toutes les sociétés de gestion», fait remarquer le patron de la Sodav. Quant au montant alloué au Fonds de l’action culturelle et sociale, il indique que celui-ci varie d’une année à une autre.

En 2019, le rapport d’activités de la structure faisait état d’un montant de 3 millions 705 mille 087 francs Cfa accordé au titre d’aides médicales, pour 38 dossiers. «A chaque fois que je tombe malade et que je la tiens informée de ma maladie, la Sodav réagit et me donne sa participation», témoigne le chanteur El Hadji Faye.

Une mutuelle de santé mise en place

Depuis quelques années, une Mutuelle nationale de santé des acteurs culturels est mise en place pour une prise en charge médicale des artistes en cas de maladie.

Cette mutuelle ne marche pas pour le moment selon Samba Mballo, qui donne les raisons. «La mutuelle n’a pas de moyens pour garantir les prises en charge dans les hôpitaux», renseigne-t-il, avant de souligner que cette «mutuelle avait bénéficié de 75 millions offerts par Youssou Ndour pour prendre en charge beaucoup d’acteurs».

En plus de cette somme, à en croire notre interlocuteur, «la mutuelle a bénéficié de 100 millions FCfa du chef de l’Etat».

Les exemples d’artistes trouvant des difficultés à bénéficier d’une prise en charge médicale, foisonnent. On peut citer le cas de Habib Diop dit Baye Ely, ou encore Diop Fall, comédien. Tous les deux ont pu s’en sortir grâce à un soutien de la Fondation "Servir le Sénégal" de la Première dame et d’autres bienfaiteurs.

Le même scenario s’est reproduit quand l’artiste El Hadji Ndiaye a aussi été victime d’un accident vasculaire cérébrale. «Suite à l’annonce de ma maladie, la Première dame a reçu mon épouse pour s’enquérir de ma situation. Elle m’a accordé l’appui financier nécessaire pour couvrir les frais de ma prise en charge», confiait El Hadji Ndiaye à iGfm.






Le Quotidien