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Procès IAAF: Le parquet révèle les charges contre les prévenus

Le magistrat instructeur a renvoyé par ordonnance du 22 mai 2020, devant le tribunal correctionnel, les prévenus Lamine Diack, président de l’IAAF à l’époque des faits supposés, Habib Cissé, avocat personnel du président Diack, Gabriel Dollé, responsable du service médical et antidopage au sein de l’IAAF, Valentin Balakhnitchev, président de la fédération russe d’athlétisme, vice- président et trésorier de l’Iaaf, Alexei Melnikov, entraîneur d’équipe nationale pour le compte de la Fédération russe d’athlétisme et Papa Massata Diack, consultant en marketing.


Rédigé par leral.net le Dimanche 7 Juin 2020 à 18:12 | | 0 commentaire(s)|

A la lecture du document constitutif de l’ordonnance de renvoi, ou du moins partiellement, à travers la documentation remise à la presse, on se rend compte que l’accusation est articulée autour de délits tels que la corruption, le blanchiment, l’abus de confiance et le recel. Et de rappeler que seuls le Cio, l’Iaaf et l’AMA se sont portés parties civiles.

Au président de l’IAAF à l’époque, il lui est reproché des faits supposés de corruption passive pour une personne n’exerçant pas de fonction publique. D’avoir facilité par son activité ou sa fonction, en violation de ses obligations légales contractuelles et professionnelles, en sollicitant directement ou indirectement auprès d’athlètes suspectés de dopage, des remises d’espèces pour un montant total évalué à 3.450 000 euros, en contrepartie de leur retrait de la liste des personnes suspectes afin de leur permettre de participer à des compétitions sportives.

A Lamine Diack, il est aussi fait mention d’actes de corruption active. Il aurait proposé à Gabriel Dollé la somme de 190 000 euros pour obtenir qu’il ralentisse le processus normal des sanctions disciplinaires devant être prises à l’encontre d’athlètes russes convaincus de dopage.

Le parquet a allongé la liste des charges à l’encontre de l’ancien président de l’Iaaf, en l’accusant de blanchiment en bande organisée, de corruption passive et d’abus de confiance. En ce sens que Lamine Diack aurait reçu de Valentin Balakhnitchiev la somme de 1,5 millions d’euros, destinés au financement de campagnes électorales au Sénégal, avec cette circonstance que le délit de blanchiment a été commis en bande organisée. D’avoir négocié dans des conditions avantageuses d’importants contrats de sponsoring et de droits télévisés avec le président de la fédération russe Valentin Balahnitchev, des représentants de l’Etat russe, des dirigeants de la VTB Bank et de la Tv russe.

L’ensemble de ces avantages ayant été obtenus en contrepartie du ralentissement des procédures de suspension d’athlètes russes suspectés de dopage. Et d’avoir détourné des fonds en l’espèce, en intervenant et en permettant à son fils de s’approprier les recettes de l’IAAF, provenant des sponsors tels que la société russe VTB Bank, la société chinoise Synopec, la société coréenne Samsung, la société indienne Nirma Lifestyle, la société d’Abu Dhabi Corporation et la télévision chinoise Cctv.

Quant à Papa Massata Diack, le parquet national financier fait peser quatre chefs d’accusation sur sa personne. A savoir les délits de complicité de corruption passive, de blanchiment en bande organisée, de corruption active et de recel d’abus de confiance. Dans les supposés faits, il lui est reproché de s’être rendu complice de délit de corruption passive reproché à son père, en l’espèce en recueillant sur des comptes offshore ouverts notamment à Singapour, des fonds et des espèces sollicités auprès d’athlètes suspectés par l’IAAF de dopage, pour un montant total évalué à 3.450.000 euros, en contrepartie de leur retrait de la liste des personnes suspectes afin de leur permettre de participer à des compétitions sportives. D’avoir apporté son concours en l’espèce, en percevant à hauteur d’au moins 1.500.000 euros.

Ousmane Wade