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Profil d’un candidat : El Hadj Mamadou Diao, le dissident volontariste

El Hadj Mamadou Diao dit Mame Boye Diao, 54 ans, dont la candidature à la présidentielle du 24 mars est la matérialisation du rejet du choix de son camp d’adouber l’ancien Premier ministre, Amadou Bâ, propose aux électeurs, l’avènement d’un ‘’Sénégal nouveau’’, s’il sortait vainqueur du scrutin.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mars 2024 à 19:07 | | 0 commentaire(s)|

Fils de Mountaga Diao, un ancien baron du Parti socialiste du Fouladou, Mame Boye Diao a tardé à faire son entrée en politique à cause de certaines appréhensions. Il franchit le pas en 2012 et intègre l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel).

Ce retard n’a pourtant pas été un frein à son ascension dans la formation politique de Macky Sall, devenant en 2019, un membre du directoire de campagne du chef de l’Etat sortant.

La notoriété du maire de Kolda dans le monde politique sénégalais, a commencé à gagner en ampleur, d’autant que l’homme use d’audace et ne manque pas d’occasions pour le démontrer.

‘’Mon engagement politique est motivé par une double conviction : celle que Macky Sall présentait historiquement, tous les atouts, aux plans moral, intellectuel et éthique, pour porter le Sénégal sur une voie rapide d’émergence ; et celle que ma ville, Kolda, qui recèle de potentialités énormes devant permettre son décollage économique. Une ville pour laquelle je nourris une ambition et une passion quasi obsessionnelles’’, a-t-il expliqué.

Sous la bannière de l’Alliance des forces de progrès (AFP, mouvance présidentielle), en 2014, Mame Boye Diao est candidat aux élections municipales, qu’il perd face à Abdoulaye Bibi Baldé, un camarade de parti. Il avait alors 43 ans.

En 2022, il dirige une liste parallèle à travers la Coalition CPJE/Nay Leer, qui lui a permis de prendre sa revanche sur Abdoulaye Bibi Baldé, candidat de la coalition présidentielle. Il devient ainsi le maire de la commune de Kolda.

L’appétit venant en mangeant, l’enfant du Fouladou a décidé de monter encore plus haut dans ses ambitions, en visant le fauteuil présidentiel.

Il a ainsi déclaré sa candidature, après la décision du président de la République de ne pas briguer un troisième mandat. Mame Boye Diao refuse de se ranger derrière Amadou Bâ, le candidat désigné par Macky Sall.

Il paie alors sa dissidence au prix fort. Juste après l’annonce de sa candidature, il est limogé de son poste de directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Malgré ce revers, le candidat de la coalition Diao 2024 exprime sa reconnaissance au président de la République, tout en campant sur sa position de briguer la magistrature suprême.

Il dit être ‘’quelqu’un de libre’’. Une attitude rebelle qu’il avait déjà à l’université, en tant que meneur syndical.

L’inspecteur principal des Impôts et des Domaines reste déterminé à aller à la conquête des suffrages des Sénégalais, en déclinant sa vision pour le Sénégal dans un livre-programme de 268 pages, ‘’Le Sénégal qui vient’’, publié aux éditions L’Harmattan-Sénégal, 2023.

Cet ouvrage est selon lui, "une réflexion d’ensemble qui, au-delà du diagnostic, nous appelle à nous projeter et à faire comprendre qu’il est possible que le Sénégal de demain, soit construit sur la base de jalons clairs et qui peuvent redonner de l’espoir à la jeunesse de notre pays".

‘’C’est un Sénégal qui doit être inclusif et qui permettra que chacun apporte sa pierre à l’édifice’’, ajoute le natif de Bignona, qui a fait ses études élémentaires et secondaires à Kolda.

Après avoir décroché le baccalauréat, Mame Boye Diao rejoint l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) où, en 1993, il obtient le diplôme d’études universitaires générales (DEUG) en sciences juridiques et politiques. Il fait partie de la première génération d’étudiants à l’UGB.

En 1996, Diao, fils de l’enseignante et femme politique Adji Amy Niang, décroche une maîtrise en sciences politiques, option Relations internationales.
Deux ans plus tard, il fait son entrée à l’Ecole nationale d’administration du Sénégal (ENA), où il sort major de sa promotion comme inspecteur des Impôts en 2000. S’ensuivra un parcours professionnel classique au service de l’Etat.

De 2000 à 2005, l’enfant du Fouladou devient le chef de l’IFAC au Centre des services fiscaux de Dakar-Plateau, avant d’atterrir à Fatick, en tant que chef de centre des services fiscaux, de 2005 à 2011. Puis il est nommé chef du Centre des services fiscaux des Parcelles Assainies, de 2011 à 2014.

En mars 2014, Mame Boye devient directeur des Services fiscaux régionaux. Après trois ans à la tête de cette structure, il est promu en 2017, directeur des services à la Direction générale des Impôts et des Domaines.

Mame Boye Diao a assumé à ce titre, les fonctions de chef de centre, receveur des domaines, conservateur de la propriété et des droits fonciers, assiette et recouvrement des impôts directs et indirects, assiette des impôts locaux, etc,.

Le 9 février 2023, il est nommé directeur général de la Caisse de dépôts et consignations (CDC). Un poste qu’il va occuper jusqu’à son limogeage le 12 septembre de la même année, après sa décision d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024.

Mame Boye Diao est marié à Adja Amélie Diadhiou, avec laquelle il a trois enfants.