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Promotion d'anciens libéraux au détriment de ses lieutenants: Macky Sall rebat les cartes

L’absence des proches collaborateurs du président de la République dans la liste du nouveau gouvernement rendue publique le 1er novembre dernier, suscite plusieurs interrogations sur les réelles motivations de Macky Sall. En effet, alors qu’on est à moins quatre ans de la présidentielle de 2024, Macky Sall s’est tout simplement séparé de tous ses camarades de parti considérés comme ses potentiels successeurs lors de cette échéance, tout en promouvant en même temps d’anciens adversaires politiques.


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Novembre 2020 à 13:06 | | 0 commentaire(s)|

Promotion d'anciens libéraux au détriment de ses lieutenants: Macky Sall rebat les cartes
Quatre jours ! C’est te temps de réflexion que s’est donné le chef de l’Etat, Macky Sall avant de procéder le dimanche 1er novembre dernier, à la publication de la liste de sa nouvelle équipe gouvernementale.

Composé de trente-trois ministres et de quatre secrétaires d’Etat, ce nouveau gouvernement est marqué par la promotion d’anciens adversaires politiques du président de la République au détriment des proches collaborateurs jusque-là considérés comme ses hommes de confiance en raison notamment de leur longévité dans le gouvernement mais aussi des postes qu’ils ont toujours occupés. Il s’agit notamment des ministres Amadou Bâ, Aly Ngouille Ndiaye et Makhtar Cissé ainsi que Mme Aminata Touré et de Mahammed Boun Abdallah Dionne.

Très proches collaborateurs du chef de l’Etat et responsables influents de l’Alliance pour la République, ils étaient respectivement ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ministre de l’Intérieur, ministre du Pétrole et des Energies et présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) et ministre d’état Secrétaire de la présidence de la République.

Seulement, le chef de l’Etat, à la surprise générale, a décidé de ne pas les reconduire alors qu’ils étaient considérés par certains observateurs de la scène politique comme de potentiels candidats à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle de 2024. Pendant ce temps, on note le grand retour aux affaires du parti Rewmi d’Idrissa Seck.

Un des membres fondateurs de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) portée sur les fonts baptismaux entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, autour de l’actuel chef de l’Etat sorti deuxième à l’issue du premier tour de cette présidentielle de 2012, Idrissa Seck avait décidé, à la surprise générale, en septembre 2013, de rompre son compagnonnage avec l’actuel chef de l’Etat, alors que son parti avait deux ministres dans le gouvernement et une dizaine de députés élus sous la bannière Bby, sans compter des nominations à la tête des directions publiques, semblait pourtant être bien servi.
Dans cette nouvelle équipe qui compte plus de deux membres par rapport à la précédente (32 ministres et 3 secrétaires d’État), le parti Rewmi d’Idrissa Seck s’est vu octroyer deux postes ministériels (son quota de 2012), le mettant ainsi au même niveau que le Parti socialiste qui compte lui aussi deux départements ministériels.

En outre, Idrissa Seck classé deuxième à l’issue de la dernière élection présidentielle, a été porté à la tête du Conseil économique social et environnemental (Cese). Pendant ce temps, l’ancien Secrétaire général national adjoint et coordonnateur du Parti démocratique Sénégal (Pds), Oumar Sarr marque son entrée dans la grande coalition gouvernementale.

Des nominations qui donneront certainement du grain à moudre aux théoriciens du rêve des 50 ans de règne des libéraux à la tête du Sénégal de Me Abdoulaye Wade. Au sein de la coalition présidentielle, ce retour d’Idrissa Seck dans l’attelage gouvernement ne sera pas sans conséquence sur la place et le rôle de deuxième force politique après l’Apr, qu’incarnait jusqu’ici le Parti socialiste

Du côté de l’opposition, le départ d’Idrissa Seck, arrivé deuxième à l’issue de la dernière présidentielle, laisse le champ libre au leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko arrivé troisième à l’issue de cette même présidentielle, pour incarner dans toute sa plénitude, le statut du chef de l’opposition.






Sud Quotidien

Ndèye Fatou Kébé