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Promotion touristique, vols domestiques: De la nécessité de faire de Lss, un aéroport secondaire

Après l’ouverture le 7 décembre 2017 de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, celui de Dakar a été transformé, par décret 2017-2022, en aéroport militaire et sa gestion confiée à l’Armée nationale, le lendemain. Aujourd’hui, de nombreux passagers qui prennent les vols domestiques en partance ou en provenance des régions, sont confrontés à d’énormes difficultés pour se rendre à l’Aibd. De plus en plus d’ailleurs, des voix s’élèvent pour demander à ce que l’aéroport Léopold Sédar Senghor soit transformé en aéroport secondaire. Ce qui permettrait aux passagers de descendre directement à Dakar, sans passer par Diass. Mieux, une telle décision faciliterait le développement touristique et contribuerait à apporter un coup de pouce à Air Sénégal international, mais aussi à la compagnie Transair, 100% sénégalais, qui ont pris du plomb dans l'aile avec la pandémie de la covid-19.


Rédigé par leral.net le Jeudi 17 Juin 2021 à 17:14 | | 0 commentaire(s)|

Promotion touristique, vols domestiques: De la nécessité de faire de Lss, un aéroport secondaire
Dakar, une capitale sans aéroport ! Encore un des paradoxes sénégalais. L’Aéroport international Blaise Diagne est considéré comme un aéroport de Dakar. Mais il est niché à plus de 40 kilomètres de la capitale: à Diass, dans la région de Thiès. Allez savoir la raison ! De 1947 à 2017, l’aéroport Léopold Sédar Senghor (Lss) -ex aéroport de Yoff- a été le principal aéroport civil du Sénégal. Mais, depuis l’ouverture le 7 décembre 2017 de l’aéroport international Blaise Diagne (AiBD), il a été transformé par décret 2017-2022, en aéroport militaire et sa gestion confiée à l’Armée nationale. Aujourd’hui l’aéroport Lss est fermé.

Tous les vols internes ou domestiques descendent directement au niveau de l’Aibd, à Diass, dans le département de Mbour. Sauf sur autorisation exceptionnelle suite à une requête adressée à l’Armée nationale. Mais depuis quelques temps, des voix s’élèvent pour sensibiliser sur la nécessité de faire de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, un aéroport secondaire. Cela permettrait à des passagers en provenance des régions de l’intérieur du pays, de descendre directement à Léopold Sédar Senghor, sans passer par l’Aibd.

DES FRAIS DE TAXI QUI CORRESPONDENT À PLUS DE LA MOITIÉ DES BILLETS D’AVION

Les billets d’avions pour les vols domestiques Aller-Retour entre Dakar et le reste du Sénégal, coûtent moins de 100 mille francs. Pendant ce temps, pour se rendre à l’Aibd en taxi, il faut 40.000 FCfa en aller et retour. Autrement dit, on dépense plus de la moitié du billet d’avion selon certaines destinations, les plus prisées, notamment Ziguinchor et/ou Kolda. Sans occulter le stress des embouteillages et un temps fou perdu. Ce qui constitue d’ailleurs une incongruité. Or, dans tous les pays de la sous-région, il y a des aéroports internationaux destinés aux vols internationaux et les aéroports secondaires pour les vols internes qui desservent les autres villes du pays.

Le cas du Nigéria, du Ghana ou encore de la Côte d’ivoire

Selon le site tresor.economie.gouv.fr que nous avons visité, «le trafic intérieur au Nigéria représente les ¾ du marché du transport de passagers, dont les 2/3 sont pris en charge par deux compagnies locales, à savoir Air Peace (41% des passagers transportés) et Arik Air (25%2). En 2018, 12,8 M de passagers aériens internes ont été enregistrés au Nigéria, contre 10,4 M l’année précédente (à titre de comparaison, ils étaient 7,2 M en 2003). Les vols intérieurs restent principalement concentrés sur les aéroports de Lagos (33%), Abuja (30%), Port Harcourt (8%) et Kano (3%)». En Côte d’ivoire, Air Côte d’ivoire dessert les villes de Man, Korhogo, Bouaké, San Pedro et Odienné etc., à partir d’Abidjan. Nous pouvons continuer ce benchmarking pour démontrer la nécessité pour le Sénégal de se doter d’un aéroport secondaire, opérationnel 24 h sur 24.

La dernière raison de faire de l’aéroport Léopold Sédar Senghor un aéroport secondaire, est relative à la boulimie foncière. Déjà 30 des 600 hectares de cette assiette foncière ont été confiés à la Caisse des dépôts de consignation du Sénégal (Cdc), qui sera chargée d’y construire et d’y commercialiser des logements. Par ailleurs, il importe de souligner qu’un aéroport secondaire va faire revivre Transair et Air Sénégal international, qui sont des compagnies nationales touchées de plein fouet par la pandémie du coronavirus.






SudQuotidien

Ndèye Fatou Kébé