leral.net | S'informer en temps réel

RAPPORTS SUR LA GESTION DE CHRISTIAN SALVY : Bamboula à Dakar Dem Dikk

Un rapport d’audit de Cgf-Bourse et un autre sur la « situation de la société Dakar Dem Dikk » dressé par le président du conseil d’administration sortant, peignent un sombre tableau de la situation de Dakar Dem Dikk. Le Directeur général, Christian Salvy, en sursis depuis que le Président Wade a annoncé son limogeage, est « accusé » d’avoir instauré un système qui se passe de commentaires. Aussi bien dans les recrutements que les passations de marché et la grille salariale.


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Juin 2010 à 21:14 | | 2 commentaire(s)|

RAPPORTS SUR LA GESTION DE CHRISTIAN SALVY : Bamboula à Dakar Dem Dikk
Dans les prochains jours, Me Wade fera un choix sur les quatre profils, qui lui ont été proposés pour succéder à Christian Salvy, directeur général de Dakar Dem Dikk. Pour se donner bonne conscience, les autorités soutiennent qu’elles n’étaient pas au courant de la manière dont la société était gérée. Et pourtant la sonnette d’alarme avait été depuis longtemps tirée, sans qu’elles ne se décident à réagir. Déjà, dans un rapport obtenu par « L’As », le Cabinet d’audit Cgf-Bourse relève plusieurs dysfonctionnements, dont une situation juridique confuse à Ddd. « Au niveau structurel, l’Etat du Sénégal n’a jamais libéré le quart des actions qu’il possède, comme la loi lui en fait obligation formelle. Mieux, Ddd assure un service public qui ne fait l’objet d’aucune convention écrite », peut-on lire dans le rapport. Pire, Cgf-Bourse indique que la société utilise les actifs de la Sotrac, en l’absence d’un cadre légal définissant « les modalités juridiques, comptables et financières de cette situation ».

Brouillard sur la grille salariale

Aussi, Cgf-Bourse recommande-t-elle la régularisation des registres sociaux de manière à respecter la législation et les statuts, mais surtout, à conserver la mémoire de la société. Ceci, à cause des difficultés rencontrées pour trouver l’ensemble des procès-verbaux des réunions du Conseil d’administration. En conséquence, selon toujours l’auditeur, il va falloir réorganiser les services juridiques, mettre en place, imposer et appliquer des procédures appropriées, afin de respecter les différentes normes économiques, légales et juridiques, qui sont actuellement loin d’être respectées (appels d’offres, situation des salariés, assurances…). À propos de la grille salariale, la Direction de Dakar Dem Dikk fait « ce qu’elle veut ». Les auditeurs ont remarqué, pour le déplorer, une grande différence dans les salaires, pour des niveaux de responsabilité identiques ou entre Directions. Même au niveau des Directions, le rapport indique que la plupart des postes d’encadrement identifiés dans l’organigramme, cible définie par le Manuel de procédures, ne sont pas pourvus, particulièrement la Direction de l’exploitation.

La danse des marchés de gré à gré

Ce n’est pas tout. Puisque, au-delà de l’absence d’un contrôle interne, les procédures d’investissements et d’engagement des dépenses ne sont pas respectées. La majorité des investissements de la société, en effet, « a été réalisée sur simple commande de gré à gré. Ce qui n’est pas de nature à garantir à la société des acquisitions au meilleur rapport qualité/prix pour ses achats de fournitures et pièces de rechange. L’importance des sommes engagées devrait conduire la société à plus de formalisme. En mettant en place des procédures d’appel d’offres pour les investissements, en procédant à des consultations restreintes (avec cinq fournisseurs) pour les achats de consommables (fournitures, pièces détachées), en constituant une liste de fournisseurs agréés avec des critères d’efficacité et de technicité leur permettant de répondre aux besoins de 3 D… », a conclu l’auditeur.

Un déficit de 2,09 milliards de Fcfa en 2002

Mais le plus écoeurant est le rapport dressé par l’ancien président du Conseil d’administration et intitulé « rapport sur la situation de la société Dakar Dem Dikk ». En 2002 déjà, les compteurs de la boîte étaient au rouge comme le souligne l’ancien Pca. En effet, écrit-il, au terme de la réunion du 5 septembre 2002, le Conseil d’administration a arrêté les comptes de l’exercice 2001, qui s’est soldé par un déficit de 2,095 milliards de F Cfa. Sur recommandation du commissaire aux comptes dans son rapport général, le Conseil avait adopté le reclassement des charges liées aux grosses réparations effectuées sur les bus. Ces dépenses, qui ont été remontées en immobilisation puis amorties, ont eu une incidence de 427,7 millions de francs. « Ce résultat trouve sa justification d’une part, dans les contraintes d’exploitation et d’autre part, dans la persistance des conflits entre le Conseil d’administration et le directeur général, et l’entêtement de ce dernier, qui refuse de s’entourer des collaborateurs tels que prévus par le manuel de procédures ».

32 millions de F Cfa pour se tailler un…manuel de procédures

Les premiers bus de la société dirigée par Christian Salvy, dont la moyenne d’âge varie entre 19 et 22 ans, selon le rapport, ont coûté à la société prés de 1,2 milliard de F Cfa pour leur réhabilitation et généré un renchérissement de leur entretien courant, qui a coûté plus de 200 millions francs de pièces de rechange. Le rapport ajoute que le directeur général a commandité un manuel de procédures pour la somme de 32 millions de F Cfa, « alors que le prix moyen de la confection de ce document ne dépasse guère 10 millions ». Pire, malgré les recommandations du Conseil, le directeur général a, selon le rapport, refusé de nommer un directeur administratif et financier, affirmant « assurer avec efficacité l’intérim ».

93 agents recrutés sans l’autorisation du Conseil, gratification de 166 millions de F Cfa…

Les recrutements tous azimuts ont été relevés par le rapport. Ayant démarré avec 555 employés en Décembre 2001, la société de transport, indique le rapport, s’est retrouvée avec un effectif de 1086 agents au 31 Décembre de la même année. La masse salariale correspondant en fin d’année à 1,421 milliard de F Cfa. Mieux, ajoute le document, le directeur général s’est permis de payer aux agents une gratification de 166 millions de F Cfa à la fin de l’année 2001, alors que la société survivait grâce aux avances de trésorerie de l’Etat. Le Conseil d’administration avait d’ailleurs demandé au directeur général d’arrêter les recrutements. Mais en 2002, 93 nouveaux agents ont été recrutés sans son autorisation.

284,098 millions de Fcfa pour des intermédiaires et conseils…

Le rapport ajoute que « les conditions de démarrage de la société ont laissé la porte ouverte à tous les dérapages. Il révèle qu’on a ainsi noté des dépenses de 334 millions de F Cfa, au titre des frais de démarrage, dont la plupart « n’étaient ni urgentes ni correctement négociées », selon le rapport. Qui cite l’acquisition de matériel informatique à 63 millions de F Cfa, dès la première semaine, des études de réhabilitation des dépôts pour 72 millions de F Cfa, l’élaboration d’un manuel de procédures pour 32 millions francs, l’achat de vieux bus usagés pour 1,8 milliard de F Cfa, auxquels il faut ajouter 1,2 milliard pour leur remise en état, 284,098 millions de F Cfa pour des intermédiaires et conseils… Malgré les suggestions des agents de la société, le directeur général a confié le marché de la confection des plaques d’affichage à la société Cidop, alors que l’entreprise est bien outillée pour accomplir les travaux. Ce contrat a, d’ailleurs, été dénoncé par l’Inspection générale d’Etat (Ige) dans son pré-rapport. De l’avis du Pca sortant, le directeur général a lui-même établi son propre barème de salaire sans se référer aux conventions en vigueur ni à son Conseil d’administration. Selon le document, les cadres perçoivent 6 à 10 fois plus que les receveurs et les chauffeurs.

Madou MBODJI et Cheikh Mbacké GUISSE

Sahaba net


1.Posté par sakho le 15/06/2010 11:46 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

qui est le remplaçant de Salvy

2.Posté par martaba le 15/06/2010 12:48 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Pas de doute M. SAKHO un concrétiste surement pour réaliser leur monarchie rampante. Mais le SENEGAL n'est pas le GABON ou le TOGO. VIVE LA DEMOCRATIE . VIVE LE SENEGAL

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site