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RETROCESSION DES BASES MILITAIRES À L’ARMÉE NATIONALE : Le Sénégal met fin à 150 ans de présence et impose un nouveau partenariat militaire à la France

Rédigé par leral.net le Vendredi 18 Juillet 2025 à 18:40 | | 0 commentaire(s)|

RETROCESSION DES BASES MILITAIRES À L’ARMÉE NATIONALE : Le Sénégal met fin à 150 ans de présence et impose la naissance d’un nouveau partenariat militaire à la France

 
 
 
 
 
La cérémonie de rétrocession du camp Geille à Dakar marque la fin de la présence militaire française permanente au Sénégal. Un tournant symbolique dans une réorientation stratégique voulue par Dakar. Dans une atmosphère respectueuse et cordiale, les généraux Pascal Ianni et Mbaye Cissé, Chef d’état-major général des armées, ont tour à tour salué une relation militaire historique et esquissé les contours d’une coopération renouvelée, fondée sur la souveraineté, le respect mutuel et les intérêts partagés.
 
 
 
Une page de l’histoire militaire franco-sénégalaise s’est officiellement tournée ce jeudi 17 juillet à Dakar, avec la remise symbolique des clefs du camp Geille par la France au Sénégal. 150 ans d'histoire close. C’est dans une atmosphère empreinte de solennité et de respect mutuel que s’est déroulée la cérémonie dans le quartier de Ouakam, quartier général de l’armée française, en présence des plus hautes autorités militaires des deux pays. Un drapeau s’est abaissé, un autre s’est levé, dans un geste sobre mais chargé de sens.
Le général de Division Pascal Ianni, commandant du commandement français pour l’Afrique, prenant la parole en primo, n’a pas minimisé la portée de l’événement. «Ce transfert marque une étape majeure dans la réorientation de la coopération militaire entre la France et le Sénégal», a-t-il déclaré. «Nous opérons un changement structurel de notre présence. Ce changement ne retire rien au sacrifice consenti hier par nos frères d’armes en Afrique pour nos intérêts respectifs, notre sécurité commune et des valeurs partagées.»
Le camp Geille, selon le press-book, établi en 1920 comme l’une des premières bases aériennes françaises en Afrique, porte en lui l’histoire de l’Aéropostale, des premières escadrilles militaires françaises sur le continent, et surtout celle d’une présence militaire continue, qui a accompagné le Sénégal de la colonisation à l’indépendance, puis à l’ère des coopérations bilatérales.
 
 
Une volonté partagée de tourner la page des bases permanentes
 
Le général de Corps d’armée Mbaye Cissé, Chef d’état-major des armées du Sénégal (Cemga), confirme. «Ce départ est l’aboutissement d’un processus concerté et pacifique. Il ne signifie pas une rupture, mais l’évolution naturelle d’une coopération devenue plus équilibrée. Désormais, notre pays assume seul la défense de son territoire, tout en continuant à bénéficier de formations et d’échanges d’informations dans le cadre d’un partenariat rénové», dira-t-il, avant de poursuivre : «ce format de partenariat s’inscrit dans la nouvelle doctrine sénégalaise de coopération en matière de défense et de sécurité qui vise, avant tout, à consolider l’autonomie des forces armées sénégalaises tout en contribuant à la paix dans la sous-région, en Afrique et dans le monde». Général Mbaye Cissé se veut clair : «le partenariat n’est pas rompu, il évolue vers une coopération entre égaux, respectueuse de notre souveraineté».
 
 
Fin des Éléments français au Sénégal
 
Avec la remise du camp Geille, les Éléments français au Sénégal (Efs), créés en 2011 après la dissolution des Forces françaises du Cap-Vert, cessent d’exister. Leur mission, centrée sur la formation et l’appui à la coopération militaire régionale, notamment en Afrique de l’Ouest, s’achève officiellement. Environ 350 militaires français étaient encore présents au Sénégal avant le début du retrait, en mars dernier.
Le général Ianni abonde dans le même sens : «ce départ ne signifie pas une rupture, mais une évolution vers un partenariat renouvelé, fondé sur la confiance, le respect mutuel et la souveraineté de nos deux pays.»
Le camp Geille, témoin d’un siècle de présence militaire française, redevient aujourd’hui pleinement sénégalais. Le drapeau tricolore a cédé la place au vert, or et rouge. Une image forte, conclusion d’une époque, et peut-être le début d’un nouveau chapitre plus équilibré de la relation franco-africaine.
Baye Modou SARR
 



Source : https://www.jotaay.net/RETROCESSION-DES-BASES-MILI...