Rapport CENTIF 2024 : Forte hausse des activités suspectes et recrudescence de la cybercriminalité au Sénégal

Au cœur du rapport, plusieurs indicateurs montrent une intensification des efforts de surveillance, mais aussi l’ingéniosité accrue des auteurs de fraudes. La CENTIF a enregistré 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) au cours de l’année 2024, un chiffre en nette progression.

Fait marquant : 83 % de ces déclarations proviennent des banques et institutions financières, confirmant leur rôle pivot dans le dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Le volume des déclarations de transactions en espèces (DTE), est également impressionnant : plus de 7 millions de déclarations ont été recueillies, chacune dépassant le seuil réglementaire de 15 millions FCfa.

Dans le cadre de ses investigations, la CENTIF a émis 2 172 demandes d’informations nationales (DIN) auprès de différentes entités administratives et autorités de régulation, ainsi que 45 requêtes internationales (DIE), à l’endroit de cellules homologues à travers le monde.

Mais au-delà des chiffres, le rapport 2024 sonne l’alarme sur l’essor de la criminalité numérique, qui prend des formes de plus en plus sophistiquées : compromission des courriers électroniques professionnels (BEC), arnaques de type Ponzi ou encore fraudes liées à l’argent mobile. Ces nouvelles méthodes sont désormais utilisées pour le blanchiment des produits d’activités criminelles, voire le financement du terrorisme, représentant une menace réelle pour la stabilité du système financier.

Face à cette évolution des risques, la CENTIF appelle à renforcer la vigilance, la collaboration interinstitutionnelle et à investir dans les outils technologiques, pour faire face à ces nouveaux défis sécuritaires.