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Réponses techniques à l’ex-ministre et ancien président de la Commission de l’UEMOA, Moussa Touré


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Août 2015 à 12:21 | | 0 commentaire(s)|

Dans une de ses sorties à Walf TV, reprises par la presse en ligne, Monsieur TOURE a fait des déclarations qui appellent pour ma part un certain nombre d’éclaircissement. En effet, il déclarait que « le Sénégal aurait dû baisser le prix du carburant d’au moins 100 FCFA le litre ».

Je voudrais lui rappeler que la structure des prix, entrant en vigueur à compter du 20 décembre 2014 au 17 janvier 2015 a été caractérisée par une baisse de tous les produits pétroliers raffinés au Sénégal. Ainsi, le prix du gasoil a baissé de 102 francs FCFA au litre en évoluant de 792 à 690 FCFA. Celui du supercarburant a baissé de 889 à 795 francs le litre alors que le litre de l’essence pirogue a chuté de 100 FCFA, passant de 687 à 587 FCFA. Quant au prix de la bouteille de 6 kg de gaz butane, la plus populaire, il évolue de 3.700 à 3.280 FCFA, soit une baisse de 420 FCFA.

Le prix de l’emballage de 12 Kg fléchit de 930 FCFA au moment où celui de 2,5 kg revient à 1.485 FCFA contre 1.670 FCFA précédemment. Mais également, il faut noter que lors de la structure des prix entrée en vigueur, le samedi 06 juin 2015, les bouteilles de gaz de 9 kg, 6 kg et 2,7 kg ont connu, en plus de la baisse intervenue en décembre 2014, une légère baisse, respectivement 70FCFA, 50FCFA et 25FCFA. Et pourtant sur le gaz butane l’Etat du Sénégal a renoncé au TVA qui lui fait perdre plus de 10 milliards mais également à chaque fois qu’il a blocage des prix, l’Etat paie les pertes sur importations (communément appelé pertes commerciales) c'est-à-dire le manque à gagner des sociétés importatrices.

A ma connaissance, jamais le consommateur Sénégalais n’a enregistré une baisse pareille sur les prix des hydrocarbures au Sénégal. D’ailleurs cette baisse a été saluée par l’ensemble des associations de consommateurs que compte le Sénégal. C’est pourquoi, je me pose la question à savoir où était Monsieur TOURE à ce moment ? Ou bien, il ne fréquentait pas les stations services avant et après décembre 2014, ou tout simplement ? Il est de mauvaise foi ? Ou bien, il voulais faire le buzz. A son niveau, avec toutes les responsabilités qu’il a eues à occuper, il devrait s’informer davantage avant de prendre la parole.

Dans son speech, il déclarait aussi que le gouvernement était entrain de violer le décret n°2006-952 du 26 septembre 2006 fixant les modalités de détermination des prix des hydrocarbures raffinés, en ne révisant pas l’arrêté de la structure des prix toutes les quatre semaines ( tous les 28 jours). NB : les délais de fixation de la structure des prix sont prévus par la loi et organisés par un décret.

Je voudrais d’abord lui rappeler que le décret qu’il a cité a été abrogé et remplacé par le décret 2014-003069 du 03 décembre 2014. Ensuite, lui rappeler que le gouvernement n’a jamais violé ni le décret de 2006, qui est abrogé, encore moins celui de 2014 qui est actuellement en vigueur. En effet, tous les 28 jours comme stipulé par la loi 98-31 du 14 avril 1998 en son article 20 et organisé par le décret de 2014 précité en son article 32, l’arrêté fixant la structure des prix des produits pétroliers raffinés est renouvelé en suivant les cours mondiaux du pétrole. Cet arrêté est envoyé à tous les titulaires de licences et publiés par tout moyen approprié mais également, il est envoyé à toutes les associations de consommateurs plus particulièrement à l’ASCOSEN qui suit de très prés la structure des prix.

A ce titre, la révision des prix des produits pétroliers se faisant toutes les quatre semaines comme stipulé, même pas par le décret comme il le dit, mais par la loi 98-31 du 14 avril 1998 en son article 20, six (6) structures de prix ont été par le gouvernement du Sénégal depuis janvier 2015.

Ces structures des prix se sont caractérisées par un blocage des prix à la pompe des produits blancs notamment le supercarburant, le gasoil et l’essence ordinaire depuis la baisse opérée au mois de décembre 2014.

Je voudrais poliment demander à Monsieur TOURE, la prochaine fois qu’il voudrait parler de l’aval des produits pétroliers, qu’il s’approche de l’administration, qui est là pour tout le monde, pour se remettre à niveau, notamment le Ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables, pour éviter d’entrer un débat politique politicienne car comme disait l’autre sur ce dont on n’a pas de connaissance, on doit avoir une obligation morale de se taire.

Birame SOW
Juriste- CCR/APR
birame2004@hotmail.com