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Mardi 5 Novembre 2019

Sa filiale de Dakar fermée : Pfizer, industrie pharmaceutique trafique et fait du faux et usage de faux


Pfizer, un géant de l’industrie pharmaceutique dans le monde a perdu, le 27 septembre 2017, son statut d’entreprise franche d’exportation. Suite à cette décision, la Direction générale annonçait le 31 Décembre 2017 à son personnel du Sénégal, la fermeture de l’usine de Dakar, sise à la zone franche industrielle de Mbao. Ledit personnel, informé juste, 3 mois à l’avance, fustige cette attitude. Et, la source de Leral relève des soupçons de modifications de Certificats d’Analyses, aidant à mettre sur le marché une dizaine de lots de médicaments contaminés. Pfizer, un « as » de la pratique d’optimisation fiscale et d’orchestration de fuite de capitaux, découvre-t-on, contribue de manière drastique à détruire à la fois, l’économie du pays et la santé des populations. Enquête de Leral…



Les autorités doivent être plus vigilantes dans l’attribution des autorisations d’opérer sur le territoire national. Certaines entreprises, créées par des étrangers, contribuent à faire transiter l’économie localement gagnée vers des comptes étrangers. Leurs responsables, loin de se soucier du devenir du pays hôte, participent à la détérioration de l’environnement économique, social et souvent sanitaire.

De ce constat semble s’inscrire le géant de l’industrie pharmaceutique, Pfizer. Cette entreprise, productrice de produits pharmaceutique, a profité pendant de plus de 30 ans des largesses, offertes par la Zone Franche Industrielle, en faisant des bénéfices de centaines de milliards de FCfa. Lorsque l’Etat a décidé de modifier les statuts de ladite Zone, elle a choisi de prendre la tangente.

Ainsi, le personnel, informé juste, 3 mois à l’avance, a fustigé l’attitude de la direction générale. Ledit personnel considérait un manque de respect notoire, le fait de prendre une telle décision et l’annoncer dans un délai aussi, court. Alors que, d’autres usines de cette même multinationale fermées, leurs personnels ont été informés 3 ans à l’avance pour leur permettre de prendre leurs dispositions.

Sur ce, lors de la réunion d’information, la direction leur avait annoncé qu’elle allait délocaliser les activités de l’usine au Maroc pour des raisons stratégiques. Mais, à la place, il a été donné un préavis de licenciement déjà envoyé au personnel, pour motif économique.

C’est par la suite que Mouhamed Elaidouni du site Leader et son équipe, les informait que Pfizer ne les licenciait pas pour motif économique. Mais, la fermeture de l’usine allait constituer des départs négociés du personnel. Ce qui ne fut pas le cas. Puisque, constate-t-on, l’entreprise n’a formulé qu’une seule offre.

Vente d’une dizaine de lots de Camoquin suspension, contaminés 

Le Camoquin suspension est un médicament utilisé pour lutter contre le paludisme (malaria), très efficace. Comme les pays de l’Afrique sont très affectés par cette épidémie et consciente de cela, la société Pfizer Afrique de l’Ouest sise au Sénégal, en fabrique de nombreux lots à l’approche et pendant l’hivernage. C’est d’ailleurs, la commercialisation de ce médicament qui occupe la centralité des ventes de la filiale. Elle peut atteindre même plus de 300 millions de dollars américain.

Mais, il a été relevé qu’aucun investissement n’a été fait depuis des décennies à l’usine de Dakar et les machines les plus récentes dataient de 1983. Un état de fait qui constituait un frein pour la production. Et, une dizaine de lots (1233 – 1234 – 1235 – 1236 – 1237 – 1238 – 1239 – 1241) de Camoquin suspension, utilisée pour la lutte contre le paludisme ont été contaminés par une bactérie, dénommée Burkholderia cepacia, décrite comme pathogène. Burkholderia mallei, Burkholderia pseudomallei, cause la mélioïdose. Burkholderia cepacia, pathogène opportuniste retrouvé dans les cas d'infections pulmonaires chez les patients de la mucoviscidose.


Sous ce registre, la source de Leral, relève des soupçons de modifications de Certificats d’Analyses. Des documents de laboratoire, stipulant que le produit est conforme ont toujours existé dans cette boîte, au point que des responsables du Laboratoire de Qualité étaient soupçonnés de verser dans cette pratique.

Suite à cette découverte, des investigations ont été menées sans que les causes réelles ne soient identifiées. Malgré cela, la production a continué de plus belle et des lots de Camoquin ont été vendus au Sénégal et en Afrique.

Actuellement, l’affaire a fuité et les responsables de Pfizer tentent de l’étouffer à l’insu des autorités étatiques.

Les personnes à citer sont la Directrice d'usine en 2017, le responsable de l’Assurance Qualité en 2017, le responsable de la Filiale 2017 et le Directeur de Pfizer Afrique de l'Ouest en 2017.

Fuite de capitaux, orchestrée par Pfizer

Deux filiales de Pfizer opéraient à partir de Dakar entre 2016 – 2017. Suite à la décision de fermeture de son centre de distribution en 2016, Pfizer avait décidé de transférer son unité de traitement des commandes au Luxembourg.

Le modus operandi consiste à faire une gymnastique, très méthodique. Lorsque les clients passent commande pour les produits fabriqués par l’usine de Dakar (produits, dont les droits et taxes sont suspendus du fait de la zone franche) Pfizer Afrique de l’Ouest, facture Pfizer Entreprises SARL Luxembourg.

Ainsi, il procède aux formalités douanières avec les documents (factures et liste de colisage), établis au nom de cette dernière. Ensuite, il livre directement les clients, établis au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, à partir de ses entrepôts, établis à la zone franche industrielle de Mbao (cf. Doc1).

En retour, constate-t-on, Pfizer Entreprises SARL Luxembourg se charge d’établir la facture finale, laquelle facture que devra payer le client par le biais d’un virement bancaire au Luxembourg, d’où un soupçon de fuite de capitaux orchestrée par Pfizer. Ces revenus devaient être comptabilisés par la filiale sénégalaise du géant américain dans ses livres.

Les factures envoyées aux autorités douanières pour formalités douanières sont différentes de celles que les clients devront payer. Puisque, établies par des structures différentes qui ne sont pas régies par la même législation. Cf.doc 2.

La source s’interroge alors du pourquoi, deux factures pour le même service et payer à une entité différente de celle qui a fabriqué et livré les produits ? Les autorités sont-elles, au courant de cette pratique et de la relation entre Pfizer Afrique de l’Ouest qui a récemment fermé son usine de la zone Franche et Pfizer Luxembourg ?

Optimisation fiscale

Pfizer, N° 1 de l’industrie pharmaceutique mondiale et N°2 en matière d’optimisation fiscale C’est connu…Puisque de grands médias internationaux ont blacklisté Pfizer comme un spécialiste de l’optimisation fiscale. Selon un rapport publié pas plus tard qu'en octobre 2017 par l'Institute on Taxation and Economic Policy, Pfizer (qui se classe deuxième après le géant Apple) a protégé 199 milliards de dollars grâce à cette pratique.

Seulement, il est de l’obligation de l’Etat de freiner les chefs d’entreprises aux pratiques néfastes pour l’économie du pays et les populations. Ne serait-ce que pour protéger l’emploi de Sénégalais, ayant des charges familiales assez consistantes. Mais, encourager ces braqueurs d’économie pourrait aggraver la situation de calvaire des citoyens. Le respect des règles, devrait s'appliquer à la lettre pour les dissuader et les obliger à s’aligner.
 

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Ousmane Wade