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Sanokho : en 2014, Dr Omar Guèye lui consacrait déjà un hommage scientifique

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Septembre 2025 à 02:48 | | 0 commentaire(s)|

Le 20 mars 2014, l’historien Dr Omar Guèye publiait un ouvrage inédit sur Sanokho, l’humoriste mythique des années 80-90. À travers une recherche minutieuse, il révélait un artiste visionnaire, disparu tragiquement en 1994 mais dont les thèmes restent d’une actualité brûlante. Onze ans plus tard, Leral remet en lumière ce travail pour rappeler l’importance de ce pionnier de l’humour sénégalais.


Sanokho, de son vrai nom Mamadou Sanokho, reste une légende du rire sénégalais. Ses sketchs, largement diffusés sur cassettes dans les années 80-90, faisaient rire par leurs imitations des différentes communautés. Mais au-delà de l’humour, Sanokho abordait avec lucidité les maux de la société : exode rural, pauvreté, vie en prison, rapports entre élites et peuple, difficultés des marchands ambulants…

C’est ce regard d’historien que Dr Omar Guèye, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop, a choisi de poser en 2014, vingt ans après la disparition tragique de l’artiste. « En réécoutant ses cassettes, je me suis rendu compte que Sanokho parlait de tout ce que nous vivons aujourd’hui », expliquait-il. De fil en aiguille, il a transcrit près d’une cinquantaine de sketchs, construisant ainsi un répertoire inédit destiné aux chercheurs et aux artistes.

Sanokho est mort en 1994, fauché anonymement par un car rapide, dans des circonstances aussi tragiques que discrètes. Une disparition qui a renforcé l’image d’un génie incompris, à l’instar de Rimbaud, reconnu seulement après sa mort. En publiant son ouvrage en mars 2014, Dr Guèye posait déjà la question de la place de l’humour populaire dans le patrimoine culturel national.

Onze ans après, ce travail garde toute son actualité. Beaucoup de comédiens actuels – Yéro, Sa Ndiogou, Kouthia – revendiquent son héritage. Leral réchauffe cette information pour rappeler que la mémoire de Sanokho mérite un hommage national et une reconnaissance officielle.