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Sénégal : Pourquoi un match amical avec le Venezuela a été annulé

Le Sénégal envisageait de disputer un match amical devant son public à Dakar avant la Coupe du Monde. Les Lions de la Téranga avaient pris contact avec le Venezuela. Mais les exigences des Sud-américains, dont un cachet de 400 000 €, ont vite calmé les ardeurs de la Fédération…


Rédigé par leral.net le Jeudi 22 Février 2018 à 09:10 | | 0 commentaire(s)|

Les Dakarois, et tous les autres supporteurs qui seraient venus jusque dans la capitale pour assister à un match des "Lions" avant la Coupe du Monde 2018, devront se contenter des retransmissions télévisées pour suivre la préparation des joueurs d’Aliou Cissé, avant le grand raout russe de cet été.

La Fédération sénégalaise de football (FSF) avait pourtant longtemps espérer organiser un match amical au stade local Léopold Sédar Senghor, histoire de célébrer les retrouvailles entre la sélection et leurs supporteurs, plus de quatre mois après le succès obtenu face à l’Afrique du Sud (2-1, le 14 novembre), lors des qualifications.

400 000 € de cachet plus les frais

Soucieux de trouver un adversaire au profil proche de celui de la Colombie, que le Sénégal affrontera lors du premier tour, la FSF avait pris contact avec le Venezuela, pour organiser un match le 23 mars prochain.

Les premières discussions laissaient supposer qu’un accord était relativement proche, les Sud-Américains n’ayant pas encore rempli leur agenda du mois de mars. Jusqu’à ce que leurs exigences atterrissent sur le bureau d’Augustin Senghor, le président de la Fédération.

La FSF aurait dû débourser une somme complémentaire comprise entre 250 000 € et 300 000 €

Celui-ci a été plus que sceptique en découvrant la somme demandée : un cachet de 400 000 €, ainsi que la prise en charge des billets d’avion, de l’hébergement, des repas et des transports de la délégation vénézuélienne à Dakar.

Sachant que beaucoup de joueurs vénézuéliens, outre ceux évoluant au pays, sont dispersés dans le monde (Brésil, Pérou, Canada, Argentine, Mexique, Qatar, Europe) et que les liaisons aériennes directes avec Dakar n’existent pas toujours, la FSF aurait dû débourser une somme complémentaire comprise entre 250 000 € et 300 000 €.

Tarif excessif face au niveau du Venezuela

Un agent de matchs de la FIFA, contacté par Jeune Afrique, a lui aussi eu du mal à masquer son étonnement concernant les doléances vénézuéliennes. « Je ne pense pas que ce soit la Fédération de ce pays qui ait demandé un cachet de 400 000 €. À mon avis, il y a un ou plusieurs intermédiaires qui sont venus se greffer au dossier et qui ont fait grimper les prix, afin de récupérer une commission élevée. Car la Fédération vénézuélienne n’a pas pour habitude de demander autant », affirme-t-il.

Pour une équipe de ce niveau, les tarifs tournent autour de 50 000 ou 60 000 €

Classé 48e du classement FIFA au 15 février dernier, la Vinotinto est considérée comme la sélection sud-américaine la plus faible de sa confédération. Elle n’a jamais disputé de phase finale de Coupe du Monde, et elle a terminé à la dernière place des qualifications pour le prochain mondial.

« Pour une équipe de ce niveau, les tarifs tournent plutôt autour de 50 000 ou 60 000 €, ou un tout petit peu plus en raison de la longueur du voyage, de la nécessité de faire des vaccins, avec la prise en charge des billets d’avion, des chambres d’hôtel et de la nourriture.  À titre de comparaison, une équipe comme l’Uruguay, beaucoup plus prestigieuse et qui compte dans ses rangs des joueurs comme Luis Suarez (FC Barcelone) ou Edinson Cavani (Paris-SG), va demander un cachet de 250 000 à 300 000 €, plus les frais », poursuit cet agent.

Très dubitative et comprenant qu’il serait impossible de rentabiliser la venue du Venezuela à ce tarif malgré les droits télévisés, la billetterie et le sponsoring, la FSF a vite mis fin aux négociations.

Les "Lions" affronteront finalement l’Ouzbékistan le 23 mars à Casablanca (Maroc) et la Bosnie-Herzégovine en France quatre jours plus tard. Pour une addition globale nettement moins élevée. Le Venezuela, quant à lui, n’a toujours pas noirci son planning.





Jeune Afrique