Seneporno : Révélations sur un business du tabou au Sénégal

Selon ses propres déclarations, le site rapporterait entre 4.000 et 5.000 dollars par mois, soit environ 2 à 3 millions de francs Cfa. « Je dis les choses sans tabou. J’aime la nature, j’aime le sexe… Je ne suis pas accro, mais je l’aime bien », assume-t-il. Un discours frontal, sans filtre, qui tranche avec le discours dominant dans l’espace public sénégalais.

Lancé comme simple passe-temps, le projet de centraliser des vidéos pornographiques sénégalaises en un seul site est rapidement devenu un business florissant. L’objectif : « Rassembler toutes les vidéos sénégalaises en un seul endroit, pour rendre service à des gens comme moi ». Une démarche personnelle devenue lucrative.

Mais derrière l’écran, c’est une société sénégalaise fracturée que le fondateur décrit. D’un côté, les cris au scandale, les condamnations morales, les poursuites judiciaires. De l’autre, un public fidèle et croissant. « Ce sont ces mêmes gens qui, la nuit, une fois chez eux, se connectaient sur "Seneporno" », affirme-t-il.

Au-delà de l’aspect économique, le dossier soulève des questions juridiques, sociales et morales. La légalité de la plateforme, le respect du droit à l’image, la protection des mineurs et le consentement sont autant de zones grises ou rouges. Le créateur du site n’évoque ni modération, ni filtre, ni mesure de conformité.