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Serena William : « Je me suis battue pour ma vie »

De retour en finale pile un an après avoir donné naissance à sa fille (victoire 6-3, 6-0 contre Anastasia Sevastova en demi-finale). La championne aux 23 titres majeurs s’est livrée comme rarement sur ces deux sujets. Elle tentera d’égaler le record (les 24 sacres en Grand Chelem de Margaret Court) samedi prochain.


Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Septembre 2018 à 13:15 | | 0 commentaire(s)|

Vous avez perdu les deux premiers jeux, avant de gagner douze des treize suivants… Comment s’est opéré ce déclic ?

Je me suis dit qu’il fallait que je joue mieux, déjà ! La foule était vraiment intense et m’a beaucoup poussée. Je me suis dit qu’ils étaient là pour me voir jouer et qu’il fallait vraiment que je donne le meilleur de moi-même.

Vous êtes connue pour votre jeu tout en puissance, mais vous êtes beaucoup montée au filet ce soir. C’était un choix tactique anticipé ?

Bon, j’ai gagné quelques titres en double… Donc j’avais déjà travaillé mon jeu au filet (rires) ! Sinon, oui, normalement, je ne vais au filet que pour serrer la main de mon adversaire... Mais je savais qu’il fallait que je fasse quelque chose de différent ce soir, pour gagner contre une très bonne adversaire.

C’est votre 31ème finale d’un Grand Chelem (pour 23 titres), dont neuf à l’US Open (6 sacres). L’an dernier, en revanche, vous n’aviez pas pu participer (elle accouchait de sa fille le 1er septembre 2017). Quel est votre sentiment ?

C’est vraiment incroyable, honnêtement. L’an dernier, je me suis battue pour rester en vie, littéralement, à l’hôpital, après avoir donné naissance à mon bébé. Donc, chaque fois que je rentre sur ce terrain (émue, elle retient ses larmes et sa voix tremble) je suis vraiment reconnaissante pour cette opportunité. Quoi qu’il arrive, j’ai déjà l’impression d’avoir gagné.

On sent de l’émotion dans votre voix…

Oui, parce que l’an dernier, j’ai vraiment dû me battre pour ma vie à l’hôpital. Je crois que j’en étais à ma quatrième opération chirurgicale il y a un an. Quel jour sommes-nous ? J’en étais à ma troisième en fait, j’attendais la quatrième. De revenir de ça, sur le lit d’hôpital, à ne pas pouvoir bouger, ou marcher, et là pouvoir en être où j’en suis juste un an après… Je n’en suis pas juste à m’entraîner, c’est ma deuxième finale de Grand Chelem d’affilée (après Wimbledon, défaite 6-3, 6-3 contre Angélique Kerber) !

Les mères disent souvent que l’ajustement le plus difficile avec la grossesse, c’est de ne plus reconnaître son corps. En tant qu’athlète, le ressentez-vous ?

Complètement. Je ne me sens toujours pas comme moi-même. Je n’en suis vraiment pas là. Cela prend du temps. Ma mère m’a dit une année entière. Donc ça fait un an pour moi, mais je fais aussi du sport pro, avec toutes les émotions et les attentes que cela implique. C’est beaucoup. Même mon corps est différent. Je pèse moins qu’avant ma grossesse en fait, mais mon poids est réparti différemment. J’attends encore de revenir la Serena que j’étais. Et je ne serai peut-être plus jamais la même, physiquement, émotionnellement, mentalement. Mais je suis sur la voie.

Si vous deviez donner un pourcentage, où en êtes-vous ?

Je ne sais pas, c’est difficile à dire. 50-60% peut-être ? Je ne sais pas.

Vous avez parfois , été questionné sur votre faim de victoires. Qu’en est-il ?

Comme je l’ai dit, j’ai déjà l’impression d’avoir gagné, après être revenue de loin. Mais, je ne fais que commencer ! Ça ne fait que quelques mois. J’ai déjà hâte pour la fin de l’année, l’an prochain, et toutes les possibilités. Ce n’est que le début et je suis vraiment excitée. Généralement, vous n’atteignez pas votre meilleur niveau en seulement deux mois. Or, ça fait juste ça depuis mon retour. Je pense pouvoir encore améliorer mon jeu largement. C’est ça qui m’excite.

Sport24