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Série de défections : Idy, le problème de Rewmi


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Octobre 2017 à 14:40 | | 0 commentaire(s)|


En dépit de ses deux candidatures infructueuses à la magistrature suprême, l’homme reste convaincu qu’il a un destin présidentiel. Depuis 2017, Idy et son parti opèrent une chute vertigineuse. A cela vient se greffer la longue liste de départs de personnalités marquantes de cette formation politique. La dernière illustration a été servie avant-hier, avec la démission de Thieno Bocoum, un fidel parmi les fidèles.

Depuis 2012, la formation de l’ancien maire de Thiès ne semble pas au meilleur de sa forme. Elle a connu des départs de taille. La saignée que connaît cette formation a débuté avec Oumar Guèye et Pape Diouf, qui furent respectivement secrétaire général des élections et responsable de la vie politique dans ce parti. Au moment où les nouvelles autorités célèbraient avec fracas le premier anniversaire de leur accession à la magistrature suprême, Idrissa Seck s’était démarqué de la majorité présidentielle, en déclarant de manière lyrique : « Rewmi Doxul ! (le pays ne marche pas) ».

Des divergences de vues sur la gestion du pays par le nouveau pouvoir, qui ont donc fini par sceller définitivement, le divorce avec le patron de « Rewmi » et ses deux anciens compagnons. Le ministre de l’Hydraulique Pape Diouf et son homologue du Tourisme et des Transports aériens, Oumar Guèye. D’autres notabilités comme la notaire Nafissatou Diop, l’ancien président de l’Assemblée nationale Youssou Diagne (un fidèle parmi les fidèles), lâchent l’ex-maire de Thiès.

La vague des moins jeunes se répand dans les prairies orange avec Ousmane Thiongane, Wally Fall qui présentement, ont migré vers les prairies beige-marron.

Léna Sène, ancienne directrice de campagne de Idy et ancienne pensionnaire de la Maison-Blanche, a quitté en 2014, le navire orange. On se rappelle aussi de Samba Bathily qui, lui aussi, s’est séparé de son mentor.

Thierno Bocoum a jeté l’éponge sans faire trop de commentaires. Une chose est sûre : un amas de frustrations aurait précipité sa démission. Pourtant, ce même Thierno Bocoum déclarait au plus fort des défections, ceci : « nous avons minutieusement préparé les prochains élections. Une équipe dynamique et jeune a pu installer les structures du parti dans les 602 collectivités locales et nous seront présents dans les listes soit seuls, soit en coalition. Cette coalition est très large, ce qui nous donne d’ailleurs de très grands espoir à l’occasion de ces élections locales », avait-il récemment soutenu.

Force est de constater que depuis l’élection présidentielle de 2007, « Rewmi » emprunte une courbe descendante. Classé deuxième force politique après le PDS lors de ce scrutin, ce parti était relégué à la 5e position lors des élections présidentielles de 2012. Va-t-il rebondir ? Ou se situé le goulot d’étranglement ?

Idy incrimé

La plupart des militants de Rewmi imputent ces contradictions aux longues absences de leur mentor, laissant le parti orphelin. Même s’il est au Sénégal, il est difficile d’accès. On lui reproche de ne pas être proche des populations. Il a tenté de rectifier cela, en initiant une tournée à l’intérieur du pays, on se rappelle de sa phrase : « je ferai le tour du pays. Et chaque Sénégalais ou il se trouve, je vais m’enquérir de ses difficultés ». Malheureusement, cette ambition n’est pas arrivée à son terme.

Il s’y ajoute que l’un des plus grands reproches fait à l’ex-maire de Thiès, est qu’il est pur produit de Wade. Sur ce registre précis, il a hérité de certains de ses défauts : suffisance, gestion patrimoniale du parti, des structures du parti qui ne fonctionnent pas de manière régulière. C’est lui qui gomme et qui dégomme qui il veut. Le parti semble tourner au tour de sa personne.

Même si Dethié Fall, Abdourahmane Diouf tentent de « vendre » le « Rewmi ». Depuis quelques temps, on n’a pas entendu Abdourahmane Diouf. Que cogite le rufisquois ? Last but not least, certains militants assimilent les réactions du président du Conseil départemental de Thiès, à de l’arrogance.

Cette conjonction et perception d’actes font de lui un facteur bloquant de Rewmi. Ce parti né des flancs du PDS, peine à s’affirmer avec un leader qui s’éloigne chaque jour du peuple. Faut-il repenser cette formation politique afin qu’elle ne tombe pas dans les abîmes de la décadence ? Chassez le naturel, il revient au galop.

Tout compte fait, ses militants semblent avoir fait le deuil de leurs espérances. Ils ne lui pardonneront jamais de ne pas s’allumer sur le tempo de Wade, qui dirigeait la coalition « Wattu » et de s’arrimer aux basques de Khalifa Sall qui n’a pas encore de parti. Comme en politique, les erreurs se payent cash, l’ex- maire de Thiès se fragilise de plus en plus. Le politologue Ousmane Ba confiait à la presse, que ces défections résultent d’« un problème de management », mais aussi de « leadership ».

« La communication ne passe pas entre les différents sphères du parti qui gèrent le bureau politique. Le comité de ce parti est foulé à la base. Il est très difficile pour les militants de voir Idrissa Seck et d’accéder à lui », constate-t-il encore.



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