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Sortie du procureur dans l’affaire Pape Alé Niang : Seydi Gassama parle d’un communiqué « malvenu »


Rédigé par leral.net le Mardi 8 Novembre 2022 à 16:12 | | 0 commentaire(s)|

Le procureur de la République a réagit hier dans un communiqué, suite à l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang. Le maître des poursuites est sorti hier pour mettre en garde contre les « attaques » contre les forces de défense et sécurité. Une sortie malvenue selon Seydi Gassama de Amnestion international section Sénégal. Le secrétaire exécutif de Amnesty section Sénégal, qui s’exprimait sur les ondes de Sud Fm, a fait observer que le rôle du procureur n’est pas de proférer des menaces contre les citoyens. D’après lui « lorsque des accusations graves pèsent contre des personnes dans des institutions, il appartient lui, le procureur, d’ouvrir des enquêtes pour tirer ces accusations au clair ».

Seydi Gassama déchire le communiqué du procureur. S’exprimant sur les ondes de Sud Fm, il parle d’un communiqué très malvenu: « Je pense que le communiqué du procureur est très malvenu. Le procureur, son rôle n’est pas de proférer des menaces contre les citoyens. Nous sommes dans un État démocratique, n’est-ce pas et dans un État démocratique, les citoyens ont le droit évidemment d’être exigeant avec les institutions. Et lorsque des accusations graves pèsent contre des personnes dans des institutions, il appartient, lui, le procureur d’ouvrir des enquêtes pour tirer ces accusations au clair. C’est ce qu’on lui demande de faire. On ne lui demande pas de proférer des menaces contre des citoyens », regrette-il.

A en croire au secrétaire exécutif d’Amnesty section Sénégal, « il n’y a pas aujourd’hui au Sénégal, une quelconque campagne de dénigrement contre la gendarmerie. La gendarmerie est un corps, n’est-ce pas, respecté par les Sénégalais, partout où vous allez au Sénégal, en milieu rural, dans nos frontières, ce sont les gendarmes que vous trouvez et qui s’occupent de la sécurité des Sénégalais ».

« Ce que nous avons entendu depuis maintenant un an, c’est qu’il y a dans la gendarmerie, une ou deux personnes qui sont mis en cause dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Sweet Beauty. Il appartient à lui, le procureur de la République, d’ouvrir des enquêtes, d'éclairer la lanterne des Sénégalais sur les accusations qui portent contre ces personnes là », a indiqué M. Gassama

« Il est également pour évidemment des personnes qui, dans la magistrature, font aujourd’hui l’objet d’accusations graves concernant évidemment l’affaire Sweet Beauty. C’est cela qui est attendu du procureur, c’est la seule manière de protéger des personnes qui incarnent ces institutions. C’est lorsque évidemment des accusations sont portées contre elles, qu’on ouvre des enquêtes, n’est-ce pas ? Et qu’on puisse évidemment faire la lumière et restaurer évidemment la crédibilité de ces personnes là », a-t-il exigé.

De l’avis du droit-de-l’hommiste, « on ne peut pas menacer les Sénégalais comme ça, comme si on était dans une dictature. Ce n’est pas possible, même si on ouvrait des prisons à ciel ouvert. N’est-ce pas ? Le procureur continue à arrêter des personnes et les Sénégaais nel renonceront jamais à leurs droits démocratiques d’être exigeants envers leurs dirigeants, d’être exigeants envers les personnes qui incarnent les institutions. Donc, c’est un communiqué malvenu et nous devons vraiment dire, que les menaces sont inappropriées envers les citoyens dans un État démocratique».






Sud Quotidien

Mame Fatou Kébé