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Souleymane Sow, porte-parole de ARE Sénégal : « Le gouvernement ne doit pas se focaliser uniquement sur la traque des biens mal acquis »

Le président du conseil rural de Boki Diallobés, un terroir située dans le département de Podor, et non moins porte-parole de l’Alliance des Ruraux pour l’Emergence du Sénégal (ARE Sénégal), nous a accordé une interview au lendemain d’une audience avec le président de la République, M. Macky Sall. Selon M. Sow, ARE Sénégal est une association qui se veut apolitique, regroupant des élus locaux et des acteurs du développement à la base. Au nom du développement harmonieux du Sénégal, l’un des objectifs que s’est fixé ARE Sénégal, Souleymane Sow invite le président Sall à faire preuve de sagesse dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis par les dignitaires de l’ancien régime. Dans cet entretien, ce Foutanké bon teint, qui a été membre du Conseil Economique et Social, a rendu un vibrant hommage au président Ousmane Masseck Ndiaye, rappelé à Dieu le 9 janvier dernier. « Cet homme de bien qui a eu à diriger cette institution de la République, a-t-il dit, était un patriote qui aimait son pays, de tout son cœur. » Entretien…


Rédigé par leral.net le Dimanche 20 Janvier 2013 à 23:39 | | 0 commentaire(s)|

Souleymane Sow, porte-parole de ARE Sénégal : « Le gouvernement ne doit pas se focaliser uniquement sur la traque des biens mal acquis »
Le Témoin : Votre association a été reçue en audience récemment par le président de la République, M. Macky Sall. Pouvez-vous nous dire de quoi il a été question au cours de cette audience ?

Souleymane Sow : Cette rencontre s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de beaucoup de cordialité. La quasi-totalité des représentants régionaux de notre association était présente à cette audience. Il y avait aussi quatre ministres de la République, sans oublier le directeur de cabinet du Président. Nous avons échangé en toute fraternité au cours de ces retrouvailles, puisque le Président a cheminé avec la plupart d’entre nous. L’audience était essentiellement axée sur le développement des communautés rurales, qui se trouvent être le Sénégal des profondeurs. Et comme vous le savez, plus de 70 % du Sénégal se trouve dans les communautés rurales. Le Président Macky Sall, qui a de grandes ambitions pour le développement de notre pays, s’est engagé à travailler avec nous dans un cadre républicain.

Depuis que votre association a été créée, elle fait son petit bonhomme de chemin. Quels sont les objectifs que vous vous êtres assignés ?

L’Alliance des Ruraux pour l’Emergence du Sénégal (ARE Sénégal) regroupe des élus locaux, des producteurs agricoles, des éleveurs, des pêcheurs, des chefs de village et autres acteurs du développement local, déterminés à faire de la collectivité locale la porte d’entrée du développement économique et social du Sénégal. ARE Sénégal se résume en quelques points : défendre une vision du développement du pays à partir des terroirs, faire prendre conscience des problèmes des communautés de base dans les stratégies nationales de développement et apporter notre offre technique contributive et critique dans les politiques de décentralisation et de développement communautaires.

A vous entendre parler, les communautés rurales sont au cœur de votre action. Selon vous sur quoi devrait reposer la dynamique des collectivités locales ?

Les territoires ruraux sont une richesse pour notre pays non seulement en termes d’espace, de qualité de vie, mais également en termes de développement économique et de vie sociale. Pour répondre à votre question, je dirais tout simplement que la dynamique des collectivités locales devrait reposer sur une politique d’aménagement du territoire volontariste de l’Etat et la mobilisation de tous, acteurs économiques, sociaux ou associatifs. Il est indispensable que les pouvoirs publics fassent confiance aux élus de proximité qui connaissent les besoins de leurs concitoyens et qui sont en mesure d’apporter des réponses locales appropriées.

Le monde rural a été classé au rang de priorité par les nouvelles autorités de la République. Etes-vous en phase avec cette nouvelle orientation qui vise surtout à faire de l’agriculture le moteur de la croissance ?

C’est même une fierté pour nous de voir le monde rural classé au rang de priorité par les nouveaux tenants du régime. Ce choix du gouvernement de faire, comme vous dites, de l’agriculture le moteur de la croissance pour l’émergence du Sénégal, nous interpelle plus que quiconque. Nous en sommes certes honorés, mais nous tenons à jouer un rôle majeur de partenaires associés dans la définition et la mise en œuvre des politiques et priorités du secteur agricole.

La décentralisation institutionnelle revient très souvent dans vos discours comme un leitmotiv. Quel rôle devrez-vous jouer pour donner corps à cette nouvelle vision de la décentralisation ?

Nous considérons qu’après des décennies de développement institutionnel, il est grand temps d’aller à une décentralisation concrète capable de porter le développement des collectivités, c’est-à-dire du Sénégal. Sur ce chantier, nous considérons que nous sommes, du fait de notre vécu, les plus outillés pour apporter notre contribution technique forte.

Parlez-nous un peu de votre association. Comment est-elle structurée ?

ARE Sénégal, dans un souci de consolider la démocratie sous toutes ses formes, veut s’imposer un certain nombre de règles de fonctionnement qui permettront à tous ses membres de se rencontrer dans toutes les positions qu’elles sera amenée à prendre ou faire prendre par son représentant local. Le président de cette structure, M. Alé Lo, en est la personne morale. Il représente légalement cette structure partout où besoin se fera sentir. Il est, en effet, mandaté par l’Assemblée Générale pour prendre toutes les décisions qui iront dans le sens de la bonne marche et surtout dans la propagation de son rayonnement dans le monde.

Depuis la création de votre structure, avez-vous établi un plan d’action ?

Naturellement, nous avons un plan d’action très ambitieux d’ailleurs. ARE Sénégal compte faire le tour des communautés rurales pour sensibiliser les populations sur sa mission, ses objectifs en vue d’un maillage total du territoire national. Ce plan d’action sera ponctué entre autres par des rencontres avec les autorités religieuses, coutumières et leaders d’opinion, par des tournées internationales auprès de la diaspora, des rencontres avec les mouvements de jeunes, de femmes, de paysans, d’éleveurs, de pêcheurs pour partager la vision défendue par ARE Sénégal.

Souleymane Sow, vous êtes le président de la communauté rurale de Boki Diallobé. A un an pratiquement du renouvellement du mandat des élus locaux, pouvez-vous nous tirer le bilan de votre action à la tête de cette collectivité locale ?

Boki Diallobé est une communauté rurale qui est assez développée par rapport à d’autres collectivités de même statut de la région de Saint-Louis. Nous avons été primés à plusieurs reprises. Nous avons le rang de communauté rurale la plus dynamique de la région de Saint-Louis. Celaveut dire quelque chose. Nous avons beaucoup travaillé sur les infrastructures : écoles, salles de classes, cases de santé ; dans l’hydraulique, avec beaucoup de puits etl’adduction d’eau dans de gros villages. Nous avons également beaucoup travaillé dans les aménagements pastoraux, la mise en place de pare-feu, de parcs à vaccination pour le bétail. C’est une communauté rurale assez dynamique avec des objectifs de développement très divers. Sincèrement, nous n’avons pas de problème en matière de réalisations et notre bilan est suffisamment éloquent.

Vous étiez membre du Conseil Economique et Social avant sa dissolution et sa transformation en Conseil Economique, Social et Environnemental. Comment avez-vous accueilli le rappel à Dieu du dernier Président du CES, M. Ousmane Masseck Ndiaye ?

Je voudrais tout d’abord rendre hommage à cet homme, présenter mes condoléances à toute sa famille, à tous ses amis. C’était un homme que j’ai eu effectivement à pratiquer au niveau du défunt Conseil Economique et Social. C’était un homme bien qui aimait son pays, qui cherchait à faire avancer le Conseil Economique et Social. Encore une fois, c’est un homme de bien qui est parti. Paix à son âme et que la terre de Touba lui soit légère.

Votre dernier mot, s’il vous plait ?

Je voudrais profiter de votre tribune pour lancer en direction du pouvoir et de l’opposition un message de paix. Sans la paix rien ne peut se faire dans ce pays. Je souhaite que les actions du gouvernement ne se résument pas seulement à la traque des biens mal acquis. Ce qui intéresse aujourd’hui les Sénégalais qui ont élu le président Macky Sall à plus de 65%, c’est de manger, de se soigner, d’avoir un emploi et vivre en paix entre autres.

Propos recueillis par Siaka NDONG
« Le Témoin » N° 1111 –Hebdomadaire Sénégalais ( JANVIER 2013)




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