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Soutien au projet d’achat de véhicules de fonction pour les députés du Sénégal - Par Tidiane Mansaké Tamba

L’initiative portée par la nouvelle équipe dirigeante de l’Assemblée nationale, sous l’impulsion du président El Malick Ndiaye, visant à doter les députés de véhicules de fonction, mérite d’être saluée et comprise à sa juste valeur. Contrairement à certains discours qui évoquent à tort, des « dépenses de prestige », il s’agit ici d’un investissement nécessaire, pragmatique et profondément ancré dans les réalités du terrain.


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Juin 2025 à 22:23 | | 0 commentaire(s)|

Les députés sont les représentants du peuple. Ils ne peuvent véritablement jouer leur rôle que s’ils ont la capacité de se déplacer régulièrement dans leurs circonscriptions, souvent vastes et dotées d’infrastructures routières insuffisantes ou dégradées. Comment peuvent-ils porter la voix des populations à l’hémicycle, s’ils ne peuvent pas aller à leur rencontre ?

Ce n’est ni un privilège ni un luxe. C’est une exigence démocratique.

Les véhicules proposés ne sont pas destinés à flatter l’ego des élus, mais à leur permettre d’exercer leur mandat efficacement. Tout ce que nous devons exiger, c’est qu’il s’agisse de véhicules de qualité, robustes, répondant aux normes de sécurité routière, adaptés aux réalités du réseau national, avec un bon rapport coût/qualité. Leur acquisition doit être pensée dans une logique de durabilité : pourquoi ne pas envisager qu’ils puissent servir jusqu’à deux législatures successives ?

Cela en ferait un investissement rationnel et responsable. Il serait donc incompréhensible de vouloir réduire cette initiative à une simple affaire de confort personnel. C’est une lecture biaisée, qui fait abstraction des défis logistiques auxquels font face les parlementaires, notamment ceux des zones rurales ou enclavées.

Il ne faut pas non plus perdre de vue une certaine ironie politique : ceux-là mêmes qui, hier, ont refusé l’acquisition de ces véhicules, dans le but à peine voilé de limiter la mobilité et l’impact de l’opposition parlementaire, se retrouvent aujourd’hui dans l’opposition. Et ils s’opposent désormais à une majorité qui cherche, elle, à se donner les moyens de travailler, de dialoguer avec le peuple et de mieux comprendre ses préoccupations.

Soutenir ce projet, ce n’est pas défendre des privilèges : c’est défendre une vision fonctionnelle, moderne et responsable de la représentation nationale. Refuser aux députés les outils élémentaires de leur mission, revient à saboter l’institution parlementaire elle-même.

Il est temps de dépasser les polémiques stériles et d’accompagner les réformes qui permettront au Sénégal de se doter d’un Parlement de terrain, proche des citoyens, actif sur l’ensemble du territoire.







Tidiane Mansaké Tamba
Spécialiste des Relations Publiques et de la Veille Médiatique
Responsable Politique PASTEF