Sport : Hommage à Fodé Doussouba, figure légendaire de la lutte sénégalaise

Selon Dakmedina.com, Fodé Doussouba était redouté pour sa puissance, capable, dit-on, d’envoyer un adversaire comme Bécaye I dans le coma pendant 24 heures, à la suite d’un coup de poing dévastateur.

Aux côtés d’un autre grand nom de la lutte, Falaye Baldé, Fodé Doussouba portait haut les couleurs du Fouladou et du Pakao. Sa suprématie dans l’arène incita les anciens du peuple lébou à chercher un adversaire à sa mesure. Après avoir vu plusieurs de leurs lutteurs tomber face à lui, les anciens se rendirent à Yoff pour solliciter un grand champion à la retraite : Demba Thiaw Diène, surnommé le « dauphin de Yoff ».

Retiré de la lutte mais toujours actif dans la pêche, Demba Thiaw Diène fut retrouvé à Kayar. Acceptant le défi, il se prépara pour un combat historique prévu en 1958. La mobilisation fut exceptionnelle. Le camp de Fodé Doussouba comptait des délégations venues de tout le Fouladou : Socés, Bambaras, Diolas… En face, les Lébous réunirent les 121 villages du Cap-Vert, appuyés par 23 villages sérères du Mbûlodî Saffène.

Mais à la suite de consultations mystiques jugées défavorables, les Lébous demandèrent un report. Le combat fut reprogrammé au 18 avril 1958. Ce jour-là, dans une arène survoltée, Demba Thiaw Diène l’emporta brillamment, infligeant à Fodé Doussouba sa première défaite. Selon les récits oraux transmis de génération en génération et rapportés par l’historien Professeur Ndiaga Samb (RTA), le lutteur de Yoff aurait fauché le pied gauche de son adversaire, le faisant chuter lourdement sur le flanc droit avec les deux mains au sol — un geste décisif.

Un second affrontement eut lieu en 1959. Cette fois, Fodé Doussouba, dit-on, aurait eu recours à des pratiques mystiques, rendant son image triple aux yeux de Demba Thiaw Diène, qui dut choisir de lutter contre « celui de gauche ». Ce combat revanche se solda par un match nul. En définitive, Fodé Doussouba n’a jamais réussi à battre Demba Thiaw Diène.

Ces deux géants de l’arène ont marqué à jamais l’histoire de la lutte sénégalaise. Aujourd’hui disparus, qu’ils reposent en paix.

Source : Dakmedina.com | #Lebouguihistoire