leral.net | S'informer en temps réel

Tambacounda: Colère noire des exploitants forestiers contre le gouverneur

La sortie du gouverneur O. M. Baldé sur la coupe abusive de bois, n’est pas du goût des exploitants forestiers, qui ont tenu un point de presse pour le faire savoir. A cette occasion, ils ont apporté leurs clarifications.


Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Août 2021 à 09:59 | | 0 commentaire(s)|

Tambacounda: Colère noire des exploitants forestiers contre le gouverneur
Après la sortie du gouverneur de Tambacounda sur la coupe abusive du bois, la réponse du Collectif national pour la défense des intérêts des exploitants forestiers et des professionnels du bois, est virulente. Il a tenu une conférence de presse, au quartier Quinzambougou de la commune de Tambacounda, pour réagir à la déclaration du chef de l’Exécutif régional.

Pour rappel, il y a quelques jours, sur le chemin de retour d’une visite dans le Boundou, le gouverneur avait été estomaqué par les amoncellements de troncs d’arbres sur la route et les innombrables sacs de charbon de bois. Il avait, sur-le-champ, demandé un rapport, sous huitaine, au préfet.

Ce dernier, avec le chef de secteur des Eaux et Forêts, lui avait expliqué que les propriétaires bénéficiaient de documents administratifs réguliers.

‘’Quelle que soit la régularité des opérations qu’ils (les exploitants forestiers) mènent, il demeure que si une pression de cette nature continue à être exercée sur nos ressources, d’ici une décennie, nous n’aurons plus d’arbres’’, avait-il répondu.

Apparemment, les exploitants forestiers ont très peu goûté à ces déclarations du gouverneur. Irrités, ils parlent ‘’d’accusations incendiaires’’. Leur président, Arona Sarr, estime que le gouverneur cherche à les mettre en mal avec l’opinion publique et l’autorité centrale.

‘’Nous sommes des professionnels du bois. Nous n’avons aucun intérêt à détruire la forêt, parce que nous voulons travailler dans le temps et dans l’espace’’, ajoute-t-il.

Revenant sur les troncs d’arbres entassés le long de la route de Dianké Makha et qui ont provoqué l’ire du gouverneur, le président Arona Sarr explique qu’en cette période d’hivernage, les bois morts sont sortis de la forêt, car les camions ne peuvent pas s’y aventurer, au risque de s’embourber.

Cette pratique particulière, en saison hivernale, permet aux ‘’quotataires’’ et autres ramasseurs de bois mort de sortir leurs produits sur la route pour les rendre accessibles aux camions. M. Sarr estime que le gouverneur est vite allé en besogne et aurait dû se rapprocher des techniciens qui maîtrisent mieux la question, pour avoir la bonne information. Cela lui aurait évité de commettre cette erreur.

Des contrôles qui indisposent les exploitants

Autre conséquence de la sortie du gouverneur qui agace les exploitants forestiers dans leur travail, c’est ‘’le contrôle excessif noté ces derniers temps’’, à telle enseigne qu’ils se sentent persécutés. La gendarmerie et la police, disent-ils, ne leur laissent aucun répit.

‘’Les exploitants sont acculés et des vérifications sont opérées, retardant le travail de ces professionnels. Il faut que les forces de l’ordre prennent le soin de contacter les services des Eaux et Forêts pour la justice forestière’’, lance le président du collectif.

Arona Sarr invite les Forces de défense et de sécurité (FDS), à plutôt s’intéresser au trafic international du bois. Une préoccupation du président de la République qu’il trouve très pertinente et à laisser le trafic intérieur aux agents des Eaux et Forêts.

Lors de ce point de presse, le collectif n’a pas manqué de relever les efforts déployés pour préserver les ressources de la forêt. Les exploitants disent être en phase avec le programme de reboisement de plus d’un million de plants dans la région de Tambacounda et s’investissent aux côtés des services des Eaux et Forêts pour l’atteinte des objectifs. Ils ajoutent qu’ils participent aussi à la lutte contre les feux de brousse, avec le ramassage du bois mort qu’ils mettent en lieu sûr. C’est pour cette raison que le bois est entassé sur le bord des routes.





Enquête