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Tempête judiciaire : La sœur d’un ex ministre jugée pour escroquerie massive

Rédigé par leral.net le Vendredi 30 Mai 2025 à 14:14 | | 0 commentaire(s)|

A. S. Fall, infirmière de formation et sœur d’un ancien ministre d’État, se retrouve impliquée dans une vaste affaire d’escroquerie portant sur plus de 100 millions de francs Cfa. Elle comparaît devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye aux côtés de son époux, P. O. Lô, pour escroquerie, association de malfaiteurs et […]

Sénégal

Atlanticactu/ Escroquerie/ Serigne ndong

A. S. Fall, infirmière de formation et sœur d’un ancien ministre d’État, se retrouve impliquée dans une vaste affaire d’escroquerie portant sur plus de 100 millions de francs CFA. Elle comparaît devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye aux côtés de son époux, P. O. Lô, pour escroquerie, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux, selon le journal L’Observateur.

Bien qu’affectée en zone rurale, A. S. Fall n’a jamais rejoint son poste. Dès 2024, elle aurait plutôt installé à Zac Mbao le siège d’un réseau d’arnaques structuré. Se présentant tour à tour comme fournisseuse de matériel médical ou gestionnaire de marchés publics, elle aurait réussi à escroquer des sommes allant de 500 000 à 15 millions de francs CFA à diverses victimes — journalistes, commerçants, douanier, imam — en leur promettant des rendements attractifs, appuyés par de faux documents : bons de commande, factures pro forma ou encore contrats, relate L’Observateur, présent à l’audience.

Le modus operandi reposait sur une technique bien connue : effectuer des remboursements partiels pour instaurer un climat de confiance et inciter à de nouveaux investissements, avant de disparaître. A. S. Fall utilisait plusieurs téléphones, changeait fréquemment d’adresse et recevait dans un cabinet improvisé à la Cité Total, près de Keur Mbaye Fall, où elle stockait également de faux équipements médicaux.

Son mari, électromécanicien de profession, nie toute implication. Pourtant, certains éléments matériels, comme des cartes de visite le présentant comme directeur administratif d’une société fictive, ainsi que des témoignages, tendent à accréditer sa participation, rapporte le quotidien du Groupe futurs médias (Gfm).

À la barre, les avocats de la défense ont rejeté l’ensemble des accusations. L’avocat de P. O. Lô a soutenu que son client était lui-même une victime, rappelant qu’il s’était présenté de son propre chef à la gendarmerie, où il a été arrêté et son véhicule saisi. De son côté, l’avocat d’A. S. Fall a réfuté les accusations de blanchiment, affirmant que sa cliente n’était que la cible de la précipitation et de la cupidité de certains investisseurs dans un marché supposément lucratif. Il a aussi accusé un adjudant de police d’avoir contraint sa cliente à livrer le code de son téléphone afin de faire pression sur d’éventuels plaignants.

Une demande de mise en liberté provisoire a été formulée, invoquant des raisons humanitaires : leur fils, candidat au baccalauréat, aurait trouvé refuge dans un daara à la suite de coupures d’eau et d’électricité au domicile familial. Le parquet s’y est opposé, évoquant un risque de trouble à l’ordre public.

Déjà condamnée à un an de prison ferme dans une affaire similaire, A. S. Fall aurait, selon plusieurs témoignages, auparavant, bénéficié de soutiens familiaux. Mais cette fois-ci, indique un proche de l’ancien ministre, « la famille a décidé de ne plus la couvrir ».

Le parquet a requis une peine d’un an de prison ferme à l’encontre du couple, incarcéré depuis le 7 novembre dernier. Le verdict est attendu pour le 24 juin, conclut L’Observateur.



Source : https://atlanticactu.com/tempete-judiciaire-une-so... Sénégal Atlanticactu/ Serigne Ndong