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Thiès, Podor, Kolda… : Quand le monde rural sauve la peau de Bby

La mouvance présidentielle a largement remporté les élections législatives de dimanche dernier, notamment dans les départements où la victoire était loin d’être évidente. Dans ces localités, la coalition Benno Bokk Yakaar doit une fière chandelle au monde rural, dont le vote a fait pencher la balance de son côté.


Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Août 2017 à 10:40 | | 0 commentaire(s)|

Le département de Thiès est sans doute le plus illustre exemple de ce basculement au profit de la coalition présidentielle, par le fait de l’apport du monde rural. Largement battue dans la commune de Thiès, cœur du département, par plus de 10.000 voix, Bby a su se rattraper dans les communes rurales, jusqu’à finir le scrutin avec une avance de plus de 20.000 voix sur Mankoo Taxawu Senegaal d’Idrissa Seck, qui a perdu pour la première fois (en dehors du référendum) le département.

A Kolda, le même cas de figure s’est posé. La coalition gagnante Wattu Senegaal a remporté 14 des 15 centres de vote de la commune. Et alors qu’on croyait l’affaire pliée, les communes rurales de Bagadadji, Dialacounda, Mampatim ont été décisives, en apportant le surplus de voix qui a permis à Bby de renverser la tendance.

A Podor, c’est aussi le monde rural qui a évité à Bby la honte de sa vie devant Me Aïssata Tall Sall, qui avait fini d’humilier la coalition au pouvoir et sa horde de cadres dans la commune. Et au-delà de ces cas le plus saillants, partout où le pouvoir s’est imposé, le monde rural a apporté une belle contribution. Cette attitude du monde rural qui a donné la victoire à la mouvance présidentielle est d’autant plus curieuse qu’il est largement défavorisé, et à tous les niveaux, par rapport aux communes urbaines où la mouvance présidentielle a été laminée.

Plus de respect, d’attention et de justice

La première conséquence à tirer de ce vote est que les acteurs politiques, tous confondus, doivent désormais accorder plus d’importance au monde rural, capable de faire basculer la victoire électorale dans un camp ou dans un autre. Mieux encore, pour la coalition au pouvoir, qui a battu campagne avec les projets du chef de l’Etat (Cmu, Promoville, Puma, Pudc…) qui ont fait rêver les ruraux, il faudra maintenant travailler à tenir parole, sans quoi le réveil risque d’être brutal en 2019.

Car aujourd’hui, la conscience citoyenne dans le monde rural est développée à un niveau souvent insoupçonné. En outre, autant il en fait avec les grandes communes qui ne lui apportent quasiment rien en matière électorale, le pouvoir gagnerait à promouvoir beaucoup plus des cadres issus du monde rural, pour mieux consolider les acquis électoraux dans ces zones.

Ce ne serait que justice rendue, par exemple aux communes de Bagadadji, Dialacounda (Kolda), Tassette, Ngoundiane (Thiès), Bokké Dialoubé, Dodel, Doumga lao (Podor)…que de promouvoir des fils du terroir, au même titre que ceux des communes de Kolda, Matam, Thiès, par exemple, qui comptent des ministres, Directeurs généraux, députés…, sans que politiquement, ils ne puissent faire gagner Bby.

Les Echos