Transferts de fonds : « La Diaspora doit devenir un moteur d’investissement », recommande Dr. Seydou Bocoum à Ousmane Sonko

La diaspora sénégalaise transfère chaque année entre 2,5 et 3 milliards de dollars, soit près de 10 % du PIB, rappelle la Banque mondiale. Mais selon Dr. Seydou Bocoum, expert fort de deux décennies d’expérience aux États-Unis, « près de 80 % de ces fonds sont absorbés par la consommation et n’impactent pas durablement l’économie ».

Pour inverser cette tendance, il suggère la création d’obligations diaspora, de fonds d’investissement orientés vers les PME, l’agro-industrie, le numérique et les énergies renouvelables, ainsi qu’une baisse des coûts de transfert grâce aux fintech.

Il préconise aussi de sécuriser le foncier et de simplifier l’accès aux titres de propriété, afin de lever les obstacles à l’investissement productif.

Au-delà du volet financier, Dr. Bocoum insiste sur l’apport en compétences : chercheurs, entrepreneurs et cadres de la diaspora pourraient contribuer à moderniser la santé, l’éducation ou l’industrie, par des programmes de mentorat et de transfert technologique.

« Si seulement 20 % des transferts étaient investis, le Sénégal gagnerait 500 millions de dollars par an », estime-t-il, plaidant pour un cadre institutionnel plus attractif et transparent.