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Vendredi 21 Janvier 2022

Tribunal de Paris: Le Sénégalais Diagola traîne en justice Houellebecq, pour plagiat




Tribunal de Paris: Le Sénégalais Diagola traîne en justice Houellebecq, pour plagiat
L’écrivain sénégalais El Hadji Diagola poursuit devant le tribunal de Paris les Editions Flammarion et Gallimard, pour plagiat. L’affaire jugée mardi dernier a été renvoyée au 14 février prochain.

El Hadji Diagola, journaliste et écrivain sénégalais, accuse les éditions Flammarion et Gallimard et le célèbre écrivain français Michel Houellebecq, de plagiat. Dans une vidéo qu’il avait publiée sur sa page Facebook, il soupçonnait les éditions Flammarion d’avoir illégalement – sans son accord-, cédé le manuscrit de son ouvrage “Un musulman à l’Elysée“, après avoir refusé de l’éditer, à l’auteur français. Houellebecq, qui s’en est inspiré pour produire “Soumission“, une œuvre à succès paru en 2015.

Présumé victime de “négrophobie littéraire“, l’auteur d’origine sénégalaise a poursuivi donc en justice, la star de la littérature et ses éditeurs. Le mardi 18 janvier passé, à 10h30, dans la salle 6.42 du tribunal judiciaire de Paris, l’avocat des éditions Flammarion et Gallimard et celui de l’écrivain franco-sénégalais El Hadji Diagola, étaient convoqués en audience publique pour incident devant la juge de mise en état, rapporte JA.

Selon l’auteur d’origine sénégalaise, le manuscrit de son livre, "La chute des barbelés", aurait été partiellement utilisé par l’auteur des "Particules élémentaires" dans l’écriture de "Soumission", roman paru le 7 janvier 2015 et dans lequel un président musulman est élu à la tête de la République française en 2022.

70 points de ressemblance sur le fond

Pour l’avocat, l’antériorité du manuscrit de Diagola sur celui de Houellebecq, est claire : des envois par messagerie électronique prouvant l’existence du texte dès 2010, ont fait l’objet de constats d’huissiers. La question du plagiat, elle, est bien plus délicate. « J’ai relevé 70 ressemblances sur le fond, soutient l’avocat. Mais c’est surtout la structuration de l’œuvre qui est intéressante et qu’ils ont reprise. »

Les références à Joris-Karl Huysmans et à son livre "En route" comme le séjour de Houellebecq en décembre 2013 à l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, ne seraient qu’une mise en scène pour dissimuler les ressemblances, selon Ngandomane, convaincu que "La chute des barbelés" a servi de base à la rédaction de "Soumission".

40 % des droits de « Soumission »

La juge a renvoyé l’audience au 14 février à 15h30 : « Il faut que je compare – cela relève du fond – pour trancher une question de recevabilité. » L’idée de la défense, c’est qu’El Hadji Diagola ne serait pas l’auteur d’une œuvre originale puisqu’une partie de celle-ci provient de textes qui ne sont pas de lui, et que, d’autre part, il a cédé ses droits d’auteurs à la maison Édilivre.

Pour Me Ngandomane, le litige porte sur le manuscrit et, quoiqu’il en soit, la question de l’originalité d’une œuvre ne relève pas de la procédure. Diagola reste le propriétaire des droits patrimoniaux et moraux sur son œuvre. À ce titre, Ngandomane demande que 40 % des droits de "Soumission" lui soit reversés. Michel Houellebecq étant lui-même adepte des collages, notamment de Wikipédia, les débats promettent d’être passionnants – du moins si l’affaire est jugée recevable et débouche sur un procès en collégialité.








Rewmi
Ndèye Fatou Kébé






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