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Tribune – Dr. Abdou Diaw : Le groupe consultatif, un levier stratégique pour financer l’Agenda 2050

Dans une tribune publiée récemment, le journaliste économique et enseignant-chercheur au CESTI, Dr. Abdou Diaw, propose l’organisation d’un groupe consultatif international comme levier décisif pour mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation Sénégal 2050, adopté le 14 octobre 2024, par les autorités sénégalaises.


Rédigé par leral.net le Mardi 22 Juillet 2025 à 10:56 | | 0 commentaire(s)|

Ce nouveau référentiel de politique économique et sociale, qui remplace le Plan Sénégal Émergent (PSE), ambitionne de bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère. Il repose sur quatre piliers majeurs : le développement d’une économie compétitive, l’amélioration du capital humain et de l’équité sociale, un aménagement durable du territoire et une gouvernance exemplaire tournée vers l’Afrique.

Une ambition de transformation et un besoin massif de financement

Pour traduire cette vision en actions concrètes, le gouvernement a élaboré une Stratégie nationale de Développement (SND), dont la première phase, couvrant la période 2025-2029, vise à promouvoir un développement endogène, ancré dans des territoires viables et compétitifs. Cette phase initiale nécessite un financement colossal de 18 496,83 milliards FCfa, dont près de 70 % devraient être couverts par l’État et 30 % par le secteur privé, notamment via des Partenariats Public-Privé (PPP).

Mais dans un contexte de marges budgétaires étroites et de pression croissante sur les financements domestiques, Dr. Diaw estime que le modèle de financement actuel, très centré sur l’État, atteint ses limites. Il plaide donc pour une ouverture stratégique vers les ressources extérieures, en ciblant les bailleurs bilatéraux, multilatéraux et les marchés internationaux.

L’utilité d’un groupe consultatif international

Dans cette perspective, l’auteur recommande vivement l’organisation d’un groupe consultatif, à l’image des initiatives similaires organisées sous les présidences de Diouf, Wade ou encore Macky Sall. Selon lui, cette plateforme de dialogue permettrait non seulement de mobiliser des financements concessionnels à long terme, mais aussi de réduire la pression sur les marchés locaux comme l’UMOA-Titres et la BRVM, actuellement fragilisés.

Un groupe consultatif serait également un outil diplomatique et économique majeur pour renforcer la crédibilité du pays, restaurer sa réputation financière mise à mal par les récentes dégradations de ses notes souveraines et élargir le cercle de ses partenaires techniques et financiers.

Revoir la stratégie de financement

Mais pour réussir ce pari, Dr. Diaw estime que l’État doit rompre avec une logique de financement centrée sur les ressources publiques et engager une série de réformes incitatives. Parmi les leviers à activer : la modernisation des codes d’investissement, douanier et fiscal, afin de rendre l’environnement plus attractif pour les investisseurs.

Le recours au PPP et aux offres spontanées sur des projets structurants, devrait également être encouragé, tout comme la mobilisation d’experts sénégalais ayant une expérience avérée dans l’organisation de groupes consultatifs.

En somme, selon Dr. Abdou Diaw, le Sénégal dispose aujourd’hui d’une fenêtre stratégique pour redynamiser sa diplomatie économique, restaurer la confiance des bailleurs et placer son Agenda 2050 sur des rails durables.