URGENT – Sénégal: Le FMI affirme n’avoir «jamais vu une dette cachée de cette importance» en Afrique

Après plusieurs atermoiements au cours des différentes missions au cours desquelles, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé, à l’issue d’une nouvelle mission de deux semaines à Dakar, l’existence d’une dette cachée d’une ampleur exceptionnelle au Sénégal. Selon Edward Gemayel, chef de mission du FMI, « on […]

Sénégal

Atlanticactu / Dakar / Cheikh Saadbou Diarra

Après plusieurs atermoiements au cours des différentes missions au cours desquelles, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé, à l’issue d’une nouvelle mission de deux semaines à Dakar, l’existence d’une dette cachée d’une ampleur exceptionnelle au Sénégal. Selon Edward Gemayel, chef de mission du FMI, « on n’a jamais vu une dette cachée de cette importance en Afrique ». Ces déclarations ont été faites ce jeudi 6 novembre 2025, à la clôture d’une mission de travail consacrée à la reprise d’un programme de prêt suspendu depuis plusieurs mois.

Le Fonds monétaire international a révélé une dissimulation financière majeure héritée de l’ancien régime et appelle à des réformes urgentes pour restaurer la transparence et la crédibilité budgétaire du pays.

D’après les informations rapportées par Radio France Internationale (RFI), le cas du Sénégal est jugé inédit par le FMI, en raison du volume et de la complexité des dettes non déclarées accumulées sous l’ancien régime. Edward Gemayel reconnaît que cette découverte « complique les choses », expliquant pourquoi les discussions avec les autorités sénégalaises, entamées en août dernier, n’ont pas encore permis de finaliser un nouvel accord de financement.

« Le FMI reste engagé à parvenir à un accord rapidement », a-t-il assuré, tout en précisant que les négociations devront se poursuivre à distance dans les semaines à venir. Avant toute reprise du programme, le FMI demande au Sénégal de mettre en œuvre une série de mesures correctrices pour renforcer la transparence et éviter toute nouvelle dissimulation de dette publique. Parmi ces réformes figurent la centralisation de la gestion de la dette au sein d’un seul ministère, la publication des résultats de l’audit des arriérés de paiement et l’amélioration des procédures de déclaration et de suivi budgétaire.

Le Fonds et la Banque mondiale travaillent actuellement à finaliser l’analyse de viabilité de la dette, un processus indispensable pour statuer sur la soutenabilité de la dette publique sénégalaise.

L’absence d’accord constitue un revers pour le gouvernement sénégalais, confronté à une situation budgétaire fragile. L’agence de notation Moody’s a dégradé à trois reprises la note souveraine du Sénégal au cours de l’année, citant une « trajectoire d’endettement préoccupante » et une hausse significative des risques financiers.

Pour le FMI, la priorité est claire : rétablir la crédibilité financière du pays tout en garantissant que les mécanismes de contrôle et de transparence soient désormais irréprochables.

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