Un drapeau, un sceau et une devise : Le Mfdc rêve déjà à l’indépendance

Blanc-Vert-Rouge. Ces couleurs figureraient sur le drapeau tricolore de la « Casamance libre » selon le souhait des dirigeants du Mfdc. Le « blanc » est symbole de la paix. Un choix qui n’est pas gratuit. Le 26 décembre 1982, des populations de Casamance avaient descendu le drapeau du Sénégal pour hisser un drapeau blanc à la gouvernance de Ziguinchor. Le « vert » pourrait symboliser la verte Casamance, le paysage florissant de cette région du Sénégal et l’espérance. Et enfin le « rouge » serait le sang versé par les « rebelles » pour l’indépendance de la région de Ziguinchor !
Sur le sceau de la « Casamance Libre » figure à l’extrême gauche, un instrument traditionnel de musique de la région. Et à l’extrême droite, on peut facilement voir une tête de tigre, un coupe-coupe, un matériel agricole et un arc avec sa flèche. Cette arme serait une allusion faite aux flèches empoisonnées utilisées par les rebelles de Casamance, aux premières heures du conflit, pour combattre contre les forces de sécurité sénégalaises. Et en bas du sceau, c’est le fleuve Casamance, un palmier et la mangrove à l’arrière-plan. Aux abords de l’emblème des « indépendantistes » figurent la devise de la « Casamance Libre » : Unité-Liberté-Justice. Ces « symboles » n’existent que pour le Mfdc. La Casamance et sa population font partie du Sénégal et le réaffirment à chaque fois que le besoin se fait sentir. Elles n’ignorent pas que leur devise c’est Un peuple-Un But-Une foi et n’acceptent plus qu’un groupe d’« indépendantistes » continuent éternellement de prendre en otage toute une région.

La genèse d’un mouvement « irrédentiste » et son bilan macabre

Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) a été créé le 14 mars 1947. Au départ, c’était un parti politique. Il avait pour vocation de promouvoir les natifs de la région naturelle de Casamance – Ziguinchor actuel et une partie occidentale de la région de Kolda - pour qu’ils soient mieux représentés dans les services publics. Les choses se sont détériorées au fil des années et le Mfdc s’est mué en un mouvement irrédentiste.
Le 26 décembre 1982, des centaines de Casamançais organisent une marche pacifique jusqu’à la gouvernance de Ziguinchor pour descendre le drapeau du Sénégal et hisser un drapeau blanc. Une marche réprimée. Des blessés et plusieurs personnes arrêtées. Quelques mois plus tard, 19 habitants de Casamance, aux idées indépendantistes ont été condamnés à des peines de prison. Le 18 décembre 1983, une dizaine de manifestants ont trouvé la mort lors d’une marche dans les artères de Ziguinchor. C’est le début d’un conflit sanglant.
Après 28 années de lutte armée entre les rebelles du Mfdc et les militaires sénégalais, la Casamance est devenue une région meurtrie. Des Sénégalais morts ou amputés, des villages abandonnés, des champs délaissés, un territoire miné, des populations réfugiées en Gambie et en Guinée-Bissau. C’est le triste décor dans cette région jadis florissante du Sénégal. Ni guerre, ni paix. Une solution définitive est à trouver rapidement pour que la Casamance reprenne sa vie d’alors.

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