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[Vidéo] Le Malawi hérite de la présidence tournante de l'organisation

Rédigé par leral.net le Dimanche 31 Janvier 2010 à 21:22 | | 0 commentaire(s)|

Réunis en sommet à Addis Abeba, les 53 pays membres de l'Union africaine (UA) ont désigné le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, pour succéder au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à la tête de l'organisation.
Par Dépêche (texte)
Emmanuel GOUJON (vidéo)


AFP - Le président du Malawi a pris dimanche la présidence tournante de l'Union africaine, succédant au controversé dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, au premier jour d'un sommet qui a rendu hommage aux quelque 170.000 victimes du tremblement de terre à Haïti.

"Mon frère le président de la République du Malawi, Bingu wa Mutharika va me remplacer et prendre le relais" à la tête de l'UA, a déclaré M. Kadhafi, selon la traduction officielle de ses propos tenus en arabe.

L'annonce a eu lieu après une réunion d'environ une demi-heure à huis clos entre les chefs d'Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l'UA, a constaté un journaliste de l'AFP.

"J'accepte cette responsabilité avec humilité", a réagi M. Mutharika, 76 ans, remerciant les pays d'Afrique australe pour "leur soutien unanime et inconditionnel".

"L'Afrique n'est pas un continent pauvre, mais les populations africaines le sont alors que nous avons beaucoup de ressources naturelles", a-t-il insisté.

"Nous avons des scientifiques, des ingénieurs, des artistes, des champions sportifs qui sont maintenant dans les pays occidentaux et contribuent au développement de ces pays", a-t-il regretté.

Le nouveau président de l'UA a appelé ses pairs à "plus d'actions": "il faut aller au-delà des décisions, résolutions et déclarations et commencer à agir, le temps est venu de développer l'Afrique".

Avant le sommet, le colonel Kadhafi avait laissé entendre qu'il souhaitait rester au poste qu'il occupe depuis un an. Dans son discours, il n'a pas mâché ses mots envers l'organisation africaine, en affirmant que "le président de l'UA n'a aucune prérogative".

"Si nous avons une seule voix africaine, une seule politique étrangère dans les forums internationaux, alors nous serons entendus. Si nous ne nous unissons pas, nous serons encore une fois colonisés", a-t-il averti, plaidant de nouveau pour une plus grande intégration de l'Afrique.

"Je n'ai besoin d'aucun titre, je resterai sur le front pour la lutte en faveur de l'UA", a-t-il annoncé.

Le sommet s'était ouvert dimanche matin à Addis Abeba, siège de l'UA, sur un hommage au victimes du séisme de Haïti, où un puissant séisme a tué 170.000 personnes environ et dévasté la capitale et ses environs, faisant plus d'un million de déplacés, le 12 janvier.

"Ce qui arrive en Haïti est une tragédie qui transcende les frontières. L'Afrique étant la terre d'origine de ces populations haïtiennes meurtries, elle est au premier chef concernée", a déclaré le président de la commission de l'UA Jean Ping.

Il a évoqué la dette de l'Afrique vis-à-vis de Haïti, "première République noire du monde en 1804, qui a porté le flambeau de l'émancipation du peuple noir et a payé un lourd tribut pour cela".

Pour M. Ping, l'UA doit se pencher "sur la proposition avancée par le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, de voir dans quelles conditions on peut envisager un retour des Haïtiens qui le désirent en Afrique".

Le 14e sommet de l'UA, qui s'achève mardi, devait aussi évoquer l'avenir du Soudan un an avant le référendum sur l'indépendance du Sud, la guerre civile en Somalie, l'impasse politique à Madagascar et le régime de transition en Guinée un an après le coup d'Etat militaire.